Conférence d'organisation du PRC : la Gauche critique ne prend pas part au vote

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Nous reproduisons ici la déclaration, faite au nom de la Gauche critique par Nando Simeone, à la conférence d'organisation du PRC, tenue du 29 mars au 1er avril 2007 à Carrara.

En tant que Gauche critique du PRC, nous ne prendrons pas part aux votes finaux de cette conférence, qui confirme l'absence de volonté du groupe dirigeant du parti d'ouvrir une discussion sur l'expulsion du camarade Franco Turigliatto et donc aussi sur le contenu et sur les propositions politiques dont il est le représentant. Son expulsion a été confirmée malgré les protestations de nombreux cercles et de nombreuses fédérations, qui ont souligné la nécessité d'une réflexion, et malgré le fait que des manifestations de désaccord tout à fait analogues, voire même plus importantes, ont vu le jour au sein du Parlement, sans que les organismes du parti aient jugé utile de procéder de la même manière.

Nous retiendrons de cette conférence sa faillite, son incapacité d'impliquer les membres, l'impossibilité d'y avoir une véritable discussion démocratique, un replâtrage sur la construction autour du plat frelaté dont le seul but de confirmer à posteriori la ligne du secrétariat national. Le fait qu'on ne votera aujourd'hui aucun des documents élaboré par les fédérations ne représente que la confirmation ultime de ce jugement. Ce fut une conférence qui a éludé dans les discussions de base les sujets du gouvernement et celui du " chantier » de la gauche.

Si l'on veut relancer le débat démocratique et l'actualité de la refondation communiste, il faut alors convoquer immédiatement un congrès extraordinaire et assumer la faillite de la ligne décidée à Venise, qui était fondée sur la présence du PRC dans un gouvernement " perméable aux mouvements » et capable de construire " la Grande Réforme ». Car les premiers mois du gouvernement Prodi ont généré une loi de finances désastreuse, l'augmentation des dépenses militaires et la confirmation de la présence italienne dans la guerre afghane, pour ne citer que ses réalisations les plus odieuses. Sa perméabilité aux mouvements a été démentie de manière sensationnelle par le " cas de Vicenza », l'inacceptable réponse de D'Alema et les 12 points du gouvernement Prodi bis. Le groupe dirigeant du centre-gauche s'est à ce point adapté qu'il s'apprête à enterrer le terme même de gauche en construisant un Parti démocrate. Si Rifondazione comunista veut tenter de se désembourber, il n'a d'autre choix que de rompre avec ces schémas et mettre en débat sa présence au gouvernement. Un appui parlementaire extérieur nous semble constituer une première réponse adéquate pour entamer un parcours qui nous replacera dans l'opposition.

Il faut un congrès extraordinaire car sans lui on ne peut pas annoncer " la construction d'un nouveau sujet politique d'ici 2008 » en ne convoquant les membres du parti que dans un second temps, uniquement en vue de ratifier des décisions qui ont déjà été prises et surtout qui auraient été déjà mises en pratique. Si cela devait se produire, il nous semble parfaitement licite de refuser d'adhérer à des projets visant à mettre fin à l'anomalie que représentait Rifondazione en étant un parti représentant une alternative non seulement face au centre-droite, mais aussi à l'ensemble de la gauche libérale. Et de continuer à construire dans la vie et dans les luttes une gauche alternative.

Pour toutes ces raisons, nous ne prendrons pas part au chantier de la " Refondation socialiste » ou comme on voudra appeler le nouveau processus d'agrégation d'une gauche estampillée clairement par la social-démocratie, processus dont la gauche européenne ne représente qu'une courte étape. C'est le sens de notre refus de voter.

L'actualité est celle de la refondation communiste et non celle d'une " refondations socialiste ».