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Martinique : À l’heure de la guerre commerciale lancée par Trump, luttons pour une agriculture vivrière !

Canne à sucre et bananeraies - les principales productions agricoles de la Martinique
Canne à sucre et bananeraies, les principales productions agricoles de la Martinique. © Zinneke – CC BY-SA 3.0

Aujourd’hui, la classe politique européenne dominante discute des orientations économiques à mettre en œuvre pour faire face aux attaques (droits de douane augmentés sur les produits européens) de Donald Trump. Refusons d’être des spectateurs passifs. Réfléchissons au milieu de ces turbulences dans la mondialisation capitaliste, au modèle économique qui nous a été depuis belle lurette imposé, avec la monoproduction mise en ligne de mire.

Dans cette crise multidimensionnelle du capitalisme mondialisé, questionnons notre dépendance alimentaire, contraire à un modèle agricole radicalement différent, servant en priorité à nourrir la population. Il faut bannir la monoculture dominante de bananes, destructrice d’une production agricole vivrière satisfaisant largement les besoins alimentaires essentiels de la population.

Mettre un terme à notre dépendance alimentaire ne peut se cantonner à une simple réforme du Poséi qui améliorerait la ventilation et la répartition des aides, ainsi qu’une part bien plus significative à la diversification ?

Évidemment, nous partageons l’idée de la diversification, mais opposons-nous aux aides à des aigrefins dont la seule préoccupation est de faire du profit. Refusons l’agriculture spéculative et tournons-nous vers la satisfaction de la demande en produits vivriers. Cela exige de revendiquer la mobilisation d’un nombre important de terres pour une production de masse.

En outre, cette production orientée non vers le profit individuel, mais dans l’intérêt général à long terme, est décidée démocratiquement dans le cadre d’une planification précisant natures et quantités adéquates, ainsi que localisations et programmations des différentes exploitations. Les principaux produitsdevraient avoir des coûts de revient et des prix assez faibles pour permettre à tous d’y accéder, tout en étant suffisamment rémunérateurs pour motiver les agents et perpétuer les activités.

Portons notre attention aux décisions quant au volume et à la taille des terres à mobiliser (terres en friche, terres polluées), aux modes d’exploitation (location simple, métayage, mise à disposition gratuite), aux types d’organisation (coopératives de production, et autres), aux rémunérations des professions agricoles, à la santé, à l’environnement, à la formation, à la réforme agraire ... Toutes réflexions faisant l’objet de discussions démocratiques en profondeur, Incontournables pour sortir de ce modèle économique mortifère pour le plus grand nombre ! Et pour les agriculteurs/trices mêmes !