Alors qu’on était très inquiet pour sa santé ces tout derniers jours, suite à son hospitalisation à Ain Naadja à Alger, on gardait au fond de nous l’espoir de le revoir rétabli et souriant comme toujours.
C’est un grand militant, un homme de principe et une figure historique de la gauche algérienne qui s’en va. Il a été un bon ami et un précieux compagnon de notre courant politique le PST.
Après avoir participé à la guerre de libération dans les rangs de l’ALN, il a été au lendemain de l’indépendance, aux côtés de Mohamed Harbi et Ahmed Mehssas, l’un des dirigeant de la gauche du FLN. Il a pris position contre le coup d’État de Boumediene le 19 juin 1965. Il a été l’un des fondateurs et des dirigeants de l’ORP (Organisation de la Résistance Populaire). À l’instar de Harbi, Bachir Hadj Ali, Abdelhamid Benzine, et beaucoup d’autres, il sera arrêté et torturé.
Après sa libération, il rejoindra plus tard le barreau d’Alger en tant qu’avocat.
Depuis, il n’avait pas cessé de se battre pour les libertés et les droits humains, tout en intégrant à ce combat les droits économiques et la dimension sociale. Il a été, aux côtés de Ali Yahia Abdennour, l’un des principaux dirigeants de la LADDH (Ligue Algérienne de défense des Droits de l’Homme) dont il devient le président après son congrès de Boumerdès.
En 1993/94, contre les accords signés avec le FMI, il a été parmi les principaux animateurs et fondateurs de l’association nationale l’AIRS (Les Amis de l’Initiative pour la Résistance Sociale), avec moi-même, ainsi que les défunts amis et camarades Redouane Osmane et Nagi Chermat.
En 2009, alors que Gaza était bombardée et le peuple palestinien subissait un autre massacre, Houcine Zahouane n’a pas hésité une seconde pour nous ouvrir le local de la LADDH qu’il présidait pour la fondation du Comité de soutien au peuple palestinien. C’était avec son engagement habituel que ce comité avait mené campagne contre l’adhésion de l’Algérie à l’UPM (Union Pour la Méditerranée) lancée par Sarkozy dans le but d’intégrer et de normaliser les relations avec Israël.
Pendant le Hirak, on le croisait certains vendredis, avec son sourire éternel et malicieux, en train de débattre avec des jeunes et des moins jeunes dans les rues du centre-ville d’Alger, se laissant parfois déborder par son optimisme du cœur en dépit de son réalisme et sa méfiance légendaire du pouvoir.
Qu’il repose en paix. Que sa mémoire soit honorée et que son combat pour les libertés, la justice sociale et l’indépendance de notre pays soit perpétué !
Adieu cher ami et camarade Houcine Zahouane.
Repose enfin en paix !
