
Quand le ministre de l’Energie et certains députés à l’APN affirment que l’avant projet de loi régissant les activités minières consacre le renforcement de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles, ces affirmations son contradictoires et irrationnelles du point de vue économique, pour ne pas dire autre chose. La souveraineté de l’Etat sur le secteur minier doit inclure la main mise de la collectivité nationale sur le processus d’exploitation des gisements miniers.
À quoi sert d’être propriétaire exclusif du sous sol si ce n’est pas la collectivité nationale qui l’exploite et dont l’essentiel de ses bénéfices ne sont pas accumulés par l’Etat pour qu’ils soient orientés pour le bien être des Algériens.
Ça sert a rien d’affirmer devant l’APN que le principe de souveraineté sur les gisements minier est « fondamental, sacré et non négociable », puis céder 80% de son processus d’exploitation aux secteurs non étatiques.
Comme la loi khlil de 2005, cet avant projet est un marché de dupe « fabriqué » par des experts acquis a la doxa néolibérales et prédatrices. Objectivement, c’est un remake de la loi Khlil appliqué dans le secteur minier en attendant de s’attaquer à d’autres secteurs. L’histoire récente de notre pays et l’application des recettes néolibérales du FMI n’ont apporté aucune plus value pour l’économie nationale. Nous pouvons mettre en défi toutes ces élites et experts qui épousent cette doxa néolibérale de nous donner un seul secteur performant développé grâce à ces recettes suicidaires. En effet, c’est sous couvert de concept farfelues comme : Sécurité, attractivité, compétences, technologie… sous couvert d’un souverainisme creux que les adeptes de ce projet veulent nous berner, comme l’ont fait les « experts » du Bouteflikisme et du FMI.
Du point de la sociologie politique, ce « coup de force » dans le secteur minier exprime le retour aux anciennes alliances politiques et de classes contractés lors des 1er et 2e mandats de Bouteflika. Les couches compradores au sein de l’appareil de l’Etat et dans les grandes entreprises sont encore présentes et puissantes. La nouvelle équipe au pouvoir politique semble ne pas tirer les enseignements des grands choix et contradiction du Bouteflikisme. Car c’est à travers ces choix économiques que des milliards de dollars ont été bradés et ils ont faillis emporter le pays en tant que Etat-Nation.
En effet, si le Hirak populaire a freiné pour un moment l’ascension de ces couches parasitaires, ces dernières reviennent en force a travers ce « coup de force » dans le secteur des mines. Ce constat ne s’inspire pas d’une quelconque théorie du complot, mais d’un fait et analyses scientifique abordés dans le passé dans le champ académique et dans la sphère politique.
Sans vouloir être conseiller du prince et des tenants du statu-quo, à travers ce document et d’autres qui vont venir inlassablement, c’est l’architecture de l’Etat qui va être modifié d’une façon fondamentale. C’est la composante sociale du pouvoir d’Etat qui s’engage dans un processus de modification profond, dangereux, incertain et sous aucun contrôle démocratique. C’est les équilibres internes déjà fragiles d’une façon structurelle qui vont s’accentuer avec toutes les conséquences qui en résultent.
Le 18 mai 2025