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Un militant actif du Mouvement du 20 février enlevé à Safi

par
Maroc, dimanche 5 juin 2011. Journée de manifestations. ©

Magharebia
Abdul-Jalil Akadil, militant du Mouvement du 20 février (1) à Safi, a été arrêté, le premier novembre, à la boutique où il travaille, à 18 h 30, à Safi.

Le système politique marocain s'acharne tous les jours pour réprimer les militants du Mouvement de 20 Février dans toutes les régions du pays. Par la provocation, des licenciements, des arrestations, des assassinats et les jugements sévères.

C'est un conflit ouvert avec le mouvement de lutte en cours au Maroc. Le régime marocain n'hésite pas à utiliser tous les moyens pour le remporter, d'où ce retour en force des années de plomb avec l'utilisation des gangs aidant les forces de répression à combattre les manifestants et les harceler.

Les détentions ont concerné plusieurs dizaines de militants les plus actifs du Mouvement du 20 Février, et d'autres militants de la lutte populaire actuelle. C'est dans ce contexte que l'arrestation du camarade Abdul-JalilAkadil est survenue.

Safi a donné jusqu'ici deux martyrs dans le contexte de la lutte du Mouvement de 20 février pour la dignité, la liberté et la justice. Tout le monde recherche Abdul-Jalil : les jeunes du Mouvement de 20 février, le comité de soutien, certains militants des Droits de l'Homme et des avocats. Ils ont contacté tous les arrondissements de police de la ville et plusieurs autres services sécuritaires, sans trouver de traces. Ce qui est probable, c'est qu'il a été enlevé par des personnes inconnues signe d'un retour flagrant des Années de plomb (2) et de détention arbitraire.

Cette escalade de la répression et le ciblage des militants par la répression, les arrestations et même les assassinats, posent aux organisations de masse militante (partis politiques, syndicats, associations) la tâche urgente de la lutte pour la liberté d'expression, de manifestation et de rassemblement et l'exigence de la libération tous les prisonniers politiques.

La pleine responsabilité du sort du camarade Abdul-Jalil, incombe à l'Etat marocain qui recrute des personnes anonymes qui ne sont soumises à aucune loi et à aucun contrôle et poursuivent, provoquent et enlèvent des militants du mouvement de lutte en cours.

L'Etat marocain porte aussi la responsabilité de tous les assassinats de militants à Safi (Alâmari et Boudroa), à Sefrou (Karim Shayeb) et à Al Hoceima (Kamal al-Husseini) et de toutes les victimes de la répression.

Ni la répression, ni les arrestations, ni les procès simulés, ni les enlèvements ne décourageront pas les militants d'avancer jusqu'à ce que nous atteignions les objectifs de la lutte des opprimés du Maroc pour renverser la tyrannie et juger les despotes. Notre bataille n'en est qu'à ses débuts. ■

Synthèse actualisée sur le Maroc
(® Inprecor)

notes
1. Le 20 février 2011, en réponse à un appel, lancé sur Facebook, plus de 10 000 personnes manifestent dans toutes les villes du Maroc pour demander un changement démocratique du régime (limitation du rôle exécutif du roi, indépendance de la justice, fin de la logique oligarchique) et la baisse des prix des produits d'alimentation de base. C'est le début du Mouvement du 20 février.

2. Les Années de plomb font référence à la période du règne d'Hassan II, des années 1960 aux années 1980, marquées par une violente répression contre les opposants politiques et les militants démocrates qui a fait des dizaines de milliers de tués, de disparus et d'emprisonnés.

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