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Non à la discrimination des réfugiés tamouls en Europe !

par Niel Wijethilaka

En condamnant la poursuite de la violence et du terrorisme par les Tigres pour la libération du Tamil Ealam (LTTE, Liberation Tigers of Tamil Ealam) le 26 septembre, l'Union européenne a annoncé l'interdiction immédiate des voyages des membres et sympathisants de cette organisation. Cette interdiction apparaît comme un premier pas vers l'interdiction officielle du LTTE dans l'UE, considérée comme une organisation terroriste dont les membres n'auront pas le droit de séjourner dans tous les pays membres jusqu'à nouvel ordre.

 

L'UE a également convenu que chaque État-membre pourra prendre des mesures complémentaires visant à contrôler et à limiter les activités illégales ou indésirables du LTTE, des organisations qui lui sont liées et de ses sympathisants individuels connus. Cela conduira également à la réduction des activités de collecte de fonds et de propagande du LTTE au sein de l'Union.

 

Ces décisions vont aggraver les difficultés des réfugiés tamouls dans les pays européens. Alors que le gouvernement capitaliste cinghalais de Colombo n'est pas prêt à chercher une solution politique juste et raisonnable pour résoudre la question nationale tamoule au Sri Lanka, les soi-disant pays démocratiques européens viennent de prendre des mesures à l'encontre de la juste lutte des Tamouls opprimés.

 

Les précédents gouvernements sri-lankais de Ranil Wickramasinghe et de Chandrika Bandaranaike Kumaratunga avaient accepté de commencer les négociations avec le LTTE sur la base de solutions fédérales. En raison des pressions agressives des partis racistes cinghalais, tels les JVP et JHU, ces efforts n'ont pas été poursuivis sérieusement. Pourtant, malgré quelques difficultés d'application, l'accord de cessez-le-feu signé entre le gouvernement sri-lankais et le LTTE, il y a près de deux ans, reste toujours en vigueur.

 

Selon les dispositions de cet accord, le gouvernement du Sri Lanka s'était engagé à garantir le désarmement des autres groupes armés tamouls qui opéraient dans les provinces du Nord et de l'Est. Mais cet engagement est resté lettre morte. Les cadres du LTTE sont au contraire devenus les cibles privilégiés de ces groupes armés et il est apparu évident qu'un massacre à grande échelle est en cours dans ces zones. C'est un secret de Polichinelle que les forces gouvernementales tirent les ficelles de ces combats.

 

Au cours de la campagne présidentielle pour l'élection de novembre 2005, dans laquelle le premier ministre actuel, Mahinda Rajapaksa, est candidat, ce dernier a signé de nombreux accords avec le JVP et le JHU (principaux partis chauvins cinghalais), fondés sur les slogans communalistes cinghalais. Ainsi le peuple tamoul ne peut plus faire confiance à quelque gouvernement capitaliste que ce soit pour résoudre ses problèmes par la voie pacifique. C'est dans cette situation que les mesures adoptées par l'Union européenne mettent directement en danger la vie des réfugiés tamouls en Europe et le processus de paix au Sri Lanka.

 

Par conséquent nous lançons un appel à toutes les forces progressistes et démocratiques en Europe et dans le monde pour qu'elles protestent contre les mesures draconiennes adoptées par l'UE. Nous demandons que des copies de ces lettres de protestation soient également envoyées aux mails suivants : nssp@sltnet.lk et ccmu@sltnet.lk

 

 

 

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