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La campagne palestinienne BDS

par Ian Stemmelen

Israël ne peut mener ses guerres et maintenir l’occupation et la colonisation sans s’appuyer sur le soutien de la communauté internationale, sans l’appui d’institutions et d’entreprises capitalistes. En 2017, Israël a engagé 72 millions de dollars pour lutter contre la campagne de boycott international. Preuve que cette campagne est prise au sérieux par les autorités israéliennes. À nous de la mener avec sérieux.

Les actions de boycott individuel face à des produits israéliens sont un premier pas pour l’engagement collectif, on peut donc l’encourager même si cela reste très symbolique. La vraie dimension de la campagne BDS est fondamentalement collective : c’est aux organisations, aux syndicats, aux structures militantes de mener des campagnes.

Une campagne collective à des niveaux différents

Comme lors de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud et la célèbre campagne internationale de boycott des oranges Outspan, le comité national du BDS palestinien défend l’objectif de cibler stratégiquement quelques entreprises ou institutions pour y exercer une pression coordonnée et collective. C’était le sens de la journée contre Carrefour le 17 février dernier qui a vu des dizaines d’actions se coordonner partout en France. Il existe plusieurs sortes de campagnes BDS à mener : au niveau d’une ville et de ses achats (ordinateurs HP), au niveau des universités pour qu’elles mettent fin à leur partenariat avec des universités israéliennes, au niveau sportif à travers le sponsoring (Puma), culturel contre la tenue d’événements organisés par un « ambassadeur culturel » israélien... Il est important de bien identifier le degré de complicité, les potentialités de convergences et l’attrait médiatique de la campagne.

Une campagne de solidarité pour gagner

Nous militons et menons campagne pour marquer des points. Comme lors du désinvestissement de Orange en 2016, après plusieurs années de batailles des syndicats français et égyptiens. Ce sont ces succès durables et cumulatifs qui mettront la pression contre l’État colonial. Pour cela, il faut mener un travail interne dans les organisations de masse, et en premier lieu les organisations syndicales, à travers des formations sur la situation en Palestine occupée et la campagne BDS. Les campagnes BDS se mènent habituellement sur le temps long, mais, face à la guerre génocidaire actuelle, l’accélération est nécessaire. Si ce n’est pas maintenant, quand construirons-nous la solidarité ?

Les athlètes israéliens sous bannière neutre aux JO

Les Jeux olympiques seront cet été une occasion particulière de mettre la pression sur l’État d’Israël en menant une campagne de boycott contre les délégations israéliennes. À l’instar de la fédération de Russie qui est bannie depuis l’invasion et la guerre en Ukraine, les athlètes israéliens doivent concourir sous bannière neutre. Le sport, comme la culture, est un instrument de soft power et de normalisation important pour un État. En menant cette campagne de boycott de l’État d’Israël aux JO, cela sera l’occasion de mener à une échelle large une campagne de solidarité avec la Palestine. Dans toutes les villes qui accueilleront la flamme olympique avant l’ouverture des JO, des rassemblements doivent avoir lieu pour dénoncer la participation d’Israël aux JO.

Publié par L’Anticapitaliste n°698 le 7 mars 2024

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