Fin août s’est tenue la 14e édition de l’Université d’été d’Anticapitalistas, section de la IVe Internationale de l’État espagnol, sur le thème « Un nouvel internationalisme contre la guerre et la barbarie climatique ». Avec un peu plus de 750 participant·es, elle a connu cette année une augmentation significative de la participation des jeunes, résultat du travail d’implantation dans le mouvement étudiant, du rôle moteur joué dans la solidarité avec la Palestine et dans l’intervention autour de la question queer.
Dans un contexte de recul du mouvement ouvrier – l’année 2023 a enregistré le plus petit nombre de jours de grève depuis plus de 40 ans dans l’État espagnol – qui clôt la séquence politique ouverte par le mouvement des indignés du 15M et par l’émergence de nouvelles forces électorales à gauche, notre « Uni » est un espace incontournable de réflexion et d’action pour jeter les bases d’une gauche anticapitaliste influente dans le mouvement social.
Il est intéressant de constater la présence de militant·es des organisations les plus dynamiques sur les problèmes du logement ou de la santé, et d’animateurs de luttes dans la métallurgie, mais aussi de femmes travaillant dans l’hôtellerie ou dans ce qu’on appelle les services à domicile. Il faut souligner aussi la présence de camarades féministes et écologistes reconnu·es dans leurs organisations.
Un événement qui dépasse notre courant
Chaque année, cette initiative politique, centrale pour notre propre organisation, est aussi un rendez-vous annuel important pour les secteurs à la gauche de la gauche sociale-libérale de gouvernement. Après le déclin d’autres rassemblements organisés dans le passé par le Parti communiste ou Izquierda Unida, et l’échec d’autres expériences impulsées par Podemos, cet événement innovant dans l’État espagnol est en passe de devenir la référence idéologique, intellectuelle et politique des nouvelles générations militantes.
Plus de 60 intervenant·es – à parité de genres quasi parfaite – ont animé des ateliers sur l’actualité politique, la formation ou la culture. Figuraient entre autres au programme, parmi les sujets qui ont pu être développés : la Palestine, le syndicalisme et l’écologie, les sciences et technologies, le féminisme, les mouvements paysans, l’actualité de Lénine, des retours sur Marx, la crise de l’impérialisme, la guerre et la relance de la course aux armements, la poussée mondiale de l’extrême droite et une longue liste de questions sur lesquelles sont intervenu·es des invité·es de différents pays tel·les Jess Spear, Josep Daher, Francesco Locantore, Paul Murphy, Susan Watkins ou Aaron Benanav.
Comme l’a résumé une jeune camarade : « Notre université se nourrit de tout le bagage intellectuel, politique et pratique du marxisme révolutionnaire : ses idées, ses formes d’organisation, ses luttes aux quatre coins de la planète. Un marxisme chaleureux et ouvert, qui doit servir non pas à une quelconque “contemplation sacrée” mais à construire un projet écosocialiste et féministe pour la classe ouvrière pour les prochaines décennies ».
Le 14 septembre 2024