Pour la seconde élection consécutive, des changements politiques spectaculaires se sont produits à l’occasion des élections locales et européennes au Sud de l’Irlande. Le Sinn Fein a commencé l’année avec des sondages à 30% et a fini avec moins de 12% au niveau national lors des élections locales. Les Indépendants et autres ont commencé l’année à 15% et ont gagné le 6 juin avec près de 25%. Fianna Fail et Fine Gael ont atteint tous les deux 23% dans la jeunesse scolarisée et près de 20% globalement. Par bien des aspects, ces tendances sont contraires à ce que nous avons constaté lors des élections générales de 2020. À l’époque, le Sinn Fein a fait grandir de façon spectaculaire l’espoir de mettre fin à cent ans de domination du Fianna Fail et du Fine Gael et a été propulsé pour la première fois comme le premier parti en ce qui concerne le nombre de voix. La volatilité était clairement dans l’air.
Néanmoins, ce que nous avons vu lors des cinq semaines de campagne électorale ne vient pas de nulle part. Les élections ont catalysé et accéléré des processus qui existaient déjà. En l’absence de luttes sociales progressistes importantes, à l’exception du mouvement de solidarité avec la Palestine, le terrain politique a sans nul doute glissé vers la droite. L’Irlande a rattrapé la majeure partie du reste de l’Europe et du Nord global, avec l’émergence d’un mouvement social réactionnaire d’opposition aux demandeurs d’asile, et la croissance d’une extrême droite raciste, climato-sceptique, anti-LGBTQ et sexiste. Les deux ont été nourries par l’incapacité du gouvernement à traiter la crise du logement et par l’incapacité de la gauche à construire un mouvement de masse en faveur du logement. Tout cela s’est produit dans un pays qui devient de plus en plus riche mais où les couches populaires frappées par l’augmentation du coût de la vie bénéficient de très peu de « retombées ». Ce sont précisément les conditions qui nourrissent la colère et le ressentiment, que l’extrême droite travaille consciemment à diriger contre les réfugiés ou d’autres groupes opprimés plutôt que contre les propriétaires, les patrons et le gouvernement.
Le Sinn Fein a payé un prix élevé à la fois pour sa tentative de se positionner comme un parti responsable prêt à la gouvernance capitaliste et pour ses grandes erreurs en matière d’immigration. En même temps, le soi-disant « centre politique » a fait preuve d’une volonté cynique d’utiliser la question de l’immigration comme une arme pour renforcer sa propre position, sans se soucier de légitimer ainsi l’argumentation de l’extrême droite. À la lumière de tout cela, les gains modestes réalisés par la gauche socialiste au niveau des conseils locaux constituent un point lumineux.
Les partis de gouvernement ont successivement joué la carte de l’immigration
Dans le cadre d’un revers de fortune, les deux principaux partis de gouvernement, Fianna Fail et Fine Gael, ont stabilisé leur audience. Même si leurs nombres de suffrages ont baissé respectivement de 4% et de 2% depuis 2019 et qu’à eux deux ils ont perdu 41 sièges dans les Conseils au cours de ce qui a été leur pire élection locale, ils sont impatients de présenter ce scrutin comme une victoire. Leurs représentants, boostés par les médias, ont mis en scène une séance de célébration proclamant : « le centre tient bon ». De manière tout à fait importante pour eux, ils se situent désormais sur une tendance positive et se lèchent les babines en regardant les résultats du Sinn Fein. Des rumeurs commencent à se répandre selon lesquelles la coalition enhardie pourrait chercher à capitaliser cette situation et à organiser des élections générales en Novembre.
On peut largement attribuer ce demi-tour modéré à l’utilisation efficace par le gouvernement d’une panique fabriquée autour de l’immigration. Alors même qu’ils sont directement responsables du niveau très élevé de sans abris et des conditions honteuses dans lesquelles se retrouvent les immigrés et les réfugies, de nombreux politiciens de l’establishment ont dans le même temps pris des postures en matière d’immigration.
Deux mois avant les élections, on a assisté quasiment chaque semaine à l’annonce de nouvelles mesures marquées par une cruauté performative. Il y a eu des coupes budgétaires visant l’hébergement et l’aide aux réfugiés ukrainiens (dans leur grande majorité des femmes et des enfants). On a annoncé des conditions de ressources pour les demandeurs d’asile, mesure dont la mise en place qui va coûter plus d’argent qu’elle n’en économisera. Des demandeurs d’asile vont se retrouver sans abri, dans la rue, dans la mesure où le choix politique a été fait de leur refuser un logement. De manière récurrente, le gouvernement s’est mis à détruire leurs tentes et à fermer les zones du centre de Dublin près du canal pour les empêcher de revenir. Tout ceci a été conçu pour mettre la question de l’immigration au centre du débat, alors qu’au même moment le gouvernement adoptait la réponse la plus dure.
Cyniquement, alors qu’ils se focalisaient sur la question de l’immigration, ils ont également cherché à capitaliser sur la peur vis-à-vis de l’extrême droite tout en continuant à se présenter comme des opposants progressistes aux « barbares qui sont à nos portes » représentés à la fois par l’extrême droite et l’extrême gauche. En termes classiques de « diviser pour régner » le gouvernement a déplacé le blâme encouru pour ses propres faillites vers les couches les plus marginalisées de la société.
Sinn Fein a payé le prix de son évolution à droite
L’aspect le plus frappant de cette élection a été l’effondrement du vote en faveur du Sinn Fein en dessous de 12%. L’écart avec les sondages est béant : ceux-ci leur attribuait plus de 30% depuis 2022, lorsqu’il semblait probable qu’ils se retrouveraient dans les conseils locaux et, en bout de course, au gouvernement. Au lieu de construire sur le sentiment anti-establishment qui l’a propulsé en tête des sondages, le Sinn Fein s’est efforcé de se présenter comme un remplacement « sûr » de Fianna Fail et Fine Gael. Des représentants dirigeants du parti ont rassuré les grandes entreprises, les investisseurs et les fonds vautours : le Sinn Fein « ne s’en prendra pas à eux » et « ils n’ont rien à craindre ». A l’origine, ils se sont opposés à la revendication d’expulsion d’Irlande de l’ambassadeur israélien et ont alors serré la main de Joe Biden à la Maison Blanche, malgré son soutien au génocide des Palestiniens.
La montée des idées racistes et la peur des demandeurs d’asile représentaient sans nul doute un défi pour le Sinn Fein. Ils ont été consciemment et efficacement ciblés par une campagne de diffamation de l’extrême droite sur les réseaux sociaux, avec l’intention de les présenter comme des « traitres à l’Irlande ». Quoiqu’ils fassent, ils ont sans doute perdu une partie de leurs soutiens. Néanmoins, la manière dont ils ont répondu à cette campagne a conduit à un approfondissement de l’effondrement de leurs suffrages au fur et à mesure que l’élection se rapprochait.
Quand le gouvernement s’est consciemment activé pour faire de l’immigration la question centrale de la campagne à travers la mise en œuvre répétée de politiques cruelles qui n’amélioreront la vie de personne (Irlandais ou non), le Sinn Fein aurait du se dresser contre cela. Ils auraient du pointer la responsabilité du gouvernement dans toutes les crises que doivent affronter les membres de la classe ouvrière et rejeter leurs tactiques de division et de domination. Ils auraient sans aucun doute perdu certains de leurs soutiens, mais en tenant cette ligne ils auraient maintenu leur ciblage contre le gouvernement et affronté les élections sur la base des questions du logement, de la santé et du coût de la vie.
Au lieu de cela, ils ont accueilli favorablement chaque nouvelle mesure de cruauté performative. En plus, à chaque fois, ils ont promis que le Sinn Fein irait même plus loin, cherchant ainsi à apparaître plus durs contre les demandeurs d’asile que le gouvernement. En ligne avec les discours de leurs députés, leur matériel électoral mettait en valeur un paragraphe soulignant leur « opposition à l’ouverture des frontières ». Dans certains cas, ils ont même été plus loin, Martin Browne le député Sinn Fein de la circonscription de Tipperary a pris la parole lors une manifestation anti-immigrants à Roscrea.
Ce n’est pas seulement une faute sur le plan moral et politique : c’est un désastre stratégique. Cela ne signifie pas seulement que l’immigration est devenue une question clé de cette élection mais aussi que les responsables du Sinn Fein peuvent être dépeints comme des gens qui retournent leur veste. Ceux qui considèrent l’opposition à l’immigration comme une question clé ne feront jamais confiance au Sinn Fein à cause de l’histoire relativement honorable de ce parti en matière d’opposition au racisme. Le fait qu’ils acceptent de considérer l’immigration comme étant un problème majeur a accéléré le reflux de certains de leurs soutiens vers des indépendants ou d’autres qui mettaient en avant un point de vue anti-immigration. Cela a également provoqué la perte par le Sinn Fein du soutien de progressistes qui ont été consternés par leur nouveau positionnement.
Ils espéraient que la simple mention du « changement » leur permettrait d’accéder au gouvernement. La réalité est que l’échec du Sinn Fein à mobiliser ses partisans pour ce changement ou même à souligner ce à quoi ressemblerait une alternative au Fianna Fail et au Fine Gael a gaspillé cet élan et les a laissés dans cette impasse. Le parti a échoué à construire sur la base de l’énergie anti-establishment qui a émergé en 2020 et il en paie maintenant le prix.
Mais il n’est pas trop tard. Le Sinn Fein a toujours une importante base de soutien dans les communautés à travers le pays. Si le Sinn Fein, en liaison avec le mouvement syndical, fait des efforts conscients pour construire pour le logement et contre le gouvernement, alors il augmentera ses chances de rallumer l’humeur anti-establishment de 2020. Bien sûr, leurs représentants les plus lâches vont appeler le parti à un nouveau tournant à droite.
L’extrême droite a fait un pas en avant préoccupant
Parmi les conséquences de l’élection, il y a eu beaucoup de commentaires médiatiques suggérant que l’extrême droite n’avait pas réalisé d’avancée significative. Néanmoins bien que l’extrême droite n’a pas atteint ses espérances les plus gonflées, elle a réalisé un grand pas en avant. Pour les élections européennes, à travers tout le pays, 91.000 personnes (soit 5%) ont émis un vote préférentiel pur un candidat d’extrême droite alors que 196.000 personnes supplémentaires (11%) ont voté pour des candidats populistes de droite (incluant Aountù et Irlande Indépendante). On constate le même type de résultats dans tout le pays pour les élections locales. C’est un pas en avant remarquable pour des forces politiques qui, auparavant, étaient quasiment inexistantes.
Au cours de l’élection et après des mois d’agitation d’extrême droite et un cirque médiatique simultané, « l’immigration » est devenue dans les sondages la seconde préoccupation des électeurs dans de nombreux échantillons, derrière la question du logement. Si vous avez tapé à suffisamment de portes lors de la campagne électorale, vous étiez sûrs de voir l’immigration évoquée au moins à quelques occasions. Parfois, c’était une interrogation sur la place prise par ce thème, mais le plus souvent c’était un sujet de préoccupation. Ce n’est que grâce à l’incompétence et à l’éparpillement qui est dans la nature de l’extrême droite, avec de multiples candidatures d’extrême droite en concurrence dans diverses circonscriptions électorales, que ces votes ne se sont pas transformés en sièges.
Au total, ces partis et les indépendants qui peuvent être considérés comme d’extrême droite ont remporté 5 sièges. Cela se résume à un siège pour le Irish Freedom Party (IFP) à Palmerstown-Fonthill, un siège pour the National Party (NP) qui est carrément fasciste à Blanchardstown-Mulhuddart, et un sège chacun pour ceux qui ont fait campagne contre l’immigration : Malachy Steenson à Dublin North Inner City, Gavin Pepper à Ballymun-Finglas, et Tom McDonnell à Kildare. Par contraste avec ces partis, « Irlande Indépendante » qui est plus amorphe et « populiste de droite » s’en sort nettement mieux avec 23 sièges et une position de député au Parlement européen. Ciarán Mullooly, leur candidat à l’élection européenne pour la circonscription Midlands Nord Ouest a été élu lors du décompte final, battant la candidate du Sinn Fein, Michelle Gildernew. Leur autre candidat au Parlement européen pour Dublin, Niall Boylan, était également bien positionné mais a manqué l’élection lors de la phase finale. Irlande Indépendante est entré dans la campagne avec 13 conseillers sortants et en a obtenu 23. Cela représente 40% du nombre total des candidats présentés. Alors que Irlande Indépendante a moins de cohérence politique que les forces qui sont plus à droite, le succès de ce parti est préoccupant. Par contraste, Aontú a légèrement sous-performé par rapport aux prévisions, en n’obtenant que 8 sièges, peut-être pour n’avoir pas fait assez de bruit.
Sont également préoccupants les nombreux milliers de voix recueillies par de nombreux candidats d’extrême droite ou de personnalités qui n’ont pas été élus. Dans de nombreux scénarios, des candidats d’extrême droite étaient très près d’être élus et, dans une poignée de cas, malgré la multiplicité de candidatures d’extrême droite dans la même circonscription. De manière encore plus frappante, des candidats du National Party (qui cite Hitler) ont obtenu des centaines de votes préférentiels dans de multiples circonscriptions. Pour les élections européennes, Derek Blighe le dirigeant de « Irlande d’abord » a obtenu 25.000 votes préférentiels, ce qui représente 3.6% des suffrages en Irlande du Sud. Ajouté aux trois autres candidatures d’extrême droite, cela représente une proportion de 8% des suffrages. Dans les Midlands Nord-Ouest, Ciarán Mullooly le candidat d’Irlande Indépendante a recueilli 58.000 votes préférentiels, atteignant 8.4%. A nouveau, ceci a été réalisé alors qu’il y avait cinq autres candidats d’extrême droite pour ce scrutin.
Alors que l’extrême droite n’a pas réalisé les gains qu’ils espéraient, ils discutent maintenant de la nécessité d’une plus grande coopération et pourraient représenter une plus grande menace lors des prochaines élections.
Ce qu’il faut clairement retenir est que les forces antiracistes et antifascistes doivent être sérieuses avant qu’ils n’y réussissent.
La gauche socialiste a connu un succès relatif dans des circonstances difficiles
Dans le contexte d’un mouvement social de droite contre l’immigration et d’un cirque médiatique qui répète le même récit, il s’agissait d’une bataille difficile pour que la gauche socialiste, principalement People Before Profit (PBP) et Solidarity (le regroupement électoral du Socialist Party, ISA) connaisse des succès. Néanmoins, dans des circonscriptions clés, PBP s’est débrouillé pour réaliser des gains importants, ramassant 4 sièges supplémentaires sur un total de 10. Solidarity a récupéré 3 sièges de conseillers, en perdant un au total. Globalement on atteint ainsi 13 sièges pour le regroupement de People Before Profit et de Solidarity.
PBF a mené campagne à travers le pays en appelant à « chasser Fianna Fáil et Fine Gael » et à « envoyer des militants dans les conseils locaux ». Une attention particulière a été mise sur la crise du logement en insistant spécialement sur l’énorme nombre de maisons vides ou vacantes qui ont été négligées par les conseils dominés par l’establishment. La campagne a souligné que l’Irlande était loin d’être « remplie » et qu’il y avait plus qu’il n’en faut de maisons qui restaient vides. Ce message a été systématiquement combiné avec une argumentation antiraciste. Dans un contexte d’un niveau relativement bas des luttes de classes au niveau national, des campagnes communautaires locales pour le logement, les équipements et les ressources ont joué un rôle important pour renforcer le profil de nos candidats comme des gens qui combattent vraiment pour les travailleurs. À Dublin Sud Est, nous avons eu une campagne percutante pour la sauvegarde du bureau de poste de Tallaght, le financement du Parc Kiltalown ou des passages piétons à Kingswood. Toutes ces campagnes ont joué un rôle important pour démontrer l’impact que PBP peut avoir au niveau local.
Alors qu’il y a eu des victoires importantes à Carlow, Sligo et Cork, il faut noter que la grande majorité des sièges ont été gagnés à Dublin. Pour la gauche socialiste, s’enraciner dans d’autres zones urbaines clés reste une tâche vitale, un tremplin pour devenir une force vraiment nationale. L’expérience à Dublin montre que là où il y a des campagnes basées sur les communautés, nous pouvons trouver du soutien aux idées socialistes et de l’aide pour résister à la montée de l’extrême droite dans les quartiers ouvriers. Il convient également de noter qu’à travers le pays, un certain nombre d’indépendants de gauche et d’autres petits partis de gauche ont réussi à conserver leurs sièges. Malheureusement – c’est une perte pour les mouvements anti-guerre et de solidarité avec la Palestine - Clare Daly a perdu son siège de membre du Parlement européen après une campagne vicieuse qui la caricaturait en « marionnette de Poutine ».
Dans le contexte d’une période difficile, ce scrutin peut être considéré comme un succès relatif pour la gauche socialiste. Avec une panique fabriquée au sujet de l’immigration et un élan en faveur de l’extrême droite, ces modestes gains représentent un important succès. Les nombreuses candidatures socialistes et de gauche ont joué un rôle vital pour percuter le récit sur l’immigration et diffuser un message anti-establishment et antiraciste. L’effondrement des suffrages pour le Sinn Fein a rendu plus facile la défense de nos sièges de conseillers locaux, mais il est néanmoins tout à fait indéniable que nous allons entrer dans la campagne pour les prochaines élections générales avec une posture largement défensive.
Nous devons maintenant travailler à convaincre beaucoup de ceux qui ont soutenu le mouvement People Before Profit de le rejoindre et de construire une force écosocialiste significative et enracinée dans les communautés ouvrières.
Il faut faire beaucoup plus
Après des semaines et des mois de campagne, il est important pour tous ceux qui ont été actifs dans ces campagnes de marquer une pause, de réfléchir à l’élection elle-même et de se préparer à continuer à construire. Néanmoins, nous n’aurons pas beaucoup de temps avant d’être confrontés à une nouvelle élection générale. Il y a trois choses qui sont vitales. Nous avons besoin, de manière urgente, de mobiliser sur la question du logement et de diriger la colère populaire vers les propriétaires d’entreprises, les développeurs et le gouvernement qui leur permet de s’enrichir sur la misère des gens. Il faut mettre la pression sur le Sinn Fein pour qu’ils abandonnent leur glissement à droite qui les conduit dans un cul-de-sac et qu’ils réaffirment leur engagement à mobiliser leurs partisans contre le gouvernement. Avec le mouvement syndical, les partis de gauche et les militants de base sur la question du logement, nous devons chercher à organiser une protestation massive avant le budget d’Octobre pour imposer des investissements massifs pour un logement social et vraiment abordable, un contrôle des loyers qui fasse effectivement baisser les loyers, et une entreprise de construction d’Etat. Cela pourrait permettre de redonner de l’espoir aux gens.
La percée électorale de la droite extrême et populiste en a alarmé beaucoup. Toutes les forces antiracistes et antifascistes ont besoin d’être organisées en un front unique enraciné dans les communautés ouvrières. Il faut une opération citoyenne sur les réseaux sociaux pour contrer les messages et la haine diffusés par les messages de droite et détourner la colère de la classe ouvrière des immigrés et des réfugiés. People Before Profit devrait défendre une alliance de gauche, un pacte « on vote à gauche, on émet un vote secondaire à gauche » pour les prochaines élections. Si un changement fondamental de gouvernement est sur la table, alors on peut mobiliser nettement plus de gens pour voter que lors de ces élections locales où le taux de participation a été le plus bas jamais enregistré. Pour que cela ne conduise pas à encore plus de trahisons et de désillusions, cela doit être fondé sur un engagement à ne pas rentrer dans un gouvernement avec Fianna Fáil et Fine Gael (un engagement que Sinn Fein et les Sociaux Démocrates refusent malheureusement de prendre), un engagement à refuser de faire des demandeurs d’asile les boucs émissaires de la faillite du gouvernement, ainsi qu’un programme combattif qui rend l’élite capitaliste responsable de la crise du logement, de la santé et de la crise climatique.
Publié le 15 juin 2024, traduit par François Coustal.
Il s’agit d’une version légèrement enrichie de l’article publié par Rupture le 14 juin 2024.