La flottille Global Sumud est en route pour Gaza. Ce sont plusieurs dizaines de bateaux qui vont tenter de briser le blocus et d’ouvrir un couloir humanitaire. Des entretiens ont été réalisés par des camarades à cette occasion.
« En comparaison de l’horreur à Gaza, ce n’est rien »
Paul Murphy : Il y a un génocide, vous êtes au courant, vous pouvez le voir, vous savez que 60 000 personnes ont été tuées. Comme ça a été le cas en Irlande, il y a une famine organisée. Alors nous avons le devoir de faire quelque chose et exercer une pression sur nos propres gouvernements pour qu’ils agissent en conséquence.
Tous ceux qui participent à la flottille courent le risque d’être arrêté par l’armée israélienne et détenu. On ne peut pas savoir ce qui va se passer. Il est possible que les bateaux soient sabotés dans le port et qu’ils ne puissent pas partir, il y a la possibilité d’une attaque en mer – on a vu des attaques de drones il y a quelques mois.
Et il y a la possibilité d’être kidnappé dans les eaux internationales, d’être emmené en Israël et d’être détenu là-bas. C’est ce qui est arrivé la plupart du temps. Il y a donc un risque personnel dans cette action. Mais comparé à l’horreur que vivent les gens à Gaza, ce n’est rien, absolument rien.
« Notre conscience est désormais à Gaza »
M. Mortága : Nous sommes en route et je voudrais te demander quelque chose. C’est ta troisième tentative pour te rendre à Gaza. J’aimerais savoir pourquoi tu continues d’essayer ?
Greta Thunberg : Nous avons promis aux Palestinien·nes que nous continuerions à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour libérer la Palestine. Abandonner n'est tout simplement pas une option.
Lorsque nous sommes confronté·es à l'oppression, au génocide, aux crimes de guerre qui se produisent chaque jour, il est de notre devoir de nous lever et d'agir.
Et nous reviendrons jusqu'à ce que nous ayons atteint notre objectif. Ce que nous faisons actuellement, c'est répondre à l'appel des Palestinien·nes pour mettre fin à la complicité de nos États, agir en solidarité avec elles et eux et utiliser tous les moyens à notre disposition, comme ces bateaux, ou même nos propres corps pour essayer d'aller là-bas.
Tu es connue pour ton militantisme sur l’environnement. Pourquoi une personne originaire de Suède ou d'Europe, qui a passé sa vie à faire autre chose, pense qu'il est important d’être ici ?
Je n'ai pas changé d’orientation dans mon militantisme. J’agis toujours en accord avec les mêmes valeurs. J’agis toujours selon les principes de justice, de durabilité et de bien-être pour les humains, la planète et nos écosystèmes. Pour moi, ces principes sont extrêmement interconnectés. Nous ne pouvons pas avoir de justice en matière de climat ou d’environnement si des personnes sont bombardées et meurent de faim. Nous ne pouvons pas nous soucier des écosystèmes si des pays entiers sont détruits et des peuples entiers meurent de faim.
En bref, ce qui se passe à Gaza est au cœur de notre morale. Notre conscience est désormais à Gaza. Ce qui arrive aux Palestinien·nes est une extension et une attaque contre l'humanité dans son ensemble.
Je pense que tu as très bien expliqué pourquoi nous sommes ici. Pour dire au gouvernement d’Israël que d’autres gens viendront après nous, jusqu'à ce qu’un corridor humanitaire soit ouvert.
Paul Murphy, député de People before Profit, membre de Rise, organisation sympathisante de la IVe Internationale en Irlande.
Mariana Mortágua, députée portugaise du Bloc de gauche, a filmé un entretien avec Greta Thunberg pour connaître ses motivations concernant la flottille pour Gaza sur laquelle elles naviguent maintenant.
Murat, militant kurde vivant en Allemagne, a été interviewé par Paul Murphy avant le départ de leur bateau pour Gaza.
Notre camarade Mariana Conti, conseillère municipale au Brésil, a donné des nouvelles du bateau de la flottille pour Gaza qui était bloqué à Barcelone en raison d’une tempête.
