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Les complexes de « distribution d’aide » israéliens/américains/GHF à Gaza : Ensemble de données et analyse initiale de l’emplacement, du contexte et de la structure interne

par Yaakov Garb
Des Gazaouis récupèrent des marchandises dans un centre de distribution d'aide humanitaire près de Rafah, sur une photo publiée le 5 juin 2025. © Gaza Humanitarian Foundation

Ce rapport fournit des cartes, des données de localisation et une brève analyse initiale des complexes de distribution d’aide israéliens/américains/GHF rapidement construits et commençant à fonctionner à Gaza en mai 2025. La relation géographique globale de ces complexes avec les populations de Gaza et les infrastructures du contrôle militaire israélien de Gaza, ainsi que leur architecture interne cohérente, suggèrent que leur conception répond principalement à la stratégie et aux tactiques militaires israéliennes plutôt qu’à une intervention humanitaire de grande envergure. Comme les rapports précédents de cette série, il est rédigé rapidement afin de fournir des informations en temps réel sur les événements en cours. Des couches de données supplémentaires sont disponibles sur demande.

 

Contexte : l’émergence des composés de distribution de l’aide

À la mi-avril 2025, environ un mois après les attaques israéliennes massives qui ont marqué la fin du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas le 18 mars, des travaux de terrassement distincts étaient visibles sur les images satellite dans le sud de la bande de Gaza, y compris le nettoyage de plusieurs grands complexes dans une zone située au sud du corridor Morag émergent. Des cartes et un bref rapport publiés sur ce site le 7 mai1 décrivent ces travaux de terrassement, dont l’objectif n’est pas encore clair, comme faisant partie d’un remaniement plus large et apparemment à grande échelle de l’organisation du territoire et de la population de Gaza. Il s’agit notamment de la reconstruction rapide, de l’extension et de la fortification de la route de Morag au sein d’un vaste corridor défendu, de l’extension de la « zone tampon » et des zones « interdites » par les Forces de défense israéliennes, et de l’aplanissement systématique des quartiers et des structures déjà partiellement détruits.

En ce qui concerne la première grande enceinte à voir le jour, le rapport indique que « les progrès rapides et le niveau élevé de déminage et de nivellement, la nouvelle route d’accès et le positionnement stratégique de cette enceinte suggèrent tous qu’elle est destinée à jouer un rôle important dans la phase suivante prévue, éventuellement lié à la distribution de l’aide et au tri et à la séparation des populations ».

En effet, au cours du mois qui a suivi la découverte de ces bâtiments, un ensemble de rapports israéliens officiels et semi-officiels, ainsi qu’une masse de rapports médiatiques convergents et de preuves ont indiqué que ces bâtiments étaient au cœur de la solution israélienne à la crise alimentaire et d’aide qui s’est aggravée au cours des semaines qui ont suivi l’interruption des livraisons d’aide le 2 mars. Face aux terribles conséquences civiles de la reprise de l’action militaire et du refus de fournir de la nourriture et d’autres produits aux populations de Gaza, le gouvernement israélien de droite a été pris en étau entre, d’une part, la pression internationale concernant l’interdiction de l’accès à l’aide et, d’autre part, les pressions politiques au sein de la coalition gouvernementale et le sentiment de l’opinion publique en faveur du maintien du blocus de l’aide. Les voix qui s’élevaient contre la fourniture de l’aide allaient de celles qui prétendaient qu’elle était détournée aux fins du Hamas, renforçant ainsi son pouvoir à Gaza, à celles qui appelaient franchement à utiliser la faim et la souffrance des civil·es comme une tactique nécessaire en temps de guerre.

Au début du mois de mai, alors que les rapports sur l’épuisement des stocks de nourriture se multipliaient et que le Comité international de coordination (IPC) avertissait qu’une personne sur cinq à Gaza était menacée de famine, les gouvernements ont surmonté la tension entre la pression internationale et interne et leurs propres objectifs politiques en approuvant une campagne d’expansion militaire encore plus importante (« le char de Gédéon »), accompagnée d’un plan visant à résoudre le dilemme de l’acheminement de l’aide. Ce dernier consisterait en de nouveaux lieux et modalités de distribution de l’« aide humanitaire », qui contourneraient les moyens, lieux et organisations habituels. Ces installations seraient situées dans des zones contrôlées par Israël, construites par Israël et gérées par des sociétés de sécurité privées américaines. Elles seraient gérées par du personnel de sécurité ayant une expérience du combat et engagé par ces sociétés, sous la protection rapprochée de l’armée israélienne. Une organisation à but non lucratif, la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), récemment enregistrée en Suisse et aux États-Unis, est apparue comme le ciment organisationnel obscur de cet effort. Des détails sont apparus sur la manière dont l’aide devait être fournie de manière contrôlée et sous forme de petites allocations régulières directement à des bénéficiaires contrôlés.

Israël s’est dit prêt à reprendre l’aide dans le cadre de cette nouvelle configuration, qu’il avait en fait mise en place, alors que les Nations unies et la plupart des autres organisations humanitaires ont déclaré qu’elles ne coopéreraient pas. Israël a fait valoir que cette nouvelle modalité d’acheminement de l’aide garantirait que l’aide n’atteindrait pas le Hamas, le privant ainsi de ressources et creusant un fossé entre le Hamas et les civils. D’autre part, la quasi-totalité des agences humanitaires et des ONG ont affirmé que ce dispositif contrevenait aux principes fondamentaux de l’aide humanitaire : humanité, impartialité, neutralité et indépendance.

Ces installations d’aide ont commencé à fonctionner par intermittence vers la fin du mois de mai, il y a quelques jours, au milieu de rapports contradictoires sur leur efficacité. Israël et le GHF affirment avoir réalisé une avancée décisive dans la livraison de nourriture, annonçant une nouvelle phase de reprise de l’aide humanitaire. Dans le même temps, les premiers jours de mise en œuvre ont été marqués par des rapports répétés sur le chaos et les tirs militaires qui ont suivi contre les civils, faisant des victimes et des blessés.

Les responsables israéliens et le GHF ont qualifié ces incidents d’inexistants, d’éphémères ou de résultats des tentatives du Hamas de saboter un processus qui affaiblit son pouvoir. Le secteur humanitaire considère que ces incidents indiquent le type de résultats contre lequel il a mis en garde si l’aide devait être acheminée par l’intermédiaire de ces nouveaux acteurs, non neutres et inexpérimentés, dans une configuration qui ne respecte pas les principes de distribution de l’aide humanitaire.

Dans ce contexte, nous pouvons examiner les caractéristiques spatiales des complexes de distribution de l’aide et ce que leur emplacement et leur conception indiquent. Ils viennent juste d’être mis en service et il ne fait aucun doute que les jours et les semaines à venir permettront de recueillir des témoignages sur le terrain concernant leur fonctionnement. L’accent de cette analyse est donc purement spatial/cartographique : qu’est-ce que l’emplacement et la disposition des bâtiments nous apprennent sur leurs intentions et leurs fonctions ?

 

Principales observations

Il y a potentiellement cinq complexes. Quatre d’entre eux ont fait l’objet d’une large couverture médiatique et semblent prêts à fonctionner : trois dans la région de Morag/Tel-Sultan et un autre au sud du corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza. Le cinquième (numéroté 5) est potentiellement en cours de formation sur la côte, juste à l’ouest d’un complexe existant à Tel Sultan (voir figure 1 et figure 3). Bien que plus grand que les autres et situé à moins de 100 mètres du complexe 2, ses caractéristiques de construction sont jusqu’à présent identiques à celles des quatre précédents. Si l’on se fie à la progression habituelle de ces derniers, sa fonction devrait être plus claire à la fin du mois de juin.

Les quatre complexes achevés suivent le même modèle de conception. Ils ont clairement été conçus par un même architecte et selon un même modèle d’exécution, incarnant la même logique opérationnelle/architecturale (voir les figures 4 et 5). Ils se trouvent tous à proximité de positions militaires fortifiées de l’armée israélienne.

La majorité de la population de Gaza se trouve dans la zone de la ville de Gaza et ne peut accéder à aucun des complexes d’aide, car elle est séparée du sud de Gaza par la route et le corridor de Netzarim, massivement dépeuplés et dangereux (voir les figures 1 et 2).

Les habitant·es des autres regroupements de population peuvent, en principe, accéder aux centres d’aide, mais ils seront gênés par l’absence de moyens de transport motorisés ou de routes adéquates. Ils doivent traverser plusieurs kilomètres, au moins (voir figure 2), de champs de décombres, très probablement à pied, et revenir, de la même manière, avec leurs lourds cartons de nourriture (dont le contenu est estimé à au moins 15 kg).

Les cinq groupes se trouvent dans la « zone tampon » déclarée par Israël, dont l’entrée est interdite et susceptible d’être attaquée. En principe, ils ne peuvent donc obtenir de l’aide qu’en pénétrant dans une zone dont l’accès leur est formellement interdit par Israël (figure 1 et figure 3).

L’agencement physique des complexes et la conception générale et le processus de distribution de l’aide au sein de ceux-ci semblent donner la priorité à la fortification et au contrôle, en maximisant la protection du personnel armé opérant et des fournitures, et leur capacité à surveiller et à contrôler strictement tous ceux qui s’approchent de l’installation (figure 4). Rien n’indique que l’on ait prêté attention aux principes élaborés par les organisations humanitaires au fil du temps pour la planification et la mise en œuvre de la distribution de denrées alimentaires dans les contextes de catastrophes et de conflits. Ces principes donnent la priorité à la dignité des bénéficiaires et à l’accès à l’aide de mécanismes qui favorisent l’appropriation par la communauté et la désescalade plutôt que le contrôle des foules par la force.

 

Les cartes

 

Figure 1 : localisation des centres d’aide à Gaza
Figure 1 : localisation des centres d’aide à Gaza

Figure 12. Les cercles rouges indiquent cinq complexes d’aide. Les taches grises sont des indications très approximatives des trois enclaves de populations gazaouies, avec des estimations de l’armée israélienne sur le nombre de personnes pour chacune d’entre elles. Les lignes noires indiquent certaines routes militaires et certains chemins de terre plus récents dans le nord de Gaza, ainsi que les corridors de Netzarim et de Morag. On peut voir que la population de la ville de Gaza ne peut accéder à aucun des centres d’aide sans (a) une longue marche à travers un champ de décombres, (b) traverser la route/corridor dangereux de Netzarim, et (c) entrer dans la zone tampon de couleur rouge dont l’accès lui est interdit. En bref, les habitants de la ville de Gaza ne peuvent pas accéder à l’aide dans les enceintes existantes.

Figure 2 : distance en ligne droite jusqu’à la structure d’accueil la plus proche
Figure 2 : distance en ligne droite jusqu’à la structure d’accueil la plus proche

La figure 2 montre la distance en ligne droite jusqu’au centre le plus proche pour toutes les zones de Gaza, superposée aux évaluations approximatives de l’emplacement et du nombre de personnes qui résident actuellement dans les trois enclaves de la zone habitable restante. On peut supposer que les déplacements se font essentiellement à pied. Par conséquent, la zone d’attraction possible des complexes et le mécanisme de distribution à chaque foyer excluent une partie importante de la population.

Figure 3 : Composantes de la distribution de l’aide dans le sud
Figure 3 : Composantes de la distribution de l’aide dans le sud

La figure 3 montre les quatre enceintes sud. L’enceinte numéro 4 se trouve à l’extrémité ouest actuelle de la route de Morag. L’enceinte 2 est la première à avoir été achevée ; elle a été décrite dans un rapport précédent. Ce qui deviendra probablement le complexe 5 fait actuellement (1er juin) l’objet d’opérations de déblaiement, avec une progression similaire à celle des quatre autres. La ligne rouge délimite la zone tampon au sud de laquelle l’entrée est interdite. La nature aride du terrain environnant est évidente.
 

Figure 4 : structure interne d’un complexe typique
Figure 4 : structure interne d’un complexe typique
Figure 5 : les cinq complexes à la même échelle et tournés pour uniformiser l’orientation de l’entrée
Figure 5 : les cinq complexes à la même échelle et tournés pour uniformiser l’orientation de l’entrée.

Les figures 4 et 5 sont basées sur un examen minutieux des images satellites PLANET et montrent la structure interne cohérente de tous les complexes d’aide actuels. Ceux-ci sont conçus d’un point de vue militaire : dépourvus de toute installation pour les bénéficiaires, ils ne contiennent que les aménagements nécessaires à l’observation, à la surveillance et à la défense des fournisseurs d’aide armés. Les complexes sont tous adjacents à des installations militaires israéliennes. Les interactions sont réduites au minimum, dans un contexte d’hostilité, les mouvements de foule étant contrôlés par des dispositifs matériels (allées clôturées), des postes de surveillance et la menace de la violence. Bien que le paysage soit aride dans un climat chaud, loin de toute habitation, il n’y a ni toilettes, ni source d’eau, ni ombre. Les installations sont gardées par des vétérans de sociétés de sécurité armées, soutenus par des soldats israéliens.

La conception prévoit un flux linéaire à travers des conduits d’entrée clôturés, le long de tables de distribution, et à travers le conduit de sortie. Cette disposition est conforme à la conception visant à atteindre l’objectif militaire d’un contrôle maximal avec un minimum de personnel en concentrant la vulnérabilité. Plus précisément, il crée ce que les tacticiens militaires appellent un « point d’étranglement » ou ce que l’on appelle familièrement dans les formations tactiques un « entonnoir fatal » – un chemin de déplacement prévisible d’une entrée unique à une sortie unique avec un mouvement latéral minimal et sans couverture ni dissimulation. Le chevauchement des champs d’observation des postes de garde permet une surveillance concentrée et des tirs potentiels provenant de plusieurs directions.

Du point de vue des visiteurs, il est prouvé que de telles conceptions sont génératrices de stress, suscitant des réactions de lutte ou de fuite – à l’opposé des mesures de sécurité des foules qui mettent l’accent sur les points de sortie multiples et la liberté de mouvement. Cette configuration serait particulièrement pénible pour une population déjà traumatisée, notamment en raison de la proximité de l’enceinte avec les forces de l’armée israélienne, sources de violence depuis près d’un an et demi. Cet arrangement semble donc à la fois propice à l’escalade des perturbations et de la panique, et favorable à une réponse violente très efficace.

Cette disposition est tellement éloignée des principes de conception et des lignes directrices établies pour la planification des camps d’urgence et des sites de distribution qu’une comparaison est presque inutile. Les principes de conception humanitaire visent à intégrer le choix et la dignité, à réduire les barrières physiques, à s’appuyer sur des mobilisateurs communautaires et des facilitateurs de désescalade formés plutôt que sur des gardes armés, et à offrir des installations telles que de l’ombre, des toilettes et de l’eau, ainsi que des postes de premiers secours et des couloirs réservés aux groupes vulnérables.

Conclusions (provisoires)

Ces complexes d’aide ne fonctionnent que depuis quelques jours et l’avenir nous dira comment ils fonctionneront sur la durée. Toutefois, compte tenu de leur configuration spatiale et de leur agencement interne, il serait surprenant que des problèmes ne surviennent pas et qu’ils ne permettent pas d’atténuer la crise de l’approvisionnement en aide de manière plus que partielle et temporaire.

Ces complexes n’apportent pas de nourriture aux populations dans le besoin, mais incitent plutôt, dans des conditions de détresse extrême, certaines parties de ces populations à se rendre dans des endroits reculés et fortement militarisés. La majorité de la population de Gaza n’a actuellement pas accès à ces centres, et ceux qui le peuvent doivent traverser un terrain accidenté et non protégé dans une zone déclarée interdite par l’armée israélienne. Le fait que quatre des cinq complexes se trouvent au sud du corridor de Morag — désigné à plusieurs reprises par les responsables israéliens comme la destination prévue pour la concentration des Palestinien·nes qui seront déplacés du reste de Gaza dans le cadre d’une intensification imminente des attaques militaires — n’est pas rassurant.

L’agencement interne de ces complexes semble porter l’empreinte profonde du contexte et de l’état d’esprit militaires. Leur architecture est à l’opposé des principes bien acceptés et testés de distribution de nourriture dans les zones de conflit ou de catastrophe, et est susceptible de provoquer des épisodes récurrents de chaos et de violence. Ceux qui gèrent les complexes pourraient objecter que des installations aussi spartiates et un agencement aussi fortifié sont une nécessité regrettable lorsqu’on affronte une population ennemie hostile. Mais c’est bien là le problème. En tant que puissance occupante de Gaza, l’armée israélienne a l’obligation de fournir à la population une aide humanitaire et une obligation distincte de faciliter l’acheminement des secours. Toutefois, en décidant de paralyser les opérations communautaires mises en place de longue date par des organisations humanitaires expérimentées en faveur d’une alternative sécurisée rapidement mise en place, elle se place dans une situation où elle est incapable de remplir cette obligation.

L’emplacement actuel et le principe de fonctionnement des complexes d’aide semblent être un moteur de frictions et d’accidents continus. Les allocations sont soigneusement calibrées pour attribuer l’aide sous forme de boîtes individuelles destinées à nourrir exactement 5,5 personnes pendant 3,5 jours, ce qui nécessite un flux coercitif régulier et continu de civils dans des zones militarisées dangereuses, puis le passage dans des enceintes surpeuplées conçues pour maximiser leur vulnérabilité. Cette configuration semble susceptible de générer un cycle d’incidents de sécurité qui sont ensuite invoqués pour justifier que les soldats tirent sur les demandeurs d’aide et les tuent.

Dans l’ensemble, ces complexes d’aide semblent refléter une logique de contrôle, et non d’assistance, et il serait erroné de les appeler « centres de distribution d’aide humanitaire ». Ils n’adhèrent pas aux principes humanitaires, et une grande partie de leur conception et de leur fonctionnement est guidée par d’autres objectifs, qui vont à l’encontre de leur but déclaré. Comme dans le cas des avis d’évacuation « préventifs » décrits dans des rapports antérieurs3, les mesures ostensiblement humanitaires semblent moins viser à respecter le droit et la pratique humanitaires internationaux qu’à faire semblant de le faire, tout en les utilisant pour faire avancer les efforts tactiques et stratégiques de l’armée israélienne dans la guerre. Si un agresseur ne peut pas nourrir de manière adéquate et neutre une population affamée à la suite d’une catastrophe qu’il est en train de créer, il est obligé de permettre à d’autres agences humanitaires de le faire.

Le 1 juin 2025

Citer comme suit : Garb, Yaakov, 2025, “The Israeli/American/GHF ‘aid distribution’ compounds in Gaza : Dataset and initial analysis of location, context, and internal structure”, https://doi.org/10.7910/DVN/ǪB75LB. Harvard Dataverse.

  • 1Garb, Yaakov, 2025, "The massive reworking of southern Gaza’s population and landscapes-1 : the new Tel Sultan compound", https://doi.org/10.7910/DVN/DCGC33, Harvard Dataverse, V1.
  • 2L’infrastructure militaire israélienne a été tracée à partir de l’imagerie satellite PLANET. La zone tampon a été dérivée du site web de l’IDF, comme décrit dans les précédentes publications de données de cette série. La localisation des lieux provient des cartes de l’OCHA. Les estimations de la population dans les enclaves proviennent de sources des FDI rapportées dans les médias.
  • 3Garb, Yaakov, 2024, "Geospatial dataset and analysis of usability for emergency communications of the official maps of Gaza "Humanitarian Area" and evacuation blocks", https://doi.org/10.7910/DVN/9CRVCJ