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Sur le conflit indo-pakistanais et la crise au Jammu-et-Cachemire

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Le Jammu Kashmir Awami Workers Party (JKAWP) exprime sa profonde préoccupation face à la récente escalade de la violence au Jammu-et-Cachemire, en particulier l’horrible attaque fondamentaliste contre des civils à Pahalgam, dans la partie du Cachemire occupée par l’Inde. Nous condamnons fermement cet acte brutal et pleurons la perte de vies innocentes. La violence contre des civil·es non armé·es, quelle qu’en soit l’origine, est inacceptable et doit être universellement condamnée.

Cette nouvelle vague de conflit armé et d’agression transfrontalière a une fois de plus transformé la région en zone de guerre. La classe ouvrière et les communautés opprimées du Jammu-et-Cachemire en paient le prix fort, en vies humaines, en maisons détruites et en avenirs brisés. Cette violence n’est pas le fruit du hasard ; elle reflète une stratégie de longue date des États indien et pakistanais visant à maintenir l’instabilité, à diviser la population et à réprimer tout mouvement qui revendique la liberté, la dignité et la démocratie.

Le JKAWP affirme que les gouvernements indien et pakistanais utilisent la situation actuelle comme prétexte pour intensifier la répression étatique. Sous couvert de « sécurité nationale » ils répriment les mouvements progressistes et populaires, tant au Cachemire occupé par l’Inde qu’au Jammu-et-Cachemire occupé par le Pakistan, y compris au Gilgit-Baltistan. Des militant·es, des étudiant·es, des travailleur·ses et des journalistes sont harcelé·es, détenu·es ou réduit·es au silence pour avoir simplement défendu leurs droits et la justice.

Le conflit au Cachemire trouve ses racines dans la partition coloniale du sous-continent par l’impérialisme britannique, une division sectaire qui a laissé derrière elle une question nationale non résolue. Aujourd’hui, les élites au pouvoir en Inde et au Pakistan continuent d’exploiter cet héritage pour servir leurs propres agendas nationalistes, capitalistes et militaires. Le peuple du Jammu-et-Cachemire se voit toujours refuser son droit à l’autodétermination, tandis que son territoire est militarisé, ses ressources exploitées et sa voix étouffée.

Au lieu de répondre aux aspirations légitimes de la population, les deux États ont intensifié leurs guerres par procuration, renforcé leur présence militaire et encouragé l’extrémisme religieux. Ces politiques n’ont pas apporté la sécurité ni la paix, elles n’ont fait qu’aggraver les souffrances et les divisions.

Le JKAWP dénonce l’utilisation du Jammu-et-Cachemire comme champ de bataille permanent. Les communautés frontalières vivent sous la menace constante des bombardements, des arrestations, de la surveillance et des déplacements. Des milliers de personnes ont été tuées ou blessées. Les moyens de subsistance, l’éducation et les soins de santé ont été dévastés. Les jeunes du Cachemire continuent de grandir dans le climat de l’occupation et dans la peur.

Malgré cela, l’appel du peuple reste clair et inébranlable : l’autodétermination et la réunification de toute la région du Jammu-et-Cachemire. Il ne s’agit pas d’une demande de charité ou de concession, mais d’un droit démocratique et historique.

Le JKAWP appelle les mouvements des travailleur·ses, anti-impérialistes et démocratiques internationaux à se tenir aux côtés du peuple cachemiri. La lutte du Cachemire n’est pas isolée : elle s’inscrit dans le combat mondial contre le colonialisme, le militarisme et l’exploitation néolibérale. Nous appelons les syndicats, les organisations étudiantes, les réseaux de justice sociale et les mouvements de gauche du monde entier à faire entendre leur voix et à soutenir la juste cause du peuple cachemiri.

Le JKAWP déclare :

• Nous rejetons la guerre, le militarisme et les conflits par procuration entre l’Inde et le Pakistan.

• Nous rejetons le fondamentalisme religieux, le sectarisme et la répression étatique sous toutes ses formes.  

• Nous rejetons l’occupation continue et la division artificielle du Jammu-et-Cachemire.

• Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques, le rétablissement des libertés civiles et la fin de la répression des mouvements populaires.

• Nous exigeons le droit à l’autodétermination, sans réserve et sans condition, pour toutes les régions du Jammu-et-Cachemire, en tant qu’entité politique et historique unique et indivisible.

Le JKAWP soutient sans faille le peuple opprimé du Jammu-et-Cachemire. Nous croyons que seule une lutte unifiée de la classe ouvrière, au-delà des frontières, des religions et des divisions ethniques, peut apporter une paix, une justice et une libération véritables.

La paix dans la justice. La réunification dans la dignité. La libération par le pouvoir du peuple.


 

Le 8 mai 2025

Le Jammu Kashmir Awami Workers Party est la section du Cachemire de la Quatrième Internationale. Ce texte est un communiqué de presse du JKAWP.