Voici un document rédigé collectivement par les participants au troisième congrès mondial contre le néolibéralisme éducatif.
Les organisations syndicales, pédagogiques et étudiantes participant au Troisième Congrès Mondial contre le Néolibéralisme Educatif sont invitées à prendre part à ce document.
Congrès mondial contre le néolibéralisme dans l’éducation, qui se tient à Rio de Janeiro, au Brésil, du 11 au 14 novembre 2024, ont décidé de promouvoir un espace de dialogue, d’articulation et de construction conjointe de la résistance anti-néolibérale et anticapitaliste.
Cet espace sera une convergence de perspectives entre syndicats, organisations syndicales, mouvements étudiants et de jeunesse, collectifs d’éducation populaire et pédagogies critiques, secteurs d’organisation de l’éducation non formelle et autonome, mouvements d’éducation sociale, groupes d’éducateurs indigènes, organisations avec une perspective de genre et de diversité sexuelle, qui comprennent l’importance de s’accorder sur des positions et de coordonner les efforts pour défendre l’éducation publique et contre le néolibéralisme dans l’éducation, ainsi que l’offensive capitaliste sur les systèmes scolaires et universitaires.
Nous envoyons cet appel comme une proposition aux organisations de résistance éducative qui ont participé au Troisième Congrès Mondial contre le Néolibéralisme dans l’Education, ainsi qu’à tous les collectifs qui luttent dans le monde entier pour le droit à l’éducation publique face à face. Nous le faisons avec la demande expresse d’évaluer l’adhésion à l’initiative dans les prochains mois, avant la Conférence Internationale d’avril 2025, qui se tiendra au Mexique, où nous avancerons dans la construction d’un plan d’action.
La proposition de cet espace est conçue comme indépendante de tout gouvernement, administration scolaire, parti politique, groupe économique, religion ou idéologie, faisant de la pluralité des perspectives et des positions de ses membres une preuve militante de l’importance de construire dans la diversité.
Du point de vue des intérêts immédiats et historiques de la classe ouvrière, la défense de l’autonomie et de l’indépendance des syndicats est une valeur non négociable face au pouvoir, quel qu’il soit.
Le point commun entre les forces regroupées est la défense intransigeante de l’éducation publique, gratuite, populaire, scientifique et démocratique, ainsi que la décision d’affronter les politiques néolibérales dans toutes leurs expressions et dans tous les domaines. La lutte contre le patriarcat, le racisme et toutes les formes d’oppression sont des principes fondamentaux.
La solidarité internationale et l’anti-impérialisme sont les paramètres d’action des organisations et des personnalités qui s’articulent dans cet espace. La défense de la lutte pour la paix mondiale, contre le militarisme et le fascisme, pour la mémoire, la vérité, la justice et la réparation, en particulier pour les éducateurs martyrs, les dirigeants des mouvements sociaux et étudiants qui ont disparu, ont été assassinés, torturés ou ont subi des violations des droits de l’homme, est une priorité.
L’objectif est de rechercher l’unité la plus large des travailleurs sur la base de principes.
Cette proposition internationale des travailleurs de l’éducation, du mouvement pédagogique et des étudiants a une portée mondiale et, dès à présent, une consultation sur son processus de structuration sera ouverte. A cette fin, la méthode du consensus sera privilégiée comme mécanisme de prise de décision.
Depuis le Troisième Congrès Mondial contre le Néolibéralisme dans l’Education jusqu’à la Conférence Internationale de Mexico, une coordination internationale provisoire sera formée, composée de représentants des organisations brésiliennes accueillant la réunion à Rio de Janeiro, d’un représentant d’Otras Voces en Educación, d’un représentant du mouvement pédagogique et d’un représentant du mouvement étudiant.
Cet espace concentrera ses efforts sur :
- La convergence de classe des syndicats, des branches et des organisations critiques du néolibéralisme ;
- La critique et l’action militante contre l’avancée de la droite et du néo-fascisme, en particulier dans les aspects qui ont un impact sur l’éducation ;
- La lutte contre la précarité des travailleurs de l’éducation et l’analyse des attaques nationales contre le monde du travail de l’éducation ;
- La nécessité de promouvoir un mouvement social pédagogique autonome, soutenu par les syndicats et les organisations de travailleurs de l’éducation, qui propose des alternatives au néolibéralisme dans l’éducation ;
- Le soutien et l’organisation de la marche internationale pour le droit à l’éducation, proposée pour avoir lieu chaque année le 8 octobre, à partir de 2025, un processus qui cherche à établir une journée mondiale de mobilisations pour les travailleurs de l’éducation, coordonnée au niveau international. Pour ce faire, le troisième Congrès mondial contre le néolibéralisme dans l’éducation mettra en place une équipe de promotion et lancera un site web à cet effet ;
- Progresser dans le soutien et l’articulation des initiatives de défense des libertés académiques. À cette fin, le troisième congrès soutiendra la création d’un réseau latino-américain pour la liberté académique, contre la persécution politique et syndicale et d’autres actions qui mettent en péril l’intégrité des travailleurs de l’éducation et des étudiants ;
- Toutes ces actions seront promues avec autonomie et autosuffisance financière.
Nous vous invitons à vous joindre à cet appel dans le monde entier et à ajouter votre créativité et votre engagement à la résistance anti-néolibérale dans l’éducation.