Austérité partout

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Pour essayer de palier à la crise, les gouvernements européens ont réalisé des plans de relance à l'aide d'emprunts de plusieurs centaines de milliards d'euros. Ils ont échoué et les déficits budgétaires s'accumulent. On présente maintenant partout la facture aux salariés. Faites pour rassurer les marchés et les spéculateurs, ces mesures d'austérité ne vont même pas atteindre ce but car elles vont restreindre le pouvoir d'achat et aggraver la crise.

GRANDE-BRETAGNE

Le gouvernement conservateur, allié aux libéraux-démocrates, n'a pas tardé à mettre en place la promesse électorale d'un énorme plan réductions budgétaires visant à rassurer les financiers de la City.

Les 7,2 milliards d'euros d'économies vont se traduire par la suppression de milliers d'emplois publics. L'aide donnée pour chaque nouveau-né est supprimée, les crédits aux collectivités territoriales, aux provinces autonomes (Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord) et aux universités sont réduits.

Et ce n'est qu'un début, car ces mesures ne représentent que 4% d'un déficit de 12% du PIB et des mesures plus drastiques sont prévues fin juin et à l'automne, dont l'augmentation probable de la TVA.

Au même moment, l'ancien Premier ministre, Tony Blair, accumule de nouveaux emplois très lucratifs : conseiller de la banque JP Morgan Chase à Wall Street et conseiller d'une société californienne de capital risque...

ESPAGNE

Le gouvernement socialiste de Zapatero, a lancé un plan d'austérité draconien de 15 milliards d'euros par an pour redresser le déficit budgétaire de 11% du PIB. Il comporte une réduction de 15% des salaires de la fonction Publique (-5% en 2010 et gel en 2011), la suppression de 13 000 postes de fonctionnaires cette année et une baisse importante des budgets régionaux.

Le taux de chômage, le plus élevé de la zone euro, est de 20% et ces mesures ne vont faire que l'accroître. En visite à Madrid, de directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a appelé à rendre le marché du travail plus flexible, à abaisser le coût du licenciement et à supprimer l'indexation des salaires sur les prix. Ces conseils d'un social-démocrate à un autre ne sont guère appréciés parmi les salariés. Les deux grands syndicats, qui ont annoncé une grève des fonctionnaires pour le 8 juin, devraient finalement être contraints, sous la pression des syndiqués, à appeler à la grève générale.

ITALIE

Berlusconi devait annoncer, mardi 25 mai, un plan d'économie budgétaire de 24 milliards d'euros sur deux ans. Camouflé par démagogie par une réduction des salaires de hauts fonctionnaires, ce plan prévoirait le blocage des salaires des tous les fonctionnaires pendant trois ans, le gel des embauches dans la fonction publique, le retard de l'âge de départ en retraite de six mois pour ceux qui s'en approchent, la diminution des budgets des collectivités locales et de fortes réductions dans les dépenses de santé.

Le capitalisme italien est à court d'idées. Ainsi la ministre de l'Éducation a suggéré de reporter la rentrée des classes cet été de quinze jours afin d'encourager le tourisme des Italiens… ■

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