
La réalité est désormais incontestable : Israël commet un génocide à Gaza et se prépare à en commettre un autre en Cisjordanie, affirme Roland Rance. Que ce soit par les armes, par la famine, par la maladie ou par l’expulsion physique, Israël poursuit son plan de longue date visant à chasser tous les Palestiniens de Palestine.
Aucune argumentation fallacieuse, aucun argument sur le « droit à l’autodéfense » d’Israël ou sur la politique du Hamas ne peut masquer ou justifier cette réalité, qui a été identifiée par des universitaires du monde entier, y compris des spécialistes israéliens du génocide et de l’Holocauste, tels que les professeurs Omer Bartov, Amos Goldberg, Daniel Blatman et Raz Segal. L’accusation de génocide a également été portée par plusieurs comités des Nations unies, par Human Rights Watch, par Amnesty International et par l’Institut Lemkin pour la prévention du génocide. La Cour internationale de justice a estimé qu’il existait des « éléments plausibles » permettant de conclure qu’Israël commettait un génocide, et la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Binyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
En effet, les dirigeants israéliens ne prétendent plus qu’ils ne mènent qu’une guerre d’extermination. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui avait promis en mars d’« ouvrir les portes de l’enfer » à Gaza, a déclaré lors d’une conférence début mai que « Gaza sera entièrement détruite, les civils seront envoyés [...] vers le sud, dans une zone humanitaire sans Hamas ni terrorisme, et de là, ils commenceront à partir en grand nombre vers des pays tiers ». En avril, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir, a déclaré lors d’une conférence de presse en Floride qu’il avait « une position très claire sur la manière d’agir à Gaza et que les dépôts de nourriture et d’aide humanitaire devaient être bombardés afin de créer une pression militaire et politique pour ramener nos otages sains et saufs » – une position reprise par le ministre du Patrimoine, Amichai Eliyahu, qui a déclaré dans une récente interview télévisée : « Il n’y a aucun problème à bombarder les réserves alimentaires du Hamas... Ils doivent mourir de faim. S’il y a des civils qui craignent pour leur vie, ils devraient suivre le plan d’émigration ».
Et ces crimes ne se limitent pas à la Palestine. Au cours des dix-huit derniers mois, Israël a mené des attaques meurtrières au Liban, en Syrie, au Yémen et en Iran, et a bombardé un bateau dans les eaux internationales en Méditerranée. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a ouvertement menacé l’Iran : « Ce que nous avons fait au Hezbollah à Beyrouth, au Hamas à Gaza, à Assad à Damas et aux Houthis au Yémen, nous le ferons aussi à Téhéran ».
Ces crimes de guerre sont commis au vu et au su de tous, malgré le massacre concerté de journalistes par Israël. Selon le Watson Institute for International and Public Affairs, depuis octobre 2023, 232 journalistes ont été tués par Israël, ce qui en fait « le conflit le plus meurtrier jamais enregistré pour les professionnels des médias ». Israël a également tué plus de 1 000 travailleurs de la santé et détruit la plupart des centres de santé et d’éducation à Gaza.
Alors que des centaines de milliers de personnes, dans tout le Royaume-Uni, y compris un bloc juif important et croissant, ont manifesté à plusieurs reprises leur solidarité avec le peuple palestinien et leur répulsion face aux crimes de guerre israéliens, le gouvernement britannique reste complice criminel du génocide. Bien que les politiciens des deux principaux partis aient parfois fait des déclarations légèrement critiques, celles-ci ne se sont traduites par aucune action. Keir Starmer et d’autres ministres ont soutenu à plusieurs reprises le « droit d’Israël à se défendre ».
Les entreprises britanniques continuent de fournir du matériel militaire à Israël. Bien que cela ne représente qu’un faible pourcentage (moins de 1 %) des importations d’armes d’Israël, le matériel fourni est stratégiquement vital. On estime, par exemple, que les fabricants britanniques fournissent 15 % des composants des avions de combat F15 d’Israël. Parmi les autres exportations depuis octobre 2023, on compte 150 000 balles. Un rapport récent conclut que le ministre des Affaires étrangères David Lammy a induit en erreur la Chambre des communes en déclarant que la Grande-Bretagne ne fournissait que des « casques et des lunettes » à l’armée israélienne. Si cela se confirme, cela constituerait un motif de démission ou de révocation.
Face à cette complicité, notre tâche est claire. Quelles que soient les opinions que l’on puisse avoir sur l’attaque du 7 octobre contre Israël, sur la nature du Hamas ou sur les mérites d’une solution à un ou deux États, le mouvement syndical et ouvrier doit désormais œuvrer pour un boycott total de l’État israélien et de toutes ses institutions, l’exclusion de tous les organismes officiels israéliens (mais pas des Israéliens à titre individuel) de toutes les organisations économiques, culturelles et sportives internationales, le retrait de tous les investissements dans les entreprises israéliennes et celles qui se rendent complices du génocide en cours, la poursuite devant un tribunal international des responsables de crimes de guerre et l’isolement total d’Israël en tant qu’État paria.
De la rivière à la mer, la Palestine sera libre !