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Ce que le PCF expliquait en mai-juin 1968…

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Dans l'Humanité du 3 mai 1968 Georges Marchais dénonce les pseudo-révolutionnaires " unifiés dans ce qu'ils appellent le "Mouvement du 22 mars - Nanterre", dirigé par l'anarchiste allemand Cohn-Bendit » et " dont l'agitation va à l'encontre de la masse des étudiants et favorise les provocations fascistes ». (…) " Ces faux révolutionnaires doivent énergiquement être démasqués car, objectivement, ils servent les intérêts du pouvoir gaulliste et des grands monopoles capitalistes ». (…) " Il est bien évident que nous ne confondons pas les petits groupuscules gauchistes s'agitant dans les Universités avec la masse des étudiants ».

Dans l'Humanité du 4 mai 1968 Georges Bouvard s'indigne : " Mais comment qualifier ceux qui par leurs agissements irresponsables, leur violence, leurs injures ont provoqué cette situation ? » (…) " Les étudiants sont à même de vérifier où le pouvoir trouve ses meilleurs alliés, comment on peut faire son jeu, tout en se proclamant "super-révolutionnaire" ».

La Fédération de Paris de l'Union des étudiants communiste (UEC) proclame que les gauchistes " facilitent la tentative du pouvoir, de la presse, de la radio-télévision pour isoler les étudiants de la population. Par leurs mots d'ordre aventuristes, par leur conception de l'action violente de "petits groupes", ils n'offrent aucune perspective concrète et freinent la mobilisation massive des étudiants qui seule, peut faire reculer le pouvoir ».

La municipalité de Nanterre s'exprime également : " Certains groupuscules composés en général de fils de grands bourgeois et dirigés par l'anarchiste allemand Cohn Bendit, prennent prétexte des carences gouvernementales pour se livrer à des agissements visant à empêcher le fonctionnement normal de la Faculté (dégradation des locaux, interruption des cours, proposition de boycott des examens) ».

Dans l'Humanité du 7 mai, Georges Bouvard affirme que " la juste cause des étudiants et de l'Université n'a pas de meilleurs défenseurs que les communistes ». Mais le lendemain le PCF publie une déclaration qui parle " des agissements des aventuristes dont les conceptions n'ouvrent aucune perspective aux étudiants et n'ont rien de commun avec un véritable mouvement de progrès et d'avenir, avec un véritable mouvement révolutionnaire ».

Dans l'Humanité du 6 juin, Étienne Fajon, membre du Bureau politique du PCF et directeur de l'Humanité écrit : " Dans son dernier communiqué le Bureau confédéral de la CGT "estime que partout où les revendications essentielles ont été satisfaites, l'intérêt des salariés est de se prononcer en masse pour la reprise du travail dans l'unité". La grande organisation syndicale donne, disons cela, une nouvelle preuve de son sens de responsabilités au service de la classe ouvrière. Nous approuvons pleinement, quant à nous, sa juste position. Toute autre attitude fournirait à De Gaulle le prétexte qu'il attend. Il faut le souligner d'autant plus que des groupes pseudo-révolutionnaires, après s'être ingéniés à saboter le grand mouvement en cours sous prétexte que les revendications n'auraient plus d'intérêt, essaient à présent d'empêcher la reprise du travail là où la conclusion victorieuse a couronné la lutte. (…) La défaite de ceux qu'ils servent sera en même temps leur propre défaite. »

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