
La grand-mère du mouvement pour le socialisme (BFS/MPS) s’appelait LMR (pour Ligue marxiste révolutionnaire), en allemand RML (pour Ligue marxiste révolutionnaire). Elle a vu le jour fin 1969 dans le canton de Vaud après une scission locale du Parti suisse du travail et s’est ensuite rapidement développée dans toute la Suisse. Une illustration tirée de la publication « Trésors des archives cantonales vaudoises », parue en 2023, prouve que notre apparition et notre action ont bouleversé la bourgeoisie vaudoise de l’époque. La couverture du n° 83 de « la brèche », l’organe politique de la RML, du 9 décembre 1973, y est reproduite comme symbole de ces années (image 7).
On y trouve également une référence à l’usine de skis Authier de 1953/54, qui symbolisait l’essor économique après la Seconde Guerre mondiale (6), un registre des décès de la paroisse de Lussy de 1729 à 1821, symbole de la stagnation économique qui régnait il y a 250 ans (5), ainsi qu’un plan de la mine de charbon de Paudex datant de 1773 (3), aujourd’hui une commune de banlieue de l’agglomération lausannoise, symbole de l’effervescence économique au début de l’industrialisation.
Le choix d’une couverture de « la brèche » pour les années qui ont suivi mai 68 n’est pas anodin. Au cours de ces années, le RML n’a certes pas réussi à renverser le pouvoir économique et politique largement ancré de la bourgeoisie suisse. Mais cette illustration témoigne de la force de frappe de la gauche radicale dans son ensemble et de notre organisation en particulier. Entre 1969 et la crise économique des années 1990, nous étions la hantise des bourgeois, car notre activité trouvait un écho considérable auprès des jeunes, dans les universités, dans certains syndicats et auprès d’un réseau restreint mais déterminé de salariés combatifs. Cela inquiétait les détenteurs du capital et du pouvoir.
La BFS d’aujourd’hui n’en est pas encore là. Mais nous savons par expérience que des progrès sont possibles. Compte tenu de la situation mondiale actuelle, marquée par les guerres et les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes, nous devons réussir à aller bien au-delà de ce que nous avons accompli il y a 50 ans.
À cet égard, un deuxième point de l’illustration ci-jointe mérite notre attention : la couverture de « la brèche » annonce un article sur le thème « Capitalisme et énergie ». Cela prouve que les questions écologiques étaient déjà au centre des préoccupations politiques de l’organisation à l’époque. C’est pourquoi la RML a également réussi à jouer un rôle central dans le mouvement anti-nucléaire suisse.
Pour pouvoir jouer un rôle important dans les mobilisations sociales en tant qu’organisation, il est indispensable de se pencher sur le contenu des crises et des contradictions actuelles du capitalisme. L’histoire de la RML montre que cela est possible.
Publié le 25 août 2025 par Sozialusmus