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À Davy Rimane et aux député·es Anticolonialistes dits « d’outre-mer »

par Groupe Révolution Socialiste
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Intervenant dans le débat sur le budget en France, le député guyanais a fermement dénoncé une politique en faveur des riches sur le dos des classes populaires. Soulignant le rôle des dernières colonies dans la place de grande puissance occupée par la France sur le plan international, il afustigé le budget de misère prévu pour « l’outre-mer ». Devant une telle situation, il a conclu, il est vrai de façon lapidaire, sur la nécessité d’agir au niveau de nos pays pour leur propre compte.

La question que l’on a envie de poser, après ces fortes paroles, est celle de leur prolongement dans la lutte de libération nationale et sociale dans l’ensemble des dernières colonies.

Malgré les imperfections de sa préparation, la rencontre à l’initiative de Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, et du RPPRAC, sous le titre d’Assises populaires contre la vie chère, devrait être le point de départ d’une lutte rassemblant de façon plus large les forces émancipatrices des colonies et de France contre la politique scélérate de la ploutocratie imposée aux masses laborieuses de France et aux peuples coloniaux.

La dénonciation de cette politique doit être relayée bien au-delà des discours de l’Assemblée nationale. Toute la presse bourgeoise hurle son indignation devant la diffusion de vérités simples : 500 personnes ont vu leurs fortunes doubler depuis le début du règne Macron, mais il n’est pas question de toucher à leurs superprofits alors que l’État fait la poche des plus faibles et organise la dégradation des services publics.

Le rôle des élu·es des colonies comme de France, est d’aider à la mobilisation des masses sans laquelle rien n’arrêtera la rapacité des mercenaires politiques du grand capital.

Quant à l’action propre sur les problèmes des territoires coloniaux, le même travail coordonné entre élu·es et mouvements populaires est une clé du succès.

Cette action ne saurait s’autolimiter du fait de l’instabilité politique en France. Au contraire. Le contexte actuel, marqué par une relance de la « question institutionnelle » en Guyane, en Corse, en Martinique, voire au-delà, par la mobilisation maintenue en Kanaky, est favorable. L’autonomisme modéré qui s’est fait jour en Martinique, plutôt en retrait par rapport à l’autonomisme historique d’hier, gagnerait probablement en vigueur dans le cadre d’une bataille menée à l’échelle de l’ensemble des dernières colonies.

Une telle perspective renouerait avec au moins deux précédents historiques : celui du Front Antillo-Guyanais du début des années 60 à Paris, celui de la Convention autonomiste de 1971 au Morne-Rouge.

Contexte, conditions, contenus sont évidemment différents, mais ces précédents historiques sont des points d’appui importants.

Poursuivons le combat !

Publié le 27 octobre 2025 par Révolution socialiste n°418

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