Le 2 novembre dernier, Ahou DARYAEI, étudiante en littérature française à l’Université Azad de Téhéran, a été arrêtée par la police des mœurs suite à une altercation avec des agents de sécurité de l’université.
Le motif de cette altercation est qu’elle ne respectait pas le strict code vestimentaire imposé aux femmes et en particulier aux étudiantes. En effet dans les établissements scolaires, les étudiantes doivent porter un voile qui couvre leurs cheveux, leurs têtes et leur cou.
Pour protester contre ce harcèlement, l’étudiante avait alors décidé de retirer ses vêtements qui auraient été déchirés pendant la confrontation. Dans des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, on voit Ahou DARYAEI, déambuler dans le campus en sous-vêtements pour protester. Elle est ensuite brutalement arrêtée par la police des mœurs.
Amnesty International a fait état le 4 novembre «d’informations extrêmement préoccupantes» sur un transfert de l’étudiante en hôpital psychiatrique. Amnesty rappelle que «les autorités assimilent le fait de protester contre le port obligatoire du voile à des “troubles mentaux” nécessitant un “traitement”, ce qui peut se traduire par “l’administration forcée de substances chimiques et des chocs électriques”».
Cette désobéissance civile contre le contrôle du corps des femmes par ce régime phallocratique rappelle sans équivoque le meurtre, en septembre 2022, de Jina-Mahsa AMINI.
Ahou DARYAEI est devenue un symbole de résistance salué par de nombreux.ses iranien.nes. Son acte de défi a suscité une forte réaction sur les réseaux sociaux et inspire de nombreu.ses artistes.
Dans l’espace public iranien de nombreux tags sont visibles, tels «Où est Ahou?», Femme, Vie, Liberté», «Ahou DARYAEI, le corps de la femme se soulève», ainsi que des collages à son effigie.
Lors d’un rassemblement de retraité.es à Kermanshah le 5 novembre (ouest de l’Iran), les manifestant.es ont scandé leur soutien à l’étudiante: «Ahou DARYAEI doit être libérée!» et bien entendu, «Jin Jiyan Azadi», c’est-à-dire «Femme, Vie, Liberté».
– Solidarité avec les iranien.nes en lutte,
– Soutien à leurs revendications, dont la libération immédiate d’Ahou DARYAEI et l’arrêt des tortures psychiatriques,
– Le droit inconditionnel des femmes sur leurs corps, dont celui de porter ou non le voile,
– L’abolition de toute discrimination envers les femmes, les LGBTIQ+, les minorités nationales et religieuses.
Le 14 novembre 2024