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En Galice, derrière la victoire du PP, les bons résultats des nationalistes

par Brais Fernández, Xaquin Pastoriza
Capture d'écran

L’opposition de droite en Espagne a conservé le contrôle de la petite région du nord-ouest du pays. Le Parti populaire (PP) a obtenu 47,5 % des suffrages aux élections régionales du 18 février, soit la majorité absolue.

La bonne campagne menée par le BNG (Bloc nationaliste galicien), ainsi que la supposée nervosité attribuée au PP, ont alimenté des attentes. En fin de compte, le PP a validé sa majorité absolue en Galice, démontrant qu’il dispose d’une base électorale et sociale solide. […] Le PP continue à être hégémonique en Galice. Bien que minoritaire dans les grandes villes de l’ouest et dans les quartiers populaires, sa capacité polyclassiste en fait une formidable machine politique, qui a gagné dans 94,2 % des municipalités. Il a réussi à lier le gouvernement autonome, la Xunta, au parti de telle manière qu’il a construit un régime dont la persistance n’est comparable qu’à celle de la CSU (Union chrétienne-sociale) en Bavière. 

Cependant, le niveau de mobilisation de la classe ouvrière galicienne est élevé. Il existe en Galice un tissu syndical et social fort, qui articule les conflits économiques dans le domaine de l’entreprise et de la vie publique. 

Opposition à la modernisation conservatrice du PP 

La montée du BNG ne peut être comprise que dans le cadre d’une tendance de la société galicienne à la « stabilisation polarisée ». Le BNG représente l’opposition à la modernisation conservatrice du PP. Il entretient des liens étroits avec la jeunesse, la classe moyenne intellectuelle urbaine et la classe ouvrière, et domine le premier syndicat de Galice, la CIG. Il dispose d’un réseau bien établi de conseillers dans toutes les villes. Il a également la capacité de nationaliser les mobilisations internationales, comme celle en faveur du peuple palestinien. Il opère comme un facteur de résistance aux offensives des capitalistes dans les entreprises, tout en cherchant un pacte de « modernisation progressive » avec le capital galicien et en s’insérant dans la logique du nationalisme basque et catalan postindépendance, qui cherche à renégocier le statut et les privilèges de ses territoires de façon « interclassiste ».

Le BNG est passé de 118 000 voix en 2016 à près d’un demi-million huit ans plus tard. Un résultat qui peut être comparé à ceux du PT brésilien ou du PCI historique, partis avec lesquels il partage cette nature bifrons d’un parti national-populaire basé sur la conciliation de classe dans la sphère politique, mais construit sur une certaine dynamique de conflit contrôlé dans la sphère sociale.

La faiblesse du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) en Galice, vieillissant et condamné à être un appareil en crise permanente dont le pouvoir local génère des problèmes internes, consolide le rôle du BNG comme opposition fourre-tout. 

Ouvrir des horizons alternatifs

Sumar et Podemos ont disparu à jamais en Galice et ne se relèveront jamais. L’establishment, au sens large du terme, ne peut être efficace en tout temps et en tout lieu, quelles que soient les circonstances politiques : l’opportunité d’En Marea a disparu à jamais et ne reviendra pas. Le prétendu « espace de rupture galicien » du cycle 2012-2016 n’est plus qu’un souvenir. 

Une réflexion stratégique est nécessaire afin d’ouvrir des horizons alternatifs pour celles et ceux qui aspirent à générer une gauche anticapitaliste, écosocialiste, internationaliste et révolutionnaire. Il s’agit de chercher des groupes militants, de renforcer les collectifs, de chercher à se relier de manière critique mais non sectaire à la base sociale du BNG, de renforcer la formation de secteurs organisés, capables de préparer des réponses à long terme à la crise écologique et à la reproduction capitaliste, qui, malgré la prétendue normalisation de la politique galicienne, est le grand spectre de notre époque.

Traduit par L’Anticapialiste

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