
Cet article est la transcription d’une partie du discours prononcé lors d’un meeting à Bourges le 7 février 2025.
Je voudrais souligner l’importance de la solidarité internationale avec le peuple palestinien et avec la résistance. On doit dire clairement que le peuple palestinien a le droit de résister et on ne doit pas avoir peur de soutenir la résistance, comme on l’a fait en Algérie, en Afrique du Sud et au Vietnam. Nous, la diaspora palestinienne, avons une responsabilité énorme de ce point de vue et on essaie d’élever le niveau de solidarité, d’aider à structurer le mouvement. Depuis 15 mois de génocide, celui-ci a été très fort et si la cause palestinienne est redevenue un question politique mondiale de premier plan, c’est grâce à trois éléments principaux.
Le premier est la résistance du peuple palestinien sur place, avec tous les moyens à sa disposition. Le deuxième est la résilience du peuple, qui a refusé de partir encore une fois de sa terre, qui a refusé de reproduire une seconde Nakba comme celle de 1948. La troisième est la solidarité internationale : c’est nous, les millions de personnes qui étions dans les rues en France, à Londres, aux États-Unis, partout dans le monde.
La mobilisation internationale a changé la donne
Ainsi, si Macron a renoncé à sa position initiale, selon laquelle il souhaitait un front international contre Gaza, ce n’est pas parce qu’il aime les Palestinien·nes. Il a changé de discours parce qu’il y était obligé, parce que nous étions dans les rues. Chacun d’entre nous a pris ses responsabilités, que ce soit certains député·es et élu·es, le peuple, les syndicats ou les gens dans les rues. C’est grâce à cette solidarité qu’on a pu changer un petit peu le rapport de forces.
On sait qu’en Allemagne ou en France, la situation est très difficile, avec des gouvernements autoritaires qu’on n’aurait jamais imaginé voir arriver au pouvoir, et malgré ça on a pu tenir bon, on a pu changer des choses. Ce qui était acceptable avant le 7 Octobre ne sera plus acceptable politiquement. On ne doit plus laisser se produit le fait que, par exemple, 4 500 Français, qui ont servi dans l’armée israélienne et qui ont commis des crimes à Gaza, reviennent vivre tranquillement en France. Ces génocidaires devraient être en prison !
Les enjeux de la lutte après le cessez-le-feu
Maintenant, notre mission reste énorme, avec ce qui s’est passé à Gaza, un nouvel horizon de combat est ouvert : la reconstruction de Gaza est devant nous. Ce qu’ils n’ont pu pas obtenir avec la guerre et avec le génocide, ils vont continuer à essayer de le prendre politiquement avec la question de la reconstruction de Gaza.
La bataille continue sur le terrain et il faut s’imaginer ce qui se passe : il y a un contraste énorme entre d’un côté le gouvernement israélien qui offre des dizaines de milliers de dollars aux colons qu’il a installés dans le nord sur les frontières du Liban pour les convaincre d’y retourner et d’autre part le peuple de Gaza qui, au moment du cessez-le-feu, retournait dans le nord pour reconquérir son territoire. Avec le peuple du Liban qui est retourné au sud du Liban au moment du cessez-le-feu et est retourné dans ses villages, dans ses villes totalement rasées. Cela montre un peuple qui résiste, qui veut retourner sur sa terre.
Notre responsabilité, notre mission immense est de faire partie de cette résistance. On a une responsabilité éthique, humaine et historique à soutenir le peuple palestinien et le peuple libanais.
On doit continuer, montrer la voie et on va faire comprendre aux sionistes, aux Israéliens et à leurs alliés que la Palestine n’a jamais été et ne sera jamais une terre sans peuple pour un peuple sans terre.
Le 7 février 2025