Cela fait plus de 365 jours que la puissance occupante israélienne perpètre un génocide contre la population palestinienne de Gaza. 365 jours et plusieurs décennies qu’elle impose un régime d’apartheid et d’occupation illégale toujours plus oppressant et violent contre les Palestinien·nes de 1948 et de Cisjordanie, dans la plus grande impunité et en totale violation de toutes les normes de droit international, de toutes les résolutions de l’ONU, de toutes obligations coutumières et morales.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, la puissance occupante sioniste effectue un nettoyage ethnique total d’une violence qui dépasse l’entendement contre la partie Nord de Gaza et le camp de Jabalia; en même temps qu’elle intensifie sa campagne de bombardements et d’agressions contre le Liban, tuant des civils sans aucun respect pour les principes de distinction et proportionnalité inhérent au droit international.
Israël est pourtant toujours armé et soutenu par un Occident (États-Unis en tête) qui semble avoir oublié toute mesure de décence et toute la rhétorique légale, pourtant si vite ressortie lors de l’agression Russe contre l’Ukraine.
Au milieu de ce carnage, nous sommes forcé·es d’assister à l’injustice sans cesse renouvelée du double-standard occidental et à la manufacture du consentement à ces violations déployée dans les médias dominants occidentaux.
Rongé·es par un sentiment insoutenable d’impuissance face à la force brute déployée, on est alors en droit de s’interroger sur la pertinence du droit international et sur sa pérennité, au vu de l’impunité totale dont bénéficie la puissance occupante sioniste.
Les normes de droit international sont pourtant claires et les États du Sud Global, la société civile et les activistes de par le monde s’en sont saisi·es : des décisions multiples de la Cour Internationale de Justice sur l’illégalité de l’occupation, sur le crime de génocide ou encore sur le mur en Cisjordanie ; aux innombrables résolutions du Conseil de Sécurité, de l’Assemblée Générale des Nations Unies, en passant par les demandes de mandats d’arrêts internationaux faits par le Procureur de la Cour Pénale Internationale à l’encontre de plusieurs figures politiques israéliennes ou encore par les rapports de la Commission d’Enquête sur la situation des droits humains dans les Territoires Occupés, dont Jérusalem et en Israël, mandatée par le Conseil des Droits de l’Homme ou par le travail des expert·es des Procédures Spéciales du Conseil des Droits de l’Homme, mené·es par l’infatigable Francesca Albanese ; chaque mécanisme tente d’apporter sa pierre à l’édifice de la justice et de la redevabilité.
Malheureusement le droit international et les instances qui lui sont associées sont tributaires des positions de politique étrangère des États. Or, il semblerait que la position hégémonique occidentale, Suisse comprise, soit que la puissance occupante sioniste se trouve au-dessus du droit et que chaque abomination commise soit justifiable par le concept de « légitime défense ». Concept lui-même hautement qualifié en droit international et qui doit répondre à de nombreux critères pour être recevable. Évidemment, aucun de ces critères n’est respecté par la puissance occupante.
Cet état de fait, et le manque d’application du droit international, ne doivent pas nous faire perdre espoir, ni nous faire abandonner l’utilisation des instances internationales, multilatérales ou juridiques. Mais elles ne constituent pas une fin en elles-mêmes : le droit international, si imparfait soit-il, constitue un outil de mobilisation et de tentative de justice parmi tant d’autres. Pour avoir un impact, nous devons nous mobiliser, dans la rue, dans les tribunaux, dans les universités, dans les écoles, dans nos médias, à l’ONU. Nous devons dénoncer la complicité honteuse des médias dominants et des pouvoirs occidentaux, construire des réseaux de solidarité internationale, mobiliser les travailleur·euses, notamment celleux qui peuvent bloquer l’acheminement d’armement à la puissance occupante sioniste.
Si la tâche semble presque insurmontable, nous nous devons de trouver en nous la persistance dans la lutte (sumood) démontrée par les peuples qui résistent en Palestine, au Liban, en Syrie et au Yémen. Nous ne pouvons abandonner quand ils et elles continuent.