Bien peu de commentaires ont accompagné les nouvelles qui vont suivre. Nul n’a fait le lien entre elles, ni réfléchi à leur signification profonde.
Ainsi donc, Belfort Birota, dont l’honnêteté ne semble pas mise en cause, a connu de sérieuses difficultés à la tête du SMTVD. Du coup, il veut rendre au privé la gestion du service public du traitement des déchets. Et bien sûr, il parle de DSP — « délégation de service public ».
Dans le même temps, la CTM fait l’aveu de son incapacité à faire redémarrer les hôtels du Carbet et de la Pointe du Bout. Les pays dits développés ont leurs friches industrielles. Les nôtres sont hôtelières.
Sur les terres de Providence, gagnées de haute lutte par la mobilisation populaire, on nous dit que les héritiers ont vendu, qu’une banque a acheté, et que l’installation d’agriculteurs — et surtout d’agricultrices — devient aléatoire si rien n’est fait.
Pour les responsables de la politique martiniquaise, il n’y a de solution que dans la soumission aux lois du marché capitaliste, à savoir celles de la profitasyon. Seules ces lois peuvent « assoiffer l’âne » — c’est l’image employée pour parler des travailleurs et travailleuses — et faire tourner l’économie.
Notre divergence avec ces conceptions est totale. L’expérience montre où elles conduisent. Et si la bataille pour la SCOP de Batelière a été perdue, c’est encore en grande partie parce que les municipalités, la CACEM et la CTM n’ont pas pris, de façon conséquente — voire pas du tout — le parti d’une solution fondée sur l’initiative collective et l’intérêt commun.
L’imaginaire capitaliste borne l’horizon des « décideurs » locaux. Nous n’avons même pas l’équivalent des luttes menées en France pour la nationalisation d’ArcelorMittal ou pour la SCOP de Duralex.
Le mouvement ouvrier et populaire doit donc d’abord compter sur ses propres forces pour imposer des solutions s’éloignant des terribles routines imposées par le Capital et ses mercenaires.
Les problèmes inhérents à la gestion du secteur public appellent non à la capitulation, mais à un surcroît d’esprit collectif. Cela s’appelle le contrôle ouvrier et le contrôle citoyen, armes principales contre le laxisme et la corruption.
Ce n’est pas seulement possible. C’est la voie de l’avenir.
Publié le 8 décembre 2025 dans Révolution socialiste n°424