Junge Welt, quotidien qui fait office de porte-parole de l’impérialisme russe a lancé hier une campagne malveillante contre Carola Rackete qui, en tant que députée de Die Linke au Parlement européen, a voté en faveur d’une résolution de soutien à la résistance ukrainienne.
Cette résolution exige :
1. de fournir suffisamment de munitions à l’Ukraine et d’autoriser les attaques ukrainiennes contre les infrastructures militaires en Russie. (Jusqu’à présent, l’Ukraine n’est pas autorisée à frapper des installations de lancement de missiles en Russie avec des armes des pays de l’OTAN et ne peut donc pas se protéger efficacement contre les bombardements).
2. application et extension des sanctions militaires contre la Russie et ceux qui la soutiennent.
3. confiscation des avoirs de l’Etat russe pour indemniser l’Ukraine pour les destructions subies. Résolution complète ici1 , 2
Dans une perspective solidaire, écologique et émancipatrice, il est légitime d’approuver cette résolution (« sur la pérennité du soutien financier et militaire apporté à l’Ukraine par les États membres de l’Union ») ou de s’abstenir. C’est ce qu’ont fait un certain nombre de député.e.s de la gauche radicale.
Comment ont voté les membres du groupe « The Left » ?
Les députés de gauche des pays nordiques ont voté oui, ainsi qu’un(e) député(e) des Pays-Bas, d’Allemagne et de France (France Insoumise) : Andersson, Clausen, Gedin, Hazekamp, Kyllönen, Omarjee, Rackete, Saramo, Sjöstedt.
Abstention : la plupart des députés de la France Insoumise et ceux d’Irlande (Sinn Fein et un indépendant) : Aubry, Boylan, Carême, Chaibi, Flanagan, Fourreau, Funchion, Hassan, Mesure, Saeidi, Schirdewan, Smith.
Les députés de Belgique, d’Italie, d’Espagne, du Portugal et de Grèce ont voté contre ; Antoci, Arvanitis, Barrena Arza, Botenga, Della Valle, Demirel, Everding, Furore, Galán, Kennes, Martins, Montero, Morace, Oliveira, Palmisano, Pedulla’, Salis, Serra Sánchez, Tamburrano, Tridico3
Ceux et celles - y compris au sein de Die Linke et de la Fondation Rosa Luxemburg - qui attaquent maintenant Carola Rackete de manière malveillante et calomnieuse n’ont pas la moindre proposition de réponse sur la manière dont les travailleurs/euses ukrainiens peuvent se défendre contre l’attaque de la Russie contre leur société. Un membre de la fondation Rosa Luxemburg affirme même que Carola Rackete est un œuf dans lequel se cachait un faucon du « Team World War ».
Ces attaques calomnieuses contre @CaroRackete ne servent pas la paix, mais font en fin de compte le jeu des tentatives de chantage du régime de Poutine et apportent de l’eau au moulin des racistes, des nationaux-conservateurs et des fascistes d’ici.
Ces dernières années, Carola Rackete a suffisamment fait la preuve de sa détermination et de son efficacité à s’opposer aux forces fascistes, racistes et nationales-conservatrices. Elle a sauvé de nombreuses personnes en résistant aux pires menaces.
Qui, parmi ces scribouillards malveillants, a déjà réussi à affronter éavec succès un ministre de l’Intérieur raciste et ses forces de répression ? Souvenons-nous de #SeaWatch3 et des menaces de #Salvini en 2019.
Il est juste de s’opposer à la vague d’armement de l’OTAN et des pays de l’UE. On ne peut le faire de manière crédible que si l’on se solidarise avec la résistance ukrainienne contre la menace existentielle que fait peser l’impérialisme russe.
C’est précisément ce que nous avons affirmé dans la déclaration internationale que nous avons mise en circulation4 .
Voilà pourquoi il est juste de soutenir l’Ukraine, voilà pourquoi il faut s’opposer aux exportations d’armes vers d’autres États qui s’en prennent à leurs propres populations et aux populations voisines (par exemple Israël, la Turquie, l’Arabie saoudite).
C’est pourquoi il faut socialiser l’industrie de l’armement afin qu’elle soit soumise à un contrôle démocratique et que ses productions fassent l’objet d’une discussion préalable ; pour arriver à un démantèlement coordonné au niveau transnational ou à une reconversion en une industrie socialement et écologiquement viable.
Il est urgent d’entamer une discussion transnationale et européenne sur ces défis.
Source, Facebook de Christian Zeller. Traduit par Pierre Vandevoorde pour ESSF.
