Le Parti du travail participera aux législatives

par Boguslaw Zietek
La Commission électorale de l'État a enregistré le Comité électoral du Parti polonais du travail (PPP). Le PPP se présentera de manière indépendante aux prochaines élections législatives (1), en invitant sur ses listes les personnes et les milieux politiques ainsi que les syndicats qui ressentiront le besoin d'une offre programmatique à la gauche de la LiD (2).

Notre programme c'est :

— Un salaire digne pour un travail honnête. Nous exigeons l'instauration d'un salaire minimal garanti au niveau de 68 % du salaire moyen national ou au niveau du salaire minimal moyen européen (2 300 zlotys soit 610 euros).

— Un emploi pour chacun. Nous exigeons la semaine de travail de 35 heures.

— Une loi sur le statut du chômeur. Nous exigeons la garantie légale de l'aide de l'État pour les personnes restant sans emploi.

— Un revenu minimal garanti pour chacun.

— La libération des retraités et pensionnés de l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

— Le renforcement de la progressivité de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Nous exigeons également l'augmentation du niveau de la somme non imposable, au moins jusqu'au niveau du minimum social.

— L'éducation gratuite.

— La gratuité de la protection de la santé pour tous.

— Un État laïque.

Nous exigeons le retrait immédiat des forces armées polonaise de l'Irak et de l'Afghanistan. Nous nous opposons à l'installation en Pologne du bouclier antimissile et des bases militaires états-uniennes. Nous revendiquons un référendum sur cette question pour que toute la société ait le droit de décider.

Nous sommes en faveur de la restitution des départs retraites précoces à tous les groupes professionnels qui avaient disposé de ce droit (entre autres, enseignants, cheminots, salariés de l'énergie, mineurs) et qui en ont été privés du fait de la réforme du système des retraites.

Nous exigeons également la revalorisation des pensions et retraites, de manière à compenser pleinement l'augmentation du coût de la vie, ainsi que l'accroissement des pensions et retraites les plus basses.

Le PPP a un programme qui place l'être humain et son bien-être en premier, devant le développement ; qui place le travail et la réalisation des besoins sociaux devant la croissance économique ; qui place les droits des travailleurs et l'obligation de les respecter devant la liberté de l'activité économique ; qui place la protection des plus pauvres et la réalisation de leurs besoin avant la préoccupation pour l'équilibre du budget de l'État.

Dans son activité le PPP s'opposera de manière conséquente et sans faiblir à toutes les formes d'exploitation, de discrimination et d'exclusion, à la participation aux guerres et à la nouvelle course aux armements.

notes
1. La majorité composée en 2005 par les frères-jumeaux Kaczynski (Lech, président de la République et Jaroslaw, premier ministre) a éclaté, ensevelie par les scandales de mœurs, les abus de pouvoir de la police politique et mise à mal par la montée des luttes salariales. La Diète (chambre basse) a voté son auto-dissolution et les élections anticipées sont convoquées pour le 21 octobre 2007. Paradoxalement, malgré leur échec les frères Kaczynski pourraient bien parvenir à se maintenir au pouvoir en se débarrassant de leurs alliés peu gérables, car les deux principales forces électorales qui leur seront opposées — la Plate-forme civique (PO) ultra-libérale et Gauche et Démocratie (LiD) sociale-libérale — annoncent leur volonté d'accélérer les contre-réformes libérales… L'abstention sera donc importante le 21 octobre à moins que le jeune PPP, fondé sur le syndicat " Août 80 », parvienne à se faire entendre dans une campagne électorale difficile et où c'est l'argent qui décide de la visibilité des candidatures et de leurs programmes.

2. Gauche et démocrates (Lewica i Demokraci) est une coalition de centre-gauche, fondée en septembre 2006 et dirigée par Aleksander Kwasniewski (qui fut ministre dans le régime du général Jaruzelski puis président de la République du 23 décembre 1995 au 23 décembre 2005). Quatre partis forment cette coalition sociale-libérale : l'Alliance de la gauche démocratique (SLD, qui avait gouverné en 1993-1997 puis en 2001-2005 menant une politique de contre-réformes néolibérales), la Social-démocratie polonaise (SdPl, formée en 2004 sur la base d'une scission minoritaire de SLD autour du très néolibéral premier ministre Marian Belka qui ne fut pas réélu lors des législatives en 2005 !), l'Union du travail (UP, fondée en 1992 par des sociaux-démocrates issus aussi bien de l'opposition antibureaucratique que de l'ancien parti-État et évoluant de plus en plus à droite depuis) et le Parti démocrate-démocrates.pl (fondé en 1990 en tant qu'Union démocratique par le premier ministre Tadeusz Mazowiecki issu de l'aile modérée de l'opposition antibureaucratique, transformée en 1994 en Union de la liberté, puis ayant adopté en 2005 son nom actuel après n'avoir pas réussi à passer la barre de 5 % au élections législatives — identifiée à la trahison des intérêts des travailleurs et à la restauration du capitalisme, néolibérale). Cette coalition prétend à l'hégémonie sur la gauche polonaise et les sondages lui accordent autour de 12 % des intentions de votes.