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Le parti Lewica Razem veut construire une alternative de gauche

par Zofia Malisz

Interview de Zofia Malisz par Federico Fuentes*. Zofia Malisz, linguiste, est membre du secrétariat des affaires internationales du parti Lewica Razem (Ensemble).

Federico Fuentes : Pouvez-vous nous parler de l’histoire et de la politique de Lewica Razem ?

 

Zofia Malisz : Lewica Razem a été formé en 2015 par un groupe de militant∙es de gauche ayant des années d’expérience dans les mouvements verts et féministes polonais, ainsi que des membres des Jeunes socialistes.

L’impulsion pour créer un nouveau parti était double.

La première a été la frustration qui a émergé sous le gouvernement libéral de Donald Tusk (2007-2014). Chaque fois que des voix commençaient à exiger que le gouvernement se concentre sur les dépenses sociales au lieu de procéder à des coupes budgétaires et des privatisations, la réponse de Tusk était de dire que la Pologne était encore dans sa phase de transformation [vers une économie de marché] et que ce n’était pas le moment de construire un État-providence.

Cette frustration s’est accrue au fur et à mesure que les politiques néolibérales étaient mises en œuvre à une vitesse folle pour gaver les élites économiques, tandis que les gens se voyaient refuser les prestations sociales les plus modestes et que les services publics étaient démantelés.

Tout cela s’est produit alors que des manifestations anti-austérité avaient lieu en Grèce, un événement que nous avons soutenu et qui a inspiré Lewica Razem.

Les protestations contre la guerre en Irak et contre la participation de la Pologne à l’occupation de l’Afghanistan ont constitué l’autre facteur majeur. Plusieurs militant∙es qui ont ensuite construit Lewica Razem sont issus de ces mouvements de protestation.

Les révélations sur l’existence en Pologne de prisons américaines illégales utilisées pour torturer des membres d’Al-Qaïda ont suscité une énorme indignation. Le fait que le gouvernement polonais se soit plié devant l’impérialisme américain sans être contesté – et de fait en étant encouragé par les principaux dirigeants, y compris les anciens militants de Solidarność – a attisé la frustration à gauche.

 

Lewica Razem a été formé comme une expression de cette colère et de cette frustration, qui s’étaient accumulées pendant le processus de transformation.

Cela concerne toujours particulièrement les jeunes. Contrairement à l’ancien establishment communiste ou aux nouvelles élites libérales alignées sur le monde des affaires, ils n’ont pas eu l’opportunité de s’enrichir pendant la période de transformation. Entrer dans la vie professionnelle, sans parler de fonder une famille, est devenu – et reste – une chose très difficile si l’on vit dans la précarité.

Nos co-responsables Magda Biejat et Adrian Zandberg ont mis l’accent sur la situation du logement, d’autant plus que les loyers et les prix de l’immobilier ont augmenté de façon spectaculaire.

La Pologne est également confrontée à la dépopulation, avec l’interdiction de l’avortement qui décourage les femmes de tomber enceintes et la pression du coût élevé de la vie, qui empêche les jeunes de commencer une vie indépendante.

En ce qui concerne la politique de Lewica Razem, je dirais qu’une des différences entre Lewica Razem et une grande partie de la gauche occidentale est que nous n’utilisons pas un langage idéologisé et que nous communiquons les valeurs de gauche de manière organique. En effet, après les années 1990 [avec la chute du régime post-stalinien], l’utilisation même du mot « socialisme » est devenue problématique. On a assisté à un retour de bâton que la droite et les néolibéraux ont allègrement exploité pour discréditer toute idée d'État social.

Cela s’est produit en dépit du fait que la tradition socialiste polonaise est bien plus ancienne que l’existence du bloc de l’Est et qu’elle a joué un rôle extrêmement important et positif dans la construction de l’État indépendant. Sans compter que, contrairement à ce que les idéologues conservateurs veulent vous faire croire, les idéaux de Solidarność étaient socialistes. 

Lewica Razem a été aussi inspiré par l’approche de la gauche moderne adoptée par Podemos, qui a fait la démonstration de la façon de communiquer les idées socialistes d’une manière différente, montrant qu’il était très important de trouver de nouvelles façons de briser les duopoles de droite. Dans le cas de la politique polonaise, nous avons un duopole entre les droites libérale et conservatrice qui dominent la scène politique. Nous devions d’abord faire renaître la gauche et insérer les questions de gauche au centre du débat politique polonais. Nous devions réintégrer la protestation sociale et le syndicalisme dans la pratique politique polonaise quotidienne – et nous avons réussi. Telles étaient nos motivations. 

Depuis lors, nous nous sommes engagés dans une lutte, parfois dramatique, pour conquérir un espace sur le terrain de ce duopole. Ce duopole se traduit par une guerre tribale entre les droites, qui est une source de subsistance pour leurs élites. Il était donc vital pour nous d’éviter le piège des arguments creux.

Les libéraux polonais réduisent chaque enjeu socio-politique à la question de savoir si cela permet de vaincre les conservateurs – et vice versa – sans jamais aborder le fond d’un problème. Le peuple polonais est las de ces combats rituels.

Les Polonais apprécient le fait que nos six députés se concentrent plutôt sur les sujets de fond. Les discours parlementaires d’Adrian Zandberg sont en quelque sorte un événement public très attendu, car ils donnent un rare sentiment de réalité au milieu de tout ce tintamarre. Ils trouvent un écho parce qu’il y a de la colère et que les gens veulent des solutions et des actions concrètes. Et ils savent que pour ce faire, ils peuvent compter sur nous.

Les gens apprécient que les députés de Lewica Razem se présentent au début d’une grève pour soutenir les revendications des travailleurs et pour faciliter la présence des patrons à la table des négociations. C’est là que nous avons pu faire la différence dans plusieurs actions collectives ces dernières années.

 

Federico Fuentes : La Pologne est souvent considérée comme faisant partie d’un conglomérat de pays autoritaires d’extrême droite en Europe de l’Est. Dans quelle mesure cela est-il exact ? Que pouvez-vous nous dire sur le gouvernement actuel ?

 

Zofia Malisz : L’année même de la formation de Lewica Razem un gouvernement chrétien conservateur a été élu. Les conservateurs ont compris que la clé de la victoire était d’offrir quelque chose que les gens voulaient, une sorte de prestation sociale – en l’occurrence une allocation familiale que les libéraux avaient refusé d’accorder. Le gouvernement conservateur est parvenu à obtenir une majorité parce qu'il a intégré des éléments sociaux dans son programme. 

La société polonaise, lorsqu’on l’interroge sur les politiques qu’elle préfère, indique le plus souvent une sorte de social-démocratie avec des services publics solides. Les conservateurs ont exploité ce besoin à leur avantage politique, mais ont clairement échoué à mettre en place un programme social complet. 

Quoi qu’il en soit, il est clair que pour prendre le pouvoir, ils n’ont pas fait campagne sur l’interdiction de l’avortement ou le désarmement des organes judiciaires de l’État. Mais dès leur arrivée au pouvoir, ils ont attaqué les droits de l’homme et les institutions de l’État. Ils ont commencé à attiser les guerres culturelles dans leurs campagnes ultérieures, par exemple en faisant des LGBT des boucs émissaires et en les harcelant.

Bien sûr, ces politiques sont soutenues par l’Église catholique. La majorité conservatrice est redevable à l’Église de faveurs énormes – beaucoup de ces opérations sont une forme d’échange clientéliste entre l’Église et le gouvernement. Mais ces politiques ne bénéficient pas du soutien de la majorité de la population polonaise.

Les sondages montrent que la majorité souhaite la légalisation de l’avortement et des unions civiles pour les couples de même sexe. La société polonaise s’est considérablement sécularisée ces dernières années. Les conservateurs ont perdu leur bataille et la réaction enragée des groupes fondamentalistes intégrés dans le paysage gouvernemental en est le reflet.

Contrairement au pouvoir hongrois, le gouvernement polonais n’a pas été en mesure de saper le système électoral, et si les tentatives de prise de contrôle du système judiciaire ont été largement couronnées de succès, elles se sont heurtées à la protestation populaire. De plus, en raison de la résistance de l’Union européenne à accepter ces réformes illégales, le gouvernement a été confronté au mur que constitue l’enthousiasme des Polonais pour l’UE. Il s’agit là d’une différence majeure avec la Hongrie : le gouvernement polonais a été incapable de trouver un moyen pour contourner le fait que les gens ne supporteront pas la moindre allusion au « Polexit ».

Au demeurant, Lewica Razem n’est pas en faveur d’une sortie de l’UE : nous pensons que l’UE a grandement besoin de réformes sociales et démocratiques, mais que la Pologne doit y rester et contribuer à favoriser l’intégration et le partenariat sur le continent. Le fait que la Pologne soit favorable à l’intégration européenne a contribué à faire échouer les attaques du gouvernement contre notre système d’équilibre des pouvoirs.

Le résultat a été que toutes les mesures prises par le gouvernement, similaires à celles prises en Hongrie par Victor Orbán, ont déclenché une vague de protestations sans précédent – y compris la persécution des femmes et des LGBT. Les mobilisations contre l’interdiction de l’avortement ont été énormes et ont touché toutes les couches de la société. Cela a provoqué une chute spectaculaire des conservateurs dans les sondages et il est peu probable qu’ils obtiennent une majorité parlementaire lors des élections de cette année.

Quant à l’idée que l’Europe de l’Est est essentiellement autoritaire et pleine de nationalistes d’extrême droite, je dirais que c’est le résultat de décennies passées à dédaigner son rôle représentation. Il s’agit souvent dans les médias des clichés par défaut, pratiques, qui flattent les égos des Occidentaux.

Nous savons tous dans quel pétrin se trouvent les pays d’Europe occidentale face aux menaces de l’extrême droite, comme en Italie avec Giorgia Meloni ou en France avec Marine Le Pen, ou encore avec le récent complot des extrémistes allemands visant à renverser le système. Mais d’une manière ou d’une autre, les médias mondiaux et la propagande russe parviennent à attirer exclusivement l’attention sur les tendances autoritaires de droite en Europe de l’Est, occultant le fait qu’il y existe des mouvements de gauche et une société civile progressiste, et négligeant l’élan émancipateur et démocratique qui est bien vivant au sein de la population. Cela contribue à donner l’image d’une Europe de l’Est particulièrement conservatrice, hostile aux idées progressistes, ce qui n’est pas vraiment le cas et certainement pas une constante.

Bien sûr, il existe des composantes de cette image, mais elles sont incroyablement exagérées à l’Ouest, y compris au sein de la gauche occidentale. Regardez la Slovénie avec le parti Levica (la Gauche), la Croatie avec Možemo ! (Nous pouvons !), la Lettonie avec Progresīvie (les Progressistes) ou la Pologne avec Lewica Razem, et vous découvrirez des mouvements de gauche stimulants qui mettent en œuvre des changements progressifs dans la politique de leur pays et de leurs municipalités – et il y aura d’autres surprises de ce genre à l’avenir, qu’il faudra reconnaître.

En ce qui concerne l’Ukraine en particulier, il est vital que des mouvements tels que Sotsialnyi Rukh (Mouvement social) soient soutenus dans le contexte de la résistance et de la reconstruction après la défaite de l’agression russe.

 

Federico Fuentes : Comment Lewica Razem a-t-il réagi à l’invasion de l’Ukraine par Poutine ? Pourquoi insiste-t-il sur la nécessité de s’attaquer à l’impérialisme russe ?

 

Zofia Malisz : Lewica Razem n’avait aucun doute sur la façon de réagir étant donné l’expérience historique commune de nos pays avec l’impérialisme russe. Nous n’avions absolument aucun doute sur le fait que cette invasion représentait une menace existentielle pour l’Ukraine, qu’il ne pouvait y avoir de compromis, et que la réaction de notre parti était cruciale.

Malheureusement, nous avons été très déçus par les organisations progressistes, y compris celles auxquelles nous appartenions à l’époque (1), qui ont gardé le silence jusqu’à et après l’invasion, et même après le massacre de Boutcha.

C’était décevant mais je dois admettre que nous avons peut-être été un peu ignorants d’une tendance évidente qui existe dans une partie de la gauche à accorder trop d’importance à l’impérialisme américain tout en laissant l’impérialisme russe s’en tirer à bon compte. Il est rapidement apparu qu’une grande partie de cette gauche n’est pas capable d’accepter ce qui, pour nous, représente deux questions existentielles : que l’Ukraine est un État souverain et que l’impérialisme russe existe.

En revanche, des représentants de la gauche en Pologne (Lewica Razem), en Finlande (Vasemmistoliitto, Alliance de gauche), en Lituanie (LKairiųjų aljansas, Alliance de gauche), en République tchèque (Aliance pro budoucnost, Alliance pour l’avenir et Jsme Levice, Nous sommes la Gauche) et en Roumanie (Demos, Parti de la démocratie et de la solidarité) ont rencontré à Varsovie le 8 mars 2022 des représentants de l’organisation de gauche ukrainienne Sotsialnyi Rukh (Mouvement social) pour les écouter et leur demander ce dont ils avaient besoin. La gauche danoise (Enhedslisten, Alliance rouge-verte) n’était pas présente à la réunion, mais elle a ensuite fait part de son soutien.

Il est apparu clairement que nous devions d’abord faire campagne pour soutenir la gauche et la résistance armée ukrainienne. Cela s’est fait en dépit de l’opposition considérable du soi-disant mouvement anti-guerre dans les sociétés occidentales impériales ou post-impériales.

Nous avons souvent constaté que les forces de gauche ukrainiennes devaient se battre même pour avoir le droit de s’exprimer lors d’événements organisés par la gauche occidentale. C’était donc un combat et cela reste un point vital : affirmer l’existence et amplifier la voix de la gauche ukrainienne. Sa voix, une fois entendue, transperce inévitablement tous les écrans de fumée de la propagande – elle mène une lutte juste pour l’autodétermination contre un agresseur impérialiste, cela ne fait aucun doute.

Depuis lors, l’unité initiée à Varsovie s’est étendue à d’autres partis de gauche nordiques et d’Europe centrale, et plus récemment à des groupes de gauche dans les Balkans. Nous construisons un réseau pour partager des informations non seulement sur notre expérience commune en ce qui concerne l’impérialisme russe, mais aussi sur le processus de transformation néolibérale brutale dans les États de l’ancien bloc de l’Est.

Avec le Mouvement Social et d’autres alliés comme le Bloc de Gauche portugais ou le Parti de Gauche suédois, nous avons également lancé une campagne pour annuler la dette de l’Ukraine, qui limite les efforts de guerre de l’Ukraine et sa capacité à maintenir son économie à flot. Nous avons remporté quelques succès : un projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants des États-Unis, qui demande au gouvernement américain d’influencer les prêteurs au nom de l’Ukraine, et la question a également été soulevée au Royaume-Uni et au Parlement européen. Nous voulons nous inspirer de cette campagne comme d’un exemple de solidarité concrète et de campagne internationale. Nous préférons offrir une solidarité concrète, travailler avec des partis, des syndicats et des mouvements qui sont responsables devant leurs électeurs, leurs membres et le public.

Les débats sur la géopolitique réaliste concernant la multipolarité font peut-être grimper les ventes de livres, les likes sur Twitter et les invitations à des débats d’experts, mais ils n’aident pas le peuple ukrainien qui lutte contre l’agression génocidaire d’un voisin qui mise sur le néocolonialisme au XXIe siècle.

 

Federico Fuentes : Comment voyez-vous la question de l’expansionnisme de l’OTAN ?

 

Zofia Malisz : Nous sommes clairs sur le fait que l’influence du militarisme occidental n’est pas la bienvenue en Pologne. Mais nous reconnaissons que nous sommes dans une situation complexe. Contrairement à la gauche qui opère au cœur d’un empire, la gauche de notre partie de l’Europe ne peut pas se permettre d’adopter une position purement idéologique, sans tenir compte des réalités de la sécurité des peuples de notre région.

D’une part, étant donné l’absence d’une véritable architecture de sécurité européenne, l’OTAN représente actuellement la seule garantie de protection pour les citoyens polonais. La grande majorité des Polonais souhaitent cette protection, car ils connaissent la menace que représente l’impérialisme russe. C’est pourquoi je ne pense pas que l’on puisse honnêtement parler d’expansionnisme de l’OTAN dans notre région. Au contraire, nous avons eu des pays qui ont désespérément demandé à rejoindre l’OTAN dans les années 1990, alors que les États-Unis n’étaient pas initialement très favorables à notre adhésion. Pour les habitants de notre région, l’expansionnisme russe est une menace existentielle. Et, en envahissant l’Ukraine, la Russie s’étend dans notre région et à travers elle.

Si vous regardez honnêtement l’histoire des relations entre l’OTAN et la Russie en Europe, vous verrez que c’est la Russie qui s’est régulièrement avancée la première avec la volonté d’escalade. Sur le plan politique, on peut parler d’apaisement en ce qui concerne la politique de l’Europe occidentale envers la Russie au cours des dernières décennies. Sur le plan militaire, en ce qui concerne les déploiements de troupes et d’armes, on ne peut pas parler de provocation.

En revanche, Lewica Razem s’est activement opposé à toute participation polonaise aux interventions odieuses et guère légales de l’OTAN, en Afghanistan, en Libye, en Irak, etc. Toute action arbitraire motivée par un extra-territorialisme primitif ou imposée aux membres de l’alliance par la pression politique des États-Unis est pour nous la véritable expression de l’« expansionnisme de l’OTAN ». Et nous nous y opposons. Nous sommes également conscients que de telles actions n’ont fait qu’enhardir la Russie, et lui ont fourni des précédents pour mener ses propres actions impérialistes effrontées.

Lewica Razem est convaincu que plusieurs impérialismes interviennent dans notre partie de l’Europe et que nous ne pouvons pas nous permettre de prendre parti en faveur d’un impérialisme plutôt qu’un autre.

 

 

Zofia Malisz, linguiste, est membre du secrétariat des affaires internationales du parti Lewica Razem (Ensemble) et conseillère nationale de la circonscription de l’étranger. Federico Fuentes est co-rédacteur en chef du magazine australien Green Left

Cette interview a été publiée d’abord sur le site web du magazine Green Left le 10 janvier 2023 : https://www.greenleft.org.au/content/razem-building-left-alternative-po…;

(Traduit de l’anglais par Catherine Samary).

 

1. Lewica Razem a quitté le 1er mars 2022 l’Internationale progressiste et DIEM25 en le justifiant ainsi : « En l’absence d’une déclaration sans équivoque de reconnaissance de la souveraineté ukrainienne et d’une condamnation absolue de l’impérialisme russe par l’Internationale progressiste et le Mouvement pour la démocratie en Europe 2025, Lewica Razem met fin à sa coopération avec ces organisations. »

traducteur
JLM

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