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6es rencontres écosocialistes : Socialisme ou barbarie !

par Juan Tortosa

Du 9 au 11 mai 2024, les Sixièmes Rencontres écosocialistes et les Premières Rencontres écosocialistes d’Amérique latine et des Caraïbes se tiendront dans la ville de Buenos Aires. L’objectif est de contribuer à coordonner les luttes et à construire une alternative écosocialiste.

Les toutes premières rencontres ont eu lieu en Europe, depuis Genève il y a dix ans, puis Madrid, Bilbao et Lisbonne. Les sixièmes Rencontres sont les premières à se dérouler en Amérique latine et dans les Caraïbes (Abya Ayala).

Nous voulons passer de la dénonciation et des luttes défensives à la proposition d’alternatives et de stratégies pour mettre fin au capitalisme destructeur. Débattre de comment construire une alternative écosocialiste, écoféministe, antiraciste et internationaliste, en partant de collectifs et organisations diverses, ayant des origines, des projets et des histoires différentes.

Dès les premières rencontres européennes, il y avait un souci d’intégrer les expériences, les luttes et les réflexions de ce que nous appelons le Sud global. Dans ces sixièmes Rencontres, l’accent sera mis sur les luttes concrètes. Elles chercheront à donner une unité aux débats écosociaux, à partir des territoires, de leurs problèmes et des luttes de la région latino-américaine et caribéenne. Nous voulons créer et tisser des réseaux de solidarité, partager des expériences, accumuler des forces et proposer notre projet de société écosocialiste et écoféministe.

Préparer la COP 2025

Nous utilisons aussi le nom de Première Rencontre écosociale d’Amérique latine et des Caraïbes pour souligner l’enracinement dans le continent où les Rencontres vont se dérouler et, surtout, en vue de la tenue d’une deuxième Rencontre dans la ville de Belem (Brésil) à l’occasion de la COP-30 qui aura lieu du 10 au 21 novembre 2025. Cette rencontre doit être un moment fort pour tous les mouvements sociaux, syndicaux, écologiques et politiques qui luttent pour la justice climatique.

Nous ne croyons pas aux sommets de la COP, qui sont détournés et contrôlés par les pays producteurs de pétrole ou par les lobbies des multinationales qui accaparent les terres, les ressources et détruisent tout ce qui est vivant, afin de pouvoir continuer à accumuler des richesses.

Nous respectons les collectifs et les organisations qui pensent qu’il est nécessaire de participer de manière critique à ces grands-messes afin que les voix de la société civile, qui exigent des solutions concrètes et immédiates, puissent être entendues, mais nous respectons également d’autres groupes qui refusent de suivre les calendriers des sommets et militent pour créer nos propres espaces.

Le sommet de Belém aura une signification différente. Cette ville se trouve aux portes de l’un des territoires les plus exploités de la planète, l’Amazonie. Là où la violence sociale, avec les assassinats, les vols de terres, la destruction de la vie des peuples indigènes et de leurs moyens de subsistance ancestraux est l’une des plus intenses. Face à l’inaction criminelle des gouvernements face à la crise climatique, seule la mobilisation des peuples peut changer le cours suicidaire du capitalisme. Notre sommet des peuples et des organisations à Belém sera d’une grande importance dans la perspective de la construction d’une « internationale écosocialiste ».

Une rencontre de mouvements sociaux divers

Les Sixièmes Rencontres auront lieu en Argentine, et c’est un signe de notre solidarité internationaliste dans un contexte particulièrement difficile pour la démocratie et les mouvements sociaux. L’extrême droite est au pouvoir et vise à détruire les droits sociaux, durement acquis par les luttes féministes, les peuples indigènes, les syndicats et les organisations politiques de ce pays.

Nous voulons une réunion diverse et plurielle, qui donne la plus grande place aux secteurs qui luttent pour défendre les droits des femmes, la vie et l’eau, les territoires, et contre l’extractivisme et les multinationales, contre les politiques néolibérales imposées par les gouvernements au service de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, ou contre les dettes illégitimes qui appauvrissent les peuples. Nous voulons que ces luttes soient prioritaires.

De nombreux collectifs ne se définissent pas ou ne se considèrent pas comme « écosocialistes » au sens strict, mais leurs méthodes de lutte, leurs revendications et leur programme coïncident avec l’écosocialisme pluriel et anticapitaliste que nous promouvons. Nous souhaitons que les prochaines éditions des Rencontres créent une continuité, notamment en installant une coordination écosocialiste et internationaliste pérenne. Les défis et les luttes qui nous attendent au niveau international en ont besoin.

En avant !

Il existe des limites financières et organisationnelles pour réaliser un événement massif, et certains collectifs, des organisations et des mouvements sociaux et nous ne pourront pas faire le voyage. Certains thèmes et certaines plénières seront donc en ligne.

Nous avons un monde qui respecte les êtres humains et la nature à proposer. Nous avons besoin de vos impulsions, de vos opinions et de vos expériences. Il s’agit d’un défi difficile, mais il vaut la peine de se battre pour lui. Nous avons besoin de vous pour le construire. Rendez-vous à Buenos Aires ! n

 

Le 21 mars 2024

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Auteur·es

Juan Tortosa

Juan Tortosa est membre du Groupe écosocialiste de SolidaritéS et du groupe d’organisation des Sixièmes Rencontres écosocialistes internationalistes.