Les vifs propos de Max Dubois contre le lobby monopoliste (béké), contre le ministre Carrenco (« le pire »), et en défense de Manuel Valls, suffiront-ils à sortir le débat sur la vie chère des méandres où il a été laissé ?
On peut en douter !
La crise politique dans laquelle s’enferre la France, a relégué au second plan la loi votée à l’Assemblée Nationale, les promesses du débarqué Manuel Valls, les constructions forcément incomplètes des Assises du RPPRAC et des députés Nadeau et Nilor.
Le « Protocole d’objectifs » signé par les autorités politiques et économiques pour clore leur table ronde (mais pas par le RPPRAC) a montré ses limites. La vie chère est toujours là. L’injonction de « mettre tous les produits alimentaires au même prix qu’en France au 1erseptembre 2024 » a cessé d’enflammer les esprits. Rodrigue Petitot et ses proches ont eu lemérite d’avoir secoué l’apathie assez générale sur la question brûlante des prix, d’avoir entraîné dans la lutte des centaines de gens du peuple.
Aujourd’hui, après sa proposition finale d’un front avec les syndicats, boudée par la plupart d’entre eux, « le R » est passé à une autre de ses promesses « attaquer les élu·e·s » sur le plan électoral, avec une cible principale : Serge Letchimy.
Béatrice Bellay, députée socialiste, a pour son propre compte une cible voisine en la personne du maire de Fort-de-France, Didier Laguerre. On se doute bien que si le front commun ne s’est pas réalisé contre la vie chère, ce n’est pas sur le plan électoral qu’il le sera !
Depuis le « Que faire ? » de Vladimir Lénine, vieux d’un siècle et quart, précieux en dépit des réserves qu’il peut susciter, on sait une chose : les masses laborieuses ont besoin,pour forger leur conscience, pour construire les instruments politiques de leur propre émancipation, de s’informer sur les soubresauts du combat politique et social de toute la société, d’en analyser les contradictions, les avancées comme les reculs et déconvenues.
Aujourd’hui, il doit être clair pour la majorité des gens, que le problème de la vie chèreest lié à ceux des salaires et pensions, de la production locale et de l’emploi, de l’état des services publics, santé en tête. Nous sommes condamnés à mener tous ces combats de front.
Cela suppose de débattre et de se rassembler autour de ce que le grand philosophe marxiste Antonio Gramsci appelait les « classes subalternes », et qui ont intérêt au renversement de l’ordre établi. Cela permettra de comprendre qu’on ne sortira pas de la viechère par un surcroît de libéralisme économique, de « concurrence libre et non faussée », mais par des mesures attaquant les mécanismes et les structures de l’organisation capitaliste.
L’axe de ces mesures s’appelle le contrôle ouvrier et citoyen.
Publié le 1er décembre 2025 dans Révolution socialiste n° 423.