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Le peuple ne veut plus de Maduro et personne n'a élu Guaid¾

par
é Valentin Guerrero

Seul le peuple souverain et mobilisé peut décider de son destin, avec référendum et élections générales.

Le peuple mobilisé dans les rues, soutenu par tous les secteurs sociaux, sortant pour protester dans les quartiers pauvres, démontre qu'il ne soutient plus le gouvernement de Maduro. Les gens ne sont plus disposés à tolérer la politique de la faim et la destruction des droits du travail, ainsi que l'élimination de facto du droit à la santé face au manque de médicaments et de moyens, la dégradation des services publics, la corruption extrême et la répression quotidienne.

Synthèse

C'est pourquoi une grande partie de la population a répondu à l'appel à se mobiliser dans les marches appelées par un Guaidó autoproclamé, non pas parce qu'elle est prête à reconnaître quiconque veut usurper le pouvoir, mais parce qu'une grande partie de notre peuple en a assez depuis longtemps et ne veut plus continuer à endurer.

Même ceux qui travaillent dans le secteur public, qui restent silencieux ou sont forcés de se mobiliser pour le gouvernement, afin d'éviter des représailles qui pourraient les affecter dans leur travail, dans la réception des aides alimentaires des Comités locaux d'approvisionnement et de produits (CLAP) ou qui pourraient mettre en danger leur logement de la Misión Vivienda.

Les commentaires des chavistes témoignent de la lassitude et d'une grande peine, ainsi que, peu à peu, de leur perte de la peur.

Les travailleurs et le peuple n'ont pas été en mesure d'avoir leur propre alternative indépendante, qui représente leurs intérêts et leurs inquiétudes réels, et ils ont donc été pris au piège entre la bureaucratie et le capital. Il en résulte une nouvelle polarisation entre les politiciens d'un gouvernement corrompu qui contrôle le pouvoir et les parlementaires du parti des grands patrons qui exploitent les travailleurs.

Parce que les patrons qui financent et promeuvent les partis d'opposition de la droite traditionnelle tirent aussi des bénéfices et paient également les salaires misérables imposés par le gouvernement de Nicolás Maduro-PSUV-Militaires. Et ils n'ont pas d'autre proposition économique que de continuer à se décharger de la crise sur les gens pendant qu'ils sécurisent leurs profits et leurs affaires.

Ils ont l'intention de s'ériger en nouveau gouvernement à partie de l'Assemblée nationale (AN) et d'utiliser les énergies du peuple en leur faveur, parce que nous n'avons pas nos propres organisations fortes qui mènent la lutte contre le gouvernement infâme de Nicolás Maduro. Mais ce ne sont pas l'Asseblée Nationale et les États-Unis qui imposent des gouvernements au peuple vénézuélien. Pas plus que Maduro. Tous sont des usurpateurs qui se disputent le contrôle de l'État afin de soumettre et d'exploiter le peuple.

Synthèse

Nos syndicats et nos organisations populaires sont en grande partie détruits, corrompus ou subordonnés à l'appareil d'État, et une autre partie a cédé son indépendance politique aux dirigeants de la classe riche qui nous exploite. C'est pourquoi le piège autoritaire de Maduro ne s'arrête pas et tombe maintenant dans le piège du coup d'État de Guaidó (du parti Voluntad Popular), soutenu par les États-Unis, qui joue en faveur de ses intérêts, contraires à ceux de la nation vénézuélienne.

Nous courons maintenant le risque que la confrontation entre deux gouvernements parallèles, tous deux illégitimes, et l'un d'entre eux soutenu par les États-Unis, conduise à une guerre civile ou à des formes plus directes d'intervention impérialiste du gouvernement Trump. Nous devons également avertir qu'à chaque tentative de la droite, le gouvernement de la bureaucratie profite de l'occasion pour déclencher une vague de répression pour soumettre davantage le peuple et réduire au silence toute protestation.

Face à tout cela, Marea Socialista appelle à continuer à nous mobiliser et à protester contre le gouvernement oppressif, mais le peuple et la classe ouvrière doivent avancer avec leur propre programme et non derrière les parlementaires de droite ou la bureaucratie du PSUV, et nous ne pouvons accepter d'impositions extérieures.

Marea Socialista appelle tous ceux d'entre nous qui comprennent la nécessité de construire leur propre organisation de lutte, à mettre en avant une nouvelle référence politique de notre classe et des différents secteurs du peuple qui souffre, pour ainsi faire valoir nos propres intérêts et droits.

• Le peuple ne veut pas de Maduro, et personne n'a élu Guaidó !

• Référendum qui consulte le peuple pour légitimer tous les pouvoirs (art. 71 CRBV) !

• Renouvellement du Conseil électoral national (CNE) afin qu'il retrouve son indépendance et convoque des élections générales !

• Pour un plan d'urgence en faveur des travailleurs et des populations pour faire face à la crise, récupérer les salaires et avoir accès à la nourriture !

• Non à l'abandon de la souveraineté !

• Non à l'interventionnisme et à l'ingérence des États-Unis et du Groupe de Lima !

• Continuons à nous battre pour nos conditions de vie : salaires, droits du travail, services publics, droits démocratiques !

• Pas de coup d'État, pas de négociations dans le dos du peuple !

• Autonomie politique des travailleurs et des secteurs populaires !

• Ne suivons plus les politiciens de la bureaucratie au pouvoir ou les politiciens des capitalistes !

• Ni bureaucratie, ni capital, Qu'ils s'en aillent tous !

• Laissons le peuple mobilisé exercer sa souveraineté !

• Non à la répression : libération des militants emprisonnés, respect des droits de l'homme !

• Pour un gouvernement des travailleurs et du peuple, et non de la bourgeoisie traditionnelle ni " rouge rougeâtre » !

* Marea Socialista (Marée socialiste) est une organisation marxiste-révolutionnaire, originaire d'un courant syndical lutte de classe puissant dans les régions de Carabobo et Guyana, dont les militants animent un des principaux site web d'informations et d'analyses socialistes - apporea.org - et qui avait intégré le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) en 2008. En 2014, Marea socialista a demandé sa reconnaissance en tant que parti politique indépendant, ce que le Conseil électoral national lui a refusé en mai 2015. En juillet 2016 un certain nombre de ses dirigeants, dont le dirigeant syndical métallurgiste Stalin Pérez Borges, se sont séparés de Marea socialista et ont fondé la Ligue unitaire chaviste socialiste (Luchas). Marea socialista a le statut d'observateur permanent dans les réunions du Comité international de la IVe Internationale.

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