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Halte à la répression à Taza !

par
é Inprecor/JR

Pour la deuxième fois en un mois, Taza (Nord-est du pays) subit une répression inouïe de la part de l'appareil répressif de l'État.

Face aux revendications économiques, sociales et politiques des habitants de cette ville et de ses divers mouvements sociaux luttant contre le chômage et la hausse des factures d'eau et d'électricité, le régime despotique n'a pas lésiné sur les moyens. Plusieurs sources évoquent des centaines de blessés parmi les manifestants. Le seul hôpital de la ville est débordé, les forces répressives encerclent les quartiers populaires semant la terreur, dégradent et pillent sans scrupule les logements et les habitations des citoyens à la recherche des présumés meneurs des protestations. Selon l'Economiste, "Terrifiée, une infirmière affirme, pour sa part, que "l'un des éléments des forces auxiliaires a même menacé ses quatre filles de viol», si elle continuait à prendre soin des grévistes blessés dans son domicile." Les arrestations se multiplient. La ville de Taza est quasiment militarisée par des renforts policiers et militaires importés des villes et des régions avoisinantes.

Au même moment, les étudiants basistes de l'Unem (Union nationale des étudiants marocains) incarcérés à Taza et à Fez sont en grève de la faim, dont Ezzedine Eroussi, depuis le 19 décembre 2011. Très affaibli, sa vie est en danger. Du cœur de la prison de Taza, il lutte pour améliorer ses conditions de vie dans la prison et obtenir sa liberté et celle de tous les prisonniers politiques du Maroc. Quatre étudiants de l'université de Fez, détenus à la prison d'Aïn Kadouss sont en grève de la faim depuis le 23 janvier pour obtenir une amélioration de leurs conditions de vie dans la prison, avoir accès aux journaux, aux livres et aux programmes scolaires, contre le harcèlement des gardiens, pour le droit de visite sans conditions, etc. Comme Ezzedine, ils réclament le statut de prisonnier politique. Tous ont été condamnés sur la base d'aveux extorqués sous la torture. Ils se rajoutent aux militants du mouvement social de Safi qui ont osé bloquer les trains de phosphate pour réclamer leur droit au travail et à une répartition équitable des richesses et ont été condamnés à plusieurs années de prison.

Le pouvoir lutte contre les classes populaires par la répression systématique de leurs mobilisations car sur les questions sociales, il n'a aucune marge de manœuvre. Il emprisonne les militants qui sont solidaires du peuple et sans compromis avec le régime. Il attise ainsi les conditions d'une radicalisation sociale et politique. ■

Synthèse sur le Maroc
(® Inprecor)

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