Profession de foi de Zbigniew Zdonek à l'élection sénatoriale partielle du 20 juin 2010 dans la circonscription de Katowice.
Nous devrons tous payer pour la réforme proposée par le gouvernement PO-PSL avec une cotisation de santé plus élevée et des assurances de santé complémentaires. Cette réforme permettra de transmettre, en une nuit, des biens publics, valant 300 milliards de zlotys, à un propriétaire privé pour un zloty symbolique.
J'ai 42 ans, je suis médecin. Je suis actif dans la commission de la santé et des soins d'urgence du syndicat libre " Août 80 ». J'ai été licencié de l'hôpital communal de Piekary Slaskie car j'avais informé le parquet et le maire de la ville que des gens vont mourir du fait des irrégularités. Il est effrayant que le maire n'ait pas réagi et que des gens meurent du fait du manque de médicaments, de matériel médical et de la mauvaise organisation du travail.
Je suis opposé à la commercialisation et à la privatisation du service de santé. Je considère que l'introduction de la notion du profit et du droit privé dans le service médical met en danger la vie et la santé des habitants. J'ai démontré ce danger en démasquant les irrégularités dans le Secours médical d'urgence du département de Katowice (qui protège la vie et la santé de deux millions d'habitants de notre département), où les ambulances, au lieu de sauver des vies, roulaient en tant que taxis — pour le profit, n'étant alors pas disponibles pour les malades, ce que le contrôle du Fonds national de la Santé a confirmé.
L'autre danger c'est la réduction des coûts salariaux dans les unités du service de santé, basée sur la préférence des employeurs à l'auto-emploi des agents, ce qui réduit les coûts, mais fait que n'étant plus protégés par le Code du travail, le médecin, l'infirmière ou le secouriste sont obligés de travailler 400-500 heures par mois et, étant sous-payés, de vivre en étant continuellement stressés, fatigués et incapables de réaliser correctement leurs fonctions.
Je suis opposé à la privatisation des hôpitaux car le seul changement de la structure de la propriété consistant à transformer un hôpital public en non-public, en réalité en une société de droit privé, ne règle nullement les problèmes de la qualité et de l'accessibilité aux services médicaux. La véritable raison de la faiblesse économique des hôpitaux aujourd'hui c'est leur financement insuffisant par le Fonds national de Santé, qui découle de la politique du gouvernement et du ministère de la Santé. De nombreuses procédures médicales essentielles sont estimées en dessous de leur coût réel et c'est cela qui provoque l'endettement des hôpitaux. Par contre, nombre de procédures très spécialisées, bien payées, sont transférées dans des hôpitaux privés nouvellement créés. De cette façon la politique gouvernementale a planifié la faillite des hôpitaux publics, employant une méthode facile pour convaincre la population que seule la privatisation peut les sauver. En réalité, en augmentant légèrement les dépenses — par exemple en mobilisant la population de la ville ou du canton concerné pour qu'elle verse 10 zlotys [2,5 €] par mois et par personne, on peut au moins doubler le nombre de places dans l'hôpital communal ou cantonal. Cela alors que la Plateforme civique prévoit que la cotisation de santé va augmenter d'environ 100 zlotys [25 €] par mois et qu'en plus un marché d'assurances complémentaires de santé sera créé, permettant de tirer de chacun de nous encore 100-200 zlotys. Nous ne pouvons pas permettre que les hôpitaux publics valant environs 300 milliards de zlotys soient donnés au privé car il est possible de les sauver en investissant dix fois moins que ce que le gouvernement prévoit. Mais c'est un gouvernement libéral, qui construit les marchés des capitaux, c'est un gouvernement pour le capital et non pour la population.
Je pense qu'il faut au Sénat une voix décidée pour défendre le service public de santé et c'est pour cela que je vous demande votre voix le 20 juin.
En participant à l'action de secours sur les barrages anti-inondation à Przyszowice, je n'y ai pas vu la présence de l'État polonais, mais j'ai vu des habitants auto-organisés qui agissaient efficacement pour leur intérêt commun. Je crois en une société civique, en des gens qui collaborent consciemment pour le bien commun. Je ne crois pas aux politiciens actuels. ■
* Zbigniew Zdonek, médecin, était candidat du Parti polonais du travail (PPP) à l'élection sénatoriale partielle du 20 juin 2010 dans la circonscription de Katowice. Il a obtenu 82 788 voix, soit 20,23 % des suffrages exprimés.