Revue et site sous la responsabilité du Bureau exécutif de la IVe Internationale.

" Le socialisme est notre perspective, le parti révolutionnaire notre moyen »

La Ligue de la gauche ouvrière (LGO) a tenu son congrès fondateur les 27, 28 et 29 septembre 2013 à Tunis.

La soirée d'ouverture à la Bourse du travail a été marquée par la participation nombreuse des militantes et militants de la Ligue et de ses sympathisants. À cette occasion, le parti salue et remercie tous ceux et celles parmi les amis et camarades qui ont contribué à la réussite de la cérémonie d'ouverture et en particulier nos camarades du Front populaire et de la IVe Internationale.

Le congrès s'est déroulé dans une situation politique caractérisée par la crise révolutionnaire continue commencée depuis décembre 2010. Bien qu'elle ait réussi à dégager Ben Ali, le chef du régime dictatorial, ainsi que ses symboles, celle-ci a connu des flux et des reflux qui ont conduit à la réussite des forces de la contre-révolution. Celles-ci ont repris le contrôle sur les rouages du pouvoir à travers les gouvernements successifs de Ghannouchi et Essebsi, et ensuite le gouvernement de la troïka dirigé par Ennahdha, issu des élections du 23 octobre 2011. Ce dernier a aggravé la crise économique, sociale et politique en adoptant des politiques capitalistes hostiles aux revendications des masses populaires qui luttent contre la paupérisation, la marginalisation et le chômage et aspirent à la justice sociale et l'équilibre régional. Cette crise a atteint son summum avec l'assassinat des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Dans ces circonstances, les travaux du congrès se sont déroulés dans un climat démocratique et avec une large participation des camarades aux débats autour de la situation actuelle en Tunisie, de l'analyse de l'évolution de la situation politique depuis le début du soulèvement révolutionnaire et de l'évaluation de la crise révolutionnaire continue caractérisée, d'une part, par le succès des forces de la contre-révolution à reprendre le contrôle des rouages du pouvoir et, d'autre part, la continuation de l'élan révolutionnaire et des protestations populaires.

Il a été également débattu de la position que doivent prendre des forces politiques, sociales et civiles dans le mouvement social pour clarifier et déterminer les exigences économiques et sociales urgentes et immédiates des masses populaires et de la nécessité de les relier aux revendications stratégiques capables de creuser la rupture avec le système capitaliste en place et son renversement.

Le congrès a aussi discuté de plans pour cristalliser les structures partisanes de la LGO afin d'assurer la démocratie de base et la participation militante de tous et toutes les camarades membres du parti.

Le congrès a examiné la position vis-à-vis du Front du Salut constitué au lendemain de l'assassinat du camarade Mohamed Brahmi. Pour la LGO, il ne s'agit en aucun cas d'une alliance stratégique mais d'une rencontre autour de tâches bien déterminées contenues dans le communiqué du 26 juillet 2013, à savoir le renversement de l'institution issu des élections du 23 octobre impliquée politiquement dans le ciblage du Front populaire par des assassinats politiques et le contournement des exigences de la révolution. Aujourd'hui nous considérons que le Front du Salut a abandonné ces exigences essentielles et a failli à ses tâches en raison des manœuvres des composantes libérales de ce Front et l'absence d'initiatives qualitatives du Front populaire visant à diriger politiquement les mouvements de protestation. Par conséquent, la LGO a décidé de se retirer du Front du Salut. Mais elle continuera à s'engager dans le mouvement social et maintiendra ses activités au sein du Front populaire dans la perspective de construire un pôle ouvrier et populaire en vue de soutenir et radicaliser le processus révolutionnaire pour la réalisation des objectifs de la révolution du 17 décembre.

Le congrès a clôturé ses travaux avec l'élection des structures dirigeantes de la Ligue de la gauche ouvrière. ■

(Traduit de l'arabe par Rafi Khalfaoui)

Inprecor a besoin de vous !

Notre revue est en déficit. Pour boucler notre budget en 2024, nous avons besoin de 100 abonnements supplémentaires.

Abonnement de soutien
79 €

France, Europe, Afrique
55 €

Toutes destinations
71 €

- de 25 ans et chômeurs
6 mois / 20 €