
Hier et ce matin, la Cour d’Alger a rendu deux Arrêts injustes et inacceptables.
Hier, c’était un arrêt confirmant l’arbitraire dont sont victimes Fethi Ghares et son épouse Messaouda Cheballah, les condamnant respectivement à un an de prison ferme et à six mois de prison avec sursis, en plus de plusieurs amendes.
Ce matin, un autre arrêt, même s’il réduit sa peine de prison, inflige injustement au poète et militant Mohamed Tadjadit un an de prison ferme.
Comme pour beaucoup d’autres décisions, notamment depuis l’avènement du Hirak, l’appareil judiciaire s’est impliqué dans la répression des libertés démocratiques alors que celles-ci sont garanties par la constitution du régime. En bafouant les droits et les libertés de centaines d’activistes et de détenu·es politiques et d’opinion, quel crédit reste-t-il à la justice ? À quoi sert aujourd’hui la constitution de 2020 !?
Ce matin encore, le pouvoir a interdit une fois de plus une activité politique du RCD. Un meeting prévu initialement samedi prochain à Alger à la salle Ibn Khaldoun, est tout simplement annulé par l’administration. Auparavant, le pouvoir a suspendu arbitrairement depuis plus de trois ans le PST et le MDS par l’intermédiaire du Conseil de l’État. Il a procédé aussi à la dissolution de RAJ et de la LADDH.
En agissant de la sorte, le pouvoir accentue son déficit de légitimité démocratique et populaire. Il détruit et affaibli ses propres institutions et, par la même, toute la nation en ces temps de tous les risques qu’imposent les recompositions géopolitiques en cours. Bien évidemment, ce grave déficit ne peut être atténué par « les moutons roumains » ou par « les stations de dessalement ».
Comme on l’a bien vu ailleurs, sans le respect des libertés démocratiques et de la légitimité populaire, l’effondrement des dictatures emporte aussi la souveraineté nationale des peuples et facilite la mainmise des puissances étrangères sur leurs pays et leurs richesses.
Mais, ce qui est encore plus grave, c’est l’aveuglement et la surdité des tenants du régime face à cette intenable situation.
Que faire ?
La solidarité que nous exprimons par des déclarations sur les réseaux sociaux est certes nécessaire, mais elle est dérisoire. Son impact reste symbolique mais insuffisant pour influer sur le cours de de cette politique du "tout sécuritaire" et de la répression.
Les dispositions juridiques liberticides introduites au code pénal, et récemment au code de procédures pénales, en passant par la nouvelle loi relative à l’exercice des libertés syndicales et du droit de grève de 2023, codifient dans la réalité cet arbitraire qui traduit la volonté du régime d’instaurer son hégémonie sur la société par une politique répressive des libertés démocratiques et syndicales, à commencer par la liberté d’expression.
Alors, exprimons-nous !
Oui, nous revendiquons l’arrêt des harcèlements policiers et judiciaires contre l’opposition politique et syndicale !
Oui, nous revendiquons la libération de tous les détenu·es politiques et d’opinion !
Oui, nous revendiquons l’annulation de tous les textes juridiques et toutes les décisions judiciaires liberticides, y compris celles qui suspendent encore des partis politiques, tels que le PST et le MDS, et des associations, telles que RAJ et la LADDH, etc.!
Oui, nous revendiquons l’instauration et le respect de l’exercice effectif de toutes les libertés démocratiques et syndicales !
Oui, nous revendiquons la levée de toutes les entraves à la liberté de la presse, publique ou privée, et son ouverture à toutes les opinions et tous les courants politiques qui traversent la société !
Oui, nous revendiquons la souveraineté populaire à travers un débat national démocratique et transparent sur toutes les questions politiques, économiques et sociales !
Oui, nous revendiquons l’annulation des lois et des codes qui organisent et permettent la dénationalisation et le bardage de nos richesses minières et de nos ressources naturelles au profit des patrons privés et des multinationales !
Oui, nous revendiquons enfin l’élection d’une assemblée constituante souveraine qui traduira et proposera dans une nouvelle loi fondamentale les aspirations démocratiques et sociales de notre peuple !
Unissons-nous, organisons-nous pour agir !
Pour réaliser toutes ces revendications et recouvrer la liberté et la dignité des Algériennes et des Algériens, il nous faut emprunter le chemin de la lutte politique et syndicale unitaire, pacifique et démocratique.
Il nous faut élaborer ensemble démocratiquement une plate-forme politique reflétant ces revendications transitoires et se battre pacifiquement pour leur satisfaction.
La lutte pacifique politique et syndicale UNITAIRE est plus que jamais impérative.
C’est à ce prix qu’on peut rebâtir l’espoir pour notre jeunesse et notre peuple !
Restons debout, la lutte continue !
Le 22 mai 2025