«Pour la première fois depuis deux ans, j’ai ressenti une joie sincère, du fond du cœur, pendant quelques heures», a déclaré Maha Wafi.
Dans la nuit du 12 octobre, Maha Wafi et ses cinq enfants ont eu du mal à trouver le sommeil. C’était un symptôme trop fréquent depuis deux ans, depuis les attaques incessantes d’Israël sur Gaza depuis le 7 octobre. Mais cette nuit-là, ce n’étaient pas les bombes israéliennes qui les empêchaient de dormir.
C’était parce qu’ils pensaient que le lendemain, leur mari et père, Anis al-Astal, ferait partie des milliers de Palestiniens libérés des prisons israéliennes dans le cadre du nouvel accord de cessez-le-feu.
«Nous discutions de ce que nous ferions quand Baba rentrerait. À quoi ressemblera-t-il? Que lui donnerons-nous à manger et à boire? », a-t-elle raconté à The Intercept. «Je me suis réveillée tôt et j’avais l’intention d’aller au marché pour lui acheter des vêtements et de la nourriture. Ce n’est plus qu’une question d’heures, si Dieu le veut, après deux ans de détention, dans quelques heures, il sera avec nous.»
Elle n’avait pas vu son mari pendant presque toute la guerre. Le 2 décembre 2023, al-Astal, directeur des services d’ambulance dans le sud de Gaza, était en mission pour évacuer des patients du nord de Gaza lorsque lui et trois autres collègues ont été arrêtés par les forces israéliennes dans la «zone tampon» (corridor) de Netzarim, un important corridor [établi par les Israéliens] dans le centre de Gaza. Depuis ce jour, Wafi et ses enfants attendaient son retour – et le moment était enfin venu.
Du moins, c’est ce qu’elle croyait.
Le 13 octobre, lorsque des dizaines de Palestiniens détenus ont été libérés et ramenés à Gaza, un appel est venu d’un des collègues de son mari: Al-Astal était introuvable.
«C’était un sentiment indescriptible», a-t-elle déclaré. «Mes fils sont jeunes, ce sont de très jeunes hommes, et j’ai ma seule fille, et nous pleurions comme des enfants. Mon petit garçon, qui a 7 ans, pleurait à chaudes larmes. Il y a des choses que les mots et les phrases ne peuvent expliquer.»
Al-Astal fait partie des 95 travailleurs médicaux palestiniens, dont 80 sont originaires de Gaza, qui sont toujours détenus sans inculpation dans les prisons israéliennes, selon Healthcare Workers Watch, un groupe formé par des travailleurs/traveilleuses médicaux palestiniens et internationaux pour suivre les attaques contre les services de santé en Palestine. Parmi les personnes qui restent emprisonnées figure le Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord, qui a été arrêté après une attaque brutale contre l’hôpital en décembre 2024.
Selon Healthcare Workers Watch, depuis le 7 octobre 2023 plus de 400 professionnels de la santé palestiniens ont été arrêtés par les autorités israéliennes
«La majorité d’entre eux ont été arrêtés sur leur lieu de travail alors qu’ils tentaient de sauver des patients. Cela inclut donc des personnes qui ont été arrêtées dans leur ambulance, pendant leur travail, ou dans des hôpitaux», a déclaré Rebecca Inglis, de Healthcare Workers Watch. «Or, ces travailleurs et travailleuses de la santé sont censés bénéficier d’une protection particulière en vertu du droit international humanitaire.»
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a attaqué à plusieurs reprises les hôpitaux de Gaza, du nord au sud, et bloqué l’acheminement de médicaments et de fournitures essentielles. Plus de 1 700 travailleurs de la santé ont été tués. Les Nations unies ont qualifié ces attaques de «destruction ciblée» du système de santé, un «medicide».
Les Palestiniens de Gaza comme Anis al-Astal sont détenus en vertu de la loi israélienne sur l’incarcération des combattants illégaux, qui permet de détenir des prisonniers sans inculpation, pour une durée illimitée et sans accès à un avocat pendant plus de deux mois. Amnesty International a déclaré que cette loi était utilisée pour «arrêter arbitrairement des civils palestiniens de Gaza» sans aucune justification ou presque.
Ces détentions illimitées obligent les familles de Gaza, comme celle de Wafi, à se battre pour obtenir le plus petit renseignement sur leurs proches. Certains détenus libérés ont dit à Wafi que son mari avait été transféré dans différentes prisons israéliennes, mais elle n’en a aucune certitude pour l’instant.
«Lui et le personnel médical étaient sur le point d’être libérés», a-t-elle déclaré. «Que s’est-il passé? Qu’est-ce qui s’est produit? Ont-ils été arrêtés? Personne ne le sait.»
Le retour d’un médecin
Près de 2000 Palestiniens ont été libérés le 13 octobre dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, dont 1700 originaires de Gaza qui sont retournés dans ce qui restait de leurs maisons. Parmi eux se trouvait le Dr Ahmed Mhanna, qui travaillait auparavant comme directeur de l’hôpital Al-Awda. Comme al-Astal, cela faisait près de deux ans qu’il n’avait pas mis les pieds à Gaza. À son retour, il a été accueilli par des dizaines de collègues qui l’ont embrassé et porté sur leurs épaules.
Les séquelles physiques de sa détention étaient immédiatement visibles. Mhanna était devenu squelettique, encore beaucoup plus maigre qu’au moment de son arrestation. «Pendant toute la durée de ma détention, un an et dix mois, j’ai perdu 30 kg», nous a-t-il déclaré.
Mhanna se trouvait à l’hôpital Al-Awda, dans le nord du pays, lorsqu’il a été arrêté avec d’autres membres du personnel par les forces israéliennes le 17 décembre 2023, après un siège de l’établissement, ayant duré près de deux semaines. Selon lui, ils ont d’abord été emmenés à la tristement célèbre prison militaire israélienne de Sde Teiman [située à 5 km au nord-ouest de Beer-Sheva dans le désert du Néguev], où les forces israéliennes ont été accusées par des détenus et des groupes de défense des droits humains de torture, de viol et d’abus. Le Dr. Mhanna a déclaré que lui et d’autres détenus étaient régulièrement interrogés pendant huit heures de suite.
«Les prisonniers étaient détenus dans des conditions extrêmement dégradantes. De petites cages, exposées au froid, à la saleté et à l’humiliation», a-t-il déclaré.
«De nombreux détenus étaient contraints de rester dans des positions douloureuses pendant de longues heures, souvent les yeux bandés et menottés». Le Dr.Mhanna décrivait ainsi le traitement qui lui était réservé, ainsi qu’aux autres détenus. «Les soldats recouraient à l’intimidation et à la violence psychologique dans le cadre de leur traitement quotidien. Il s’agissait d’une tentative délibérée de briser notre moral et notre dignité.»
Dans une déclaration à The Intercept, l’armée israélienne, qui supervise Sde Teiman, a déclaré qu’elle «examinait minutieusement les allégations concrètes concernant les mauvais traitements infligés aux détenus» et elle affirme qu’aucun abus systématique n’a (eu) lieu.
Le Dr. Mhanna a déclaré que les mauvais traitements ont continué après son transfert à la prison de Ketziot [située dans le désert du Neguev, à 75 kilomètres de Beersheba] où il a été détenu jusqu’à sa libération. Là-bas, a-t-il déclaré, 40 personnes étaient détenues dans une pièce d’environ 45 mètres carrés, et les douches et les soins médicaux leur étaient régulièrement refusés.
«Ils ont développé des maladies de peau et des abcès. Nous avons perdu deux hommes, dont l’un était un de mes amis, à cause d’une infection pulmonaire». Ils n’ont pas répondu à mes demandes de lui donner des antibiotiques. Et nous l’avons donc perdu.»
Les mauvais traitements ont continué jusqu’au dernier jour de sa détention, a-t-il affirmé, lorsque les détenus ont été ligotés et battus par les gardes avant d’être relâchés à Gaza. Son témoignage reflète les violations des droits humains plus générales documentées pardes groupes de défense des droits humains sur la manière dont les Palestiniens sont traités dans le réseau pénitentiaire israélien.
«À Sde Teiman, des dizaines de détenus palestiniens sont morts – certains ont même été tués. Certains témoignages font état de personnes battues à mort à Sde Teiman», a déclaré Naji Abbas, directeur du département des prisonniers de Physicians for Human Rights Israel. Au début de l’année, le groupe a publié une enquête sur la détention de travailleurs médicaux palestiniens et a documenté de graves abus dans les prisons israéliennes, notamment le refus de soins médicaux. «Des gens meurent. Ils souffraient d’une affection médicale qui aurait pu être traitée très facilement s’ils avaient au moins vu un médecin.»
À la brutalité physique s’ajoutaient les abus psychologiques, a souligné le Dr. Mhanna. Les nouvelles en provenance de Gaza étaient rares, seules quelques informations provenant des détenus nouvellement libérés et des avocats, bien que ceux-ci ne pussent divulguer que très peu de choses lors de leurs rares rencontres ou appels téléphoniques. Le Dr. Mhanna n’a rencontré un avocat que trois fois au cours de ses 22 mois de détention. Il n’avait aucune idée de ce que devenait sa famille, ni même si elle était encore en vie.
Les gardiens se moquaient des Palestiniens, m’a-t-il dit, en leur indiquant les endroits qui avaient été attaqués.
«Maintenant, nous détruisons Deir al-Balah, et nous détruisons Nuseirat», se souvient-il avoir entendu dire les gardes israéliens. «Pouvez-vous imaginer ce que nous ressentons quand je sais que ma famille vit à Deir al-Balah et que je n’ai aucune nouvelle d’elle?»
Abbas a déclaré que les avocats avaient été interdits de visite pendant des mois pour avoir tenté de remettre aux détenus des lettres de leurs proches à Gaza ou simplement pour leur transmettre le message que leurs familles allaient bien.
«L’idéologie qui sous-tend leur politique, dit-il, consiste à utiliser les conditions de détention elles-mêmes comme un châtiment, comme un instrument de torture.»
«Il sait qu’il est innocent»
Ce néant d’informations sur leurs proches, cette ignorance quant à leur sort, est partagé par les familles palestiniennes de Gaza. Maha Wafi et ses enfants en font l’expérience depuis près de deux ans, depuis qu’Anis al-Astal et ses collègues ont été emmenés.
Le 2 décembre 2023, deux semaines avant l’attaque de l’hôpital Al-Awda au cours de laquelle Mhanna a été enlevé, al-Astal et trois de ses collègues sont partis en mission de Khan Youniès, dans le sud de Gaza, vers le nord. Ils espéraient évacuer les patients qui s’y trouvaient, alors que les forces israéliennes se déployaient davantage dans l’enclave et attaquaient sans relâche les hôpitaux du nord.
«Ce n’était pas sa première mission coordonnée. Il avait évacué des patients blessés à plusieurs reprises», a déclaré Wafi. «Donc, s’il avait su que, Dieu nous en préserve, quelque chose lui était reproché, il aurait refusé d’y aller. Mais il sait qu’il n’a rien à se reprocher.»
La dernière fois qu’elle a parlé à son mari, c’était le matin où il a été enlevé. La journée avait commencé dans le chaos. Wafi, ambulancière comme son mari, était au travail lorsqu’elle a reçu un appel téléphonique de ses enfants lui annonçant que leur maison faisait l’objet d’un ordre d’évacuation de la part de l’armée israélienne. Peu après, elle a téléphoné à al-Astal.
«Je l’ai contacté pour qu’il m’aide à emballer des affaires importantes, comme des documents et des vêtements, étant donné l’ordre d’évacuation. Il m’a dit qu’il était en train d’évacuer des patients», a-t-elle déclaré. «Une fois qu’il aurait terminé, il viendrait nous aider à évacuer.»
Quelques heures plus tard, alors qu’elle emballait les affaires de sa famille, elle a reçu un appel bizarre d’un des collègues d’al-Astal qui lui présentait ses condoléances. Elle a supposé qu’il s’agissait de l’ordre d’évacuation à Khan Younès.
«Il m’a dit: “Non, je parle d’Anis!”», se souvient Wafi. Lorsqu’elle lui a demandé ce qu’il voulait dire, il lui a expliqué qu’al-Astal avait été arrêté alors qu’il évacuait des patients dans le nord.
«Deux coups durs à la fois: j’ai perdu à la fois mon soutien et ma sécurité», dit-elle. «Mon soutien, qui est mon mari, et ma sécurité, qui est ma maison.»
Sûreté garantie par Israël
La mission d’ambulance dans le nord menée par al-Astal avait été approuvée par Israël, selon l’un de ses collègues, Mohammed Abu Samak, qui était avec lui lorsqu’ils ont été arrêtés par les forces israéliennes.
«Nous avions préalablement coordonné notre action avec la partie israélienne par l’intermédiaire des autorités compétentes», a déclaré Abu Samak, qui a été libéré deux semaines après leur arrestation. «Cependant, nous ne savons pas ce qui s’est passé ce jour-là, car nous avons été surpris lorsque nous avons atteint le poste de contrôle de Netzarim et que l’armée israélienne nous a arrêtés.»
Abu Samak a déclaré qu’ils avaient été détenus dans un centre de détention composé de baraquements. «Ils nous ont interrogés sur place, puis nous ont transférés dans un autre endroit avec un groupe de détenus. On a subi de nombreux coups, tortures et humiliations.»
Alors qu’Abu Samak et un autre collègue ont été libérés deux semaines après leur arrestation, al-Astal et un autre collègue, Hamdan Anaba, ont été maintenus en détention. Depuis lors, Wafi a tenté de trouver toutes les informations possibles et d’obtenir sa libération.
Un avocat du Centre palestinien pour les droits de l’homme n’a pu voir al-Astal qu’à quelques reprises. Lors d’une de ces visites, le centre a déclaré qu’al-Astal avait déclaré avoir été battu quatre fois en une semaine et «décrit une déconnexion totale du monde extérieur, à tel point que les détenus perdent toute notion du temps et des dates».
Al-Astal a été «soumis à des fouilles à nu, des insultes, des propos injurieux et des menaces», a déclaré le Centre. Il a comparu devant le tribunal, mais sans représentation juridique, selon le Centre palestinien pour les droits de l’homme, et aucune raison ne lui a été donnée pour justifier son arrestation ou sa détention.
Pour Hamdan Anaba, le collègue qui a été détenu avec al-Astal, le seul détail qui a été révélé au sujet de sa détention est la pire des informations: il est mort ou a été tué pendant sa détention par les autorités israéliennes.
Des informations faisant état de son décès ont circulé en septembre 2024, mais celui-ci n’a été officiellement confirmé par le gouvernement israélien qu’au début de l’année 2025, selon Gisha, une organisation israélienne de défense des droits humains qui défend la famille d’Anaba. Son corps n’a pas été restitué et les circonstances de sa mort restent mystérieuses en raison de l’obstruction des autorités israéliennes.
«Les autorités israéliennes ont continuellement tenté de dissimuler des informations. Bien qu’il ait été autorisé à assister à l’autopsie, le médecin de la famille a dû signer un accord de confidentialité, et toutes les requêtes que nous avons déposées pour lever cette restriction ont été rejetées», a déclaré Tania Hary, directrice exécutive de Gisha dans une déclaration faite à The Intercept. «Le comportement de l’Etat bafoue les principes d’une procédure régulière et soulève de sérieuses préoccupations au regard du droit international, notamment en ce qui concerne l’interdiction des disparitions forcées, l’obligation d’enquêter efficacement sur les décès en détention et l’obligation de respecter les droits fondamentaux et la dignité des détenus et de leurs familles.»
Anaba fait partie des 75 Palestiniens au moins, dont quatre autres professionnels de santé, qui sont morts ou ont été tués en détention israélienne depuis le 7 octobre.
Les services pénitentiaires israéliens n’ont pas répondu aux questions de The Intercept, et dans sa déclaration en réponse à cet article, l’armée israélienne n’a pas abordé les questions concernant al-Astal ou Anaba.
«Tout est détruit»
Pour les Palestiniens qui survivent au système pénitentiaire israélien, le retour à Gaza marque la fin d’un épisode effrayant. Cependant, revenir dans une patrie détruite présente de nouveaux défis.
Lorsqu’il est revenu à Gaza le 13 octobre, le Dr. Mhanna, l’ancien directeur de l’hôpital Al-Awad, s’est dit complètement choqué par le paysage post-apocalyptique de Gaza.
«Il n’y a plus de Rafah, plus de Khan Younès, plus de ville de Gaza – tout est détruit», a-t-il déclaré. «Il n’y a plus d’université, plus d’écoles, plus de centres médicaux, plus d’hôpitaux. Il n’y a plus rien ici maintenant.»
Une partie de la perte à laquelle il est confronté à son retour n’est pas seulement la destruction physique totale, mais aussi les vies qui ont été emportées, notamment celles de centaines de ses collègues médecins qui ont été tués pendant son emprisonnement. Le manque de médecins qui en résulte à Gaza est l’une des raisons pour lesquelles le Dr. Mhanna est si impatient de reprendre le travail, même s’il doit s’occuper de l’avenir de sa famille et commencer à se remettre de son expérience traumatisante.
«Je vais mieux, mais j’ai encore des douleurs et je ne me sens pas encore complètement rétabli. Mais demain, je reprendrai le travail, je dois continuer à faire mon métier. Je dois oublier toute cette période difficile que j’ai vécue en prison. Je n’ai pas le choix.»
Pendant le précédent cessez-le-feu, les détenus étaient libérés tous les samedis. Maha Wafi parcourait la foule des Palestiniens libérés, à la recherche du moindre signe d’al-Astal. Aujourd’hui, après avoir passé plus de deux ans à essayer de maintenir sa famille en vie, ainsi que les civils dont elle s’occupe dans le cadre de son travail, tout ce qu’elle peut faire, c’est attendre.
«Mon mari et moi sommes entrés dans ce métier et avons étudié ensemble avant de nous marier. Nous aimons notre travail, donc pour nous, ce n’est pas seulement un emploi.»
Le dévouement de son mari à aider les gens en tant que médecin rend encore plus difficile et douloureux l’effort de comprendre pourquoi il a été arrêté et…»
Même si un cessez-le-feu instable se poursuit, elle dit qu’il est difficile de trouver de l’espoir alors que son mari reste éloigné de sa famille.
«Je ne peux pas ressentir de joie tant que le pilier de la maison n’est pas avec nous. Le père de mes enfants n’est pas avec nous. Je veux dire, dans toutes les familles du camp, les pères montrent leur amour à leurs enfants et leur apportent des attentions diverses, etc. Mais pas à mes enfants. Une joie incomplète, brisée, d’une manière irréelle. Certaines choses ne peuvent être exprimées avec des mots. »
Article-reportage publié par le site étatsunien The Intercept, le 10 novembre 2025; traduction par la rédaction de A l’Encontre