
La Global Sumud Flotilla, un regroupement de plusieurs dizaines de navires civils remplis d’aide humanitaire, a tenté de naviguer vers Gaza, et de briser l’interminable et illégal blocus infligé au peuple palestinien. Avec des participant·es de 45 pays, la flottille avait pour objectif d’apporter pacifiquement des médicaments, de la nourriture et de la solidarité aux Palestinien·nes, qui subissent depuis près de deux ans un génocide commandité par Israël.
Cependant, la mission de la flottille a avorté lorsque les forces d’occupation israéliennes ont intercepté la flottille, ont abordé ses navires et kidnappé tou·tes les militant·es à leur bord dans les eaux internationales, à 70 milles marins [130km] des rives de Gaza, dans la nuit du 1er au 2 octobre. Plus de 450 militant·es ont été détenu·es illégalement et emmené·es à Ashdod par l’occupant. Le gros des équipages a maintenant été transféré à la prison de Ktzi’ot, connue pour les traitements dégradants et inhumains qu’on y inflige aux prisonnier·es.
Des juristes affirment que l’action d’Israël a vraisemblablement violé la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui protège la liberté de navigation dans les eaux internationales et garantit le droit à livrer une aide humanitaire. Les organisateur·rices et les personnes à bord ont insisté sur le fait que la flottille était une opération non-violente, avec un but clair : celui de briser le siège et d’apporter au peuple de Gaza l’aide humanitaire dont il a grand besoin.
La flottille était soutenue par plusieurs pays européens, dont l’Italie et l’Espagne qui ont envoyé des bateaux pour superviser le convoi – bien qu’elles aient plus tard revendiqué cette action comme une simple précaution, et aient abandonné la flottille dès son entrée dans la « zone de danger ». La Grèce et la Turquie ont soutenu la flottille diplomatiquement, en affirmant le droit à livrer l’aide humanitaire et en condamnant les actions illégales d’Israël.
Malgré cela, les forces israéliennes ont procédé au kidnapping, et le ministre de la Sécurité nationale Ben-Gvir a visité les bateaux saisis, qualifié les militant·es à bord de « terroristes » et les a accusé·es de collusion avec la résistance – bien qu’aucune arme ou équipement militaire d’aucune sorte n’ait été trouvé à bord. Les organisateur·rices de la flottille ont condamné cette appellation, la rejetant comme une diffamation politique qui fait fi des normes humanitaires internationales.
Il y a actuellement 15 citoyen·nes britanniques parmi les militant·es capturé·es, et le gouvernement du Royaume-Uni refuse de prendre position pour protéger ses citoyen·nes ; mais le peuple anglais se bat. Des manifestations ont jailli sur toute la Grande-Bretagne, de Glasgow à Cardiff, de Liverpool à Londres. Les affrontements avec la police se sont faits plus abondants. Les nasses, les arrestations illégitimes et la violence policière ont marqué les manifestations de Londres.
L’interception de la flottille a déclenché l’indignation mondiale, avec une éruption de rassemblements de masse dans des villes de toute l’Europe, l’Amérique latine et l’Afrique du Nord. Les manifestations en appellent à la fin du génocide à Gaza, et à la libération de tous les militant·es humanitaires arrêté·es à bord des bateaux. En Italie, les syndicats de dockers ont refusé de travailler avec les cargos israéliens, et au Brésil, les étudiant·es ont lancé des campements dans de nombreuses universités.
La Global Sumud Flotilla met en évidence la tension entre les revendications de sécurité portées par les États, et l’activisme humanitaire. L’interception forcée, l’enlèvement de volontaires non armé·es dans des eaux internationales, et la rhétorique radicale des officiels israéliens ont fait escalader la situation, qui n’est désormais plus une bataille légale, mais une mobilisation mondiale. Alors que des milliers de personnes à travers le monde réclament justice, le sort des militant·es détenu·es et le futur de l’aide maritime à Gaza dépend de notre mobilisation.
Malgré l’interception, la flottille a réussi une chose inattendue. Tandis que les forces d’occupation étaient occupées à arrêter les bateaux, les habitant·es de Gaza ont pu à nouveau pêcher, pour la première fois depuis le début du génocide1. Dans une situation où la famine est utilisée comme arme de guerre centrale, ce n’est pas un détail.
Alors que les appels à rendre des comptes se font entendre plus fort tout autour du globe, la Sumud Flotilla est devenue un symbole de paix, de résistance et de solidarité avec le peuple de Palestine.
Libérez la Sumud Flotilla! Free Palestine, et solidarité avec les peuples opprimés du monde entier.
Publié le 4 octobre par Anticapitalist Resistance
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