1. Le PST soutient le mouvement populaire.
2. Prétexte de l'explosion : la hausse des prix causée par les monopoles privés de l'agro-alimentaire.
3. Raison de la révolte : la mal-vie, le chômage, l'absence de logements et de loisirs. C'est le bilan de 20 ans de libéralisme ! L'imputer au tournant patriotique, timide et inconséquent, n'est pas sérieux. Le chômage et la crise du logement ne datent pas de 2009 !
4. Cause du caractère désordonné de la révolte : La fermeture politique, le démantèlement systématique de toutes les tentatives de bâtir des représentations syndicales et politiques du peuple.
Tâches
5. Il s'agit de dénoncer le libéralisme, responsable des souffrances des masses. C'est notre priorité :
► Dissolution des monopoles privés de l'agroalimentaire ! Monopole de l'État sur le commerce extérieur et la distribution des produits alimentaires de base ! Dénonciation de la reculade du pouvoir !
► Rétablissement des prix fixés, subventionnés et contrôlés par l'État !
► Échelle mobile des salaires ! Quand les prix augmentent les salaires doivent augmenter autant.
► Allocation chômage de 50 % du SNMG (Salaire national minimum garanti) !
6. Il s'agit aussi de dénoncer la fermeture politique :
► Non à la répression ! Exigeons la libération des jeunes pris en otage !
► Levée de l'État d'urgence ! Rétablissement des libertés d'expression, des libertés d'organisation syndicale politique et associative, des libertés de manifestation et de grève !
7. Alors qu'ils sont censés exprimer et organiser les salariés, premiers concernés par l'agression des prix contre le pouvoir d'achat, l'UGTA (1) et les syndicats représentatifs n'ont proposé ni grève générale, ni aucune autre action. Cette faillite est à comparer avec l'implication déterminée de l'UGTT dans la structuration de la révolte populaire en Tunisie. La déclaration UGTA-PT (2) se veut antilibérale et dénonce les spéculateurs mais elle trahit les travailleurs en ne soutenant pas les jeunes révoltés et en affirmant que le programme présidentiel travaille en faveur des masses.
8. La Direction nationale du PST souhaite la participation à toutes les actions qui vont dans le même sens que nous. Unité la plus large pour la libération des détenus et pour les libertés. Mais notre combat antilibéral et démocratique, porteur des aspirations des jeunes, ne doit pas renforcer les campagnes hostiles au protectionnisme de la bourgeoisie et des courants ultralibéraux.
9. Il faut construire les outils d'organisation syndicale et politique ! C'est le seul moyen de dépasser la désorientation de la jeunesse et des masses populaires. C'est le seul moyen de faire cesser la désorganisation actuelle des luttes et l'absence de perspectives.
► Il faut un syndicat de classe autonome démocratique et combatif, implanté et représentatif !
► Il faut un grand parti des opprimés !
Synthèse actualisée Inprecor
Sur la crise révolutionnaire en Tunisie
10. La Direction nationale du PST
► Salue la lutte courageuse du peuple tunisien qui a fait tomber le dictateur.
► Salue l'UGTT dont les grèves et les manifestations ont structuré la protestation populaire. ■
* Résolution adoptée par la réunion extraordinaire de la Direction nationale du Parti socialiste des travailleurs (PST) d'Algérie qui s'est tenue à Alger le 14 janvier 2011.
2. Le Parti des travailleurs (PT), fondé en 1990, fait partie (aux côtés notamment du POI français) de l'Entente internationale des travailleurs. Louisa Hanoune, candidate à l'élection présidentielle en 2004 (1,0 % des suffrages) et en 2009 (4,22 % des suffrages) est sa secrétaire générale. En 2007, le PT a obtenu 5,09 % des suffrages exprimés et 26 députés à l'Assemblée populaire nationale. Dans une déclaration commune du 12 janvier 2011, l'UGTA et le PT ont dénoncé et condamné " les actes de spéculation qui, sous couvert de marché mondial, ont provoqué cette augmentation abusive des prix touchant les produits de base et de large consommation », " les acteurs de cette spéculation sur les produits de large consommation, qui ont porté atteinte d'une manière honteuse au pouvoir d'achat des travailleurs, des retraités et de leur famille », exprimé leur " solidarité » avec les préoccupations sociales " légitimes » des jeunes tout en estimant " le saccage des services publics, des biens privés, des établissements scolaires, des unités sanitaires, sociales et de production comme une atteinte aux biens de la collectivité nationale » et ont jugé que les préoccupations de la jeunesse " se réalisent sur des bases d'écoute, de confiance et de dialogue » (cité par El Moudjahid du 12 janvier 2011).