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Élections et électoralisme en Martinique : Début éclairant des municipales

par Groupe Révolution Socialiste
©Laurie-Anne Saint-Louis

Depuis quelques mois (et pour certain·es depuis… toujours en fait), petites et « grosses » écuries électorales affûtent leurs armes. Plus exactement, ils et elles bichonnent leurs chevaux en couvrant de boue ceux des autres concurrents. Ceci étant, on ne saurait raisonnablement jeter l’anathème sur celles et ceux qui entendent concourir aux élections. On dit même, dans certains milieux, peu experts dans l’habillage des ambitions personnelles, qu’on va pour « tenter sa chance ».

Réduire la politique au combat électoral est une tendance forte. On peut, on doit penser autrement, mais quand la lutte armée n’est pas à l’ordre du jour, l’électoralisme a des circonstances atténuantes.

En outre, il convient de faire la distinction entre électoralisme et participation aux élections. L’électoralisme consiste à faire croire que la clé de l’émancipation réside dans l’élection de soi-même, avec ou sans ses parents, ami·e·s et allié·e·s. L’électoralisme, c’est aussi tout subordonner aux élections. C’est jeter aux orties les programmes, dans la propagande comme dans la construction des alliances. (On pourrait ajouter que le refus systématique des élections n’est pas mieux que l’électoralisme, mais cette position, plutôt marginale, n’est pas le sujet ici.)

Dans les premières propagandes électorales actuellement entendues ou lues enMartinique, ce qui frappe c’est d’abord la vacuité. La critique des municipalités en place est évidemment un sport légitime. Beaucoup d’entre elles n’ont du reste pas usurpé les volées de bwa lépini qu’elles reçoivent à chaque période électorale. Mais, doit-on s’embarquer dans les écuries d’en face… ou d’à côté, simplement parce qu’elles proclament à tue-tête : « nous serons plus honnêtes, plus sincères, plus efficaces, plus dynamiques, plus jeunes, etc., etc., etc ».

Jadis, il y avait, assez souvent, pour identifier une équipe postulant aux responsabilités, un positionnement sur le pouvoir politique en France et sur les racluresde pouvoir en Martinique, une affirmation sur le « statut » politique qu’on se donnait comme horizon, une présentation des classes sociales que l’on ambitionne de défendre et celles que l’on combat… Tout cela, lorsque c’est fait, permet de comprendre lesmesures que l’on propose, les procédures et les mécanismes que l’on envisage de mettre en place pour que les diverses promesses aient un sens que les masses puissentretenir pour s’orienter et contrôler. Dire quelles procédures on veut mettre en place contre la corruption vaut mieux que bien des diatribes sur les corruptions du moment.

Dans la campagne électorale déjà commencée, on en est assez loin. Un petit exercice utile et amusant auquel on peut se livrer ces jours-ci dans telle ou telle ville :demander aux candidat·es ce qui les oppose exactement aux édilités en place. Cela peut réserver des surprises ! A suivre, évidemment

Publié le 24 novembre 2025 dans Révolution socialiste n°422

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