Appel lancé le 27 août 2012 par 29 signataires — militant(e)s des mouvements sociaux, personnalités culturelles, journalistes engagé(e)s — qui a été à l'origine des manifestations du 15 septembre 2012 au Portugal.
Le pillage (le prêt, l'aide, le secours — ces noms qu'ils lui donnent selon le type de mensonge qu'ils veulent formuler) est venu et avec lui la mise en œuvre de mesures politiques dévastatrices impliquant l'augmentation exponentielle du chômage, de la précarité, de la pauvreté et des inégalités sociales, la vente des la majorité des actifs de l'État, des coupes dans les budgets de la sécurité sociale, de l'éducation, de la santé (qui prévoit à terme la privatisation du système national de la santé), de la culture et de tous les services publics indispensables à la population, pour que tout l'argent soit canalisé afin de payer et enrichir ceux qui ont spéculé sur la dette souveraine. Après plus d'une année d'austérité imposée par l'intervention extérieure, nos perspectives, celles de la plupart des personnes qui vivent au Portugal, ne font qu'empirer.
L'austérité qu'ils nous imposent, et qui détruit notre dignité et notre vie, ne fonctionne pas et détruit la démocratie. Celui qui accepte de gouverner en respectant le mémorandum de la Troïka livre les instruments fondamentaux de la gestion du pays aux mains des spéculateurs et des technocrates, en appliquant un modèle économique qui repose sur la loi de la jungle, la loi du plus fort, en méprisant nos intérêts en tant que société, nos conditions de vie et notre dignité.
Synthèse actualisée Inprecor
La Grèce, l'Espagne, l'Italie, l'Irlande, le Portugal, les pays pris en otages par la Troïka et la spéculation financière, perdent leur souveraineté, comme tous les pays auxquels est imposé ce régime d'austérité.
C'est contre la fatalité de cette mort imposée et annoncée que nous devons faire quelque chose d'extraordinaire.
Il faut construire des alternatives, pas à pas, en prenant appui sur la mobilisation des populations de ces pays pour que les citoyennes et les citoyens grecs, espagnols, italiens, irlandais, portugais et toutes les personnes se rejoignent, concertent leurs actions, en combattant pour leur vie et en joignant leurs voix.
S'ils veulent nous faire plier et nous forcer à accepter le chômage, la précarité et l'inégalité comme un mode de vie, nous répondrons avec la force de la démocratie, de la liberté, de la mobilisation et de la lutte. Nous voulons prendre dans nos mains les décisions du présent pour construire un avenir.
C'est un appel d'un groupe de citoyennes et de citoyens de divers secteurs d'intervention et de diverses sensibilités politiques. Nous nous adressons à toutes les personnes, à tous les collectifs, mouvements, associations, organisations non gouvernementales, aux syndicats, aux organisations politiques et aux partis qui partagent les bases de cet appel pour qu'ils et elles nous rejoignent dans la rue le 15 septembre.
Ils nous ont divisé pour nous opprimer. Unissons-nous pour nous libérer !
Signataires : Ana Carla Gonçalves, Ana Nicolau, António Costa Santos, António Pinho Vargas, Belandina Vaz, Bruno Neto, Chullage, Diana Póvoas, Fabíola Cardoso, Frederico Aleixo, Helena Pato, Joana Manuel, João Camargo, Luís Bernardo, Magda Alves, Magdala Gusmão, Marco Marques, Margarida Vale Gato, Mariana Avelãs, Myriam Zaluar, Nuno Ramos de Almeida, Paula Marques, Paulo Raposo, Ricardo Morte, Rita Veloso, Rui Franco, Sandra Monteiro, São José Lapa, Tiago Rodrigues.
Contact :
Nous reproduisons ici l'appel lancé le 27 août 2012 par 29 signataires — militant(e)s des mouvements sociaux, personnalités culturelles, journalistes engagé(e)s — qui a été à l'origine des manifestations du 15 septembre 2012 au Portugal, la plus grande mobilisation populaire depuis le 1er mai 1974, réunissant un million de personnes (dont 500 000 à Lisbonne). La date du 15 septembre avait été choisie en fonction de l'appel lancé par le mouvement des Indignés et de nombreuses organisations (plus de 900) à manifester contre la politique d'austérité du gouvernement espagnol, le même jour, à Madrid. Cet appel est à l'origine du collectif " Que se lixe a Troika ! Queremos as nossas vidas ! » (Que la troïka s'en aille ! Nous voulons nos vies !), qui tente d'unifier les luttes contre l'austérité et contre les diktats que la Troïka (Le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne) impose aux États endettés, victimes de la spéculation.