IIRE-Manille - La 13e édition de l’École régionale asiatique (ARS, sigle en anglais), qui s’est tenue du 25 mai au 14 juin 2025 à Quezon City, aux Philippines, marque une nouvelle étape importante depuis sa création en 2009. La session de cette année s’est déroulée dans un contexte d’incertitude mondiale, mais elle a été animée par une énergie, un espoir et une motivation immenses.
Une participation diverse en provenance de différents continents
L’école a accueilli un groupe de jeunes participant.e.s dynamiques venus d’Indonésie, du Pakistan, des Philippines, du Bangladesh, de Hong Kong/Chine, des États-Unis et du Népal. Au total, 27 participants ont pris part à la session, dont 17 femmes, 7 hommes et 3 personnes LGBTQIA+. À mi-parcours, des intervenant.e.s et des participant.e.s supplémentaires sont venus de Belgique, du Maroc, d’Inde, d’Espagne et du Japon.
Des spécialistes et des militant.e.s des Pays-Bas, de France, des Philippines, d’Indonésie et de Hong Kong/Chine ont également joué un rôle important dans les sessions de formation. Au total, 47 personnes ont participé à la 13e édition de l’ARS, dont 16 conférencier.e.s et 4 personnes chargées du soutien logistique.
Objectif et thème central
Comme les années précédentes, l’ARS a servi de plateforme pour la mise en commun de la réflexion théorique, le partage des connaissances et la construction de solidarité parmi les militant·es de justice sociale à travers l’Asie-Pacifique et au-delà. Le programme était structuré en trois composantes principales :
1. Comprendre le contexte mondial et asiatique,
2. Explorer les défis auxquels font face les mouvements progressistes, et
3. Discuter des formes d’organisation pour un changement transformateur.
Cette année, l’accent a été mis sur l’oppression des minorités sexuelles et de genre, en réponse aux recommandations de la 12e ARS.
Événement public et visibilité communautaire
L’un des moments forts a été le forum public sur la dette et les migrations, organisé à l’Université des Philippines à Diliman. Des participants du Bangladesh, d’Inde et du Pakistan ont partagé leurs points de vue lors d’un dialogue passionnant avec des mouvements politiques et sociaux locaux. Le forum a examiné les impacts des institutions financières internationales et des systèmes de dette national, tout en explorant des alternatives et des stratégies de solidarité à l’échelle locale.
Les participant·es ont également pris part à l’Exposition de la Communauté des Luttes, visitant deux communautés urbaines pauvres auto-organisées à Tondo, Manila, mettant en valeur la résilience locale et les systèmes d’entraide mutuelle. De plus, ils ont montré leur solidarité avec les travailleur·euses de Metrowear (une filiale de Lululemon) dans la zone économique de Cebu lors de la Journée Mondiale d’Action, qui étaient injustement expulsé·es de leurs emplois.
Avant la fin de l’école, Israël a attaqué unilatéralement l’Iran. Se joignant à la communauté internationale, le groupe a publié une déclaration collective condamnant l’agression militaire et exprimant sa solidarité avec le peuple iranien et tous ceux qui résistent à l’expansionnisme américano-israélien et à tous les régimes autoritaires.
Échange culturel et vie quotidienne à l’ARS
Au-delà des conférences et forums, les participant·es ont partagé des rapports sur les contextes et luttes de leurs organisations lors des sessions en soirée. Certains ont enchanté leurs camarades en leur servant des plats traditionnels et en portant des costumes nationaux, ce qui a enrichi la dimension culturelle de l’école.
Les soirées karaoké ont permis de prolonger de manière ludique et détendue les apprentissages et les échanges de la journée.
Défis et remerciements
En raison de circonstances nationales, la participation à temps plein de l’Inde, du Sri Lanka et de la Papouasie occidentale n’a pas été possible cette année. Malgré ces absences, l’école est restée un espace dynamique grâce au dévouement de partenaires engagé·es aux niveaux international, régional et local.
Organiser l’ARS n’a pas été une mince affaire. Des lacunes dans la préparation—logistiques, techniques et financières—ont fait surface, nécessitant un soutien immédiat. Nous remercions tout particulièrement les villages écosocialistes du sud des Philippines pour avoir fourni des aliments biologiques et des épices, et à toutes les organisations partenaires qui ont fait un effort supplémentaire pour assurer la continuité de l’école. Une appréciation sincère va également à l’équipe de cuisine qui a travaillé d’arrache-pied pour nous préparer des repas nutritifs et délicieux.
Perspectives d’avenir
Depuis 2009, l’IIRE-Manille poursuit sans relâche sa mission d’aide à l’unification de la gauche progressiste et radicale en Asie, engagée dans le féminisme, l’antifascisme, l’antiracisme, l’écosocialisme et l’émancipation. Alors que les discussions se poursuivent, les participant·es de la 13e ARS ont proposé de lancer une conférence régionale sur l’Écosocialisme, signalant une collaboration plus approfondie à venir.
À l’intérieur comme à l’extérieur de la salle de conférence, l’ARS a été une expérience vivante et enrichissante. Ni l’âge ni les barrières linguistiques n’ont entravé les échanges informels et formels qui ont rendu l’école de cette année profondément significative.
Nous nous réjouissons d’élargir notre réseau dans les années à venir et d’accueillir davantage d’organisations et de pays dans les futures éditions de l’ARS.
