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Il faut sauver les enfants d’Ukraine

Kremlin.ru, CC BY 4.0

Au détour d’une récente interview, Maria Lvova-Belova, la commissaire russe aux droits de l’enfant auprès du Président de la Fédération de Russie, reconnaissait avoir « pris » et « rééduqué » un adolescent ukrainien. Elle évoquait alors environ 20 000 cas semblables.

Parallèlement, le dernier rapport du Laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale1, publié le 16 septembre 2025, démontre de nouveau le caractère généralisé, quasi-industriel, ourdi et planifié de la russification forcée opérée par les autorités d’occupation russes dans les territoires ukrainiens temporairement occupés et détaille avec précision le sort des mineurs ukrainiens isolés, déportés, emprisonnés dans un réseau de camps de « rééducation idéologique » et de militarisation. Il révèle toute l’ampleur du crime commis par le régime impérialiste mafieux de Poutine contre les enfants ukrainiens.

D’après une récente enquête réalisée par le quotidien Kyiv Independant2, les quelques 1,6 million d’enfants qui résident dans les territoires occupés par la Russie sont soumis à un endoctrinement quotidien dès l’école où ils sont obligés d’étudier3 selon les normes russes, forcés de rejoindre des organisations de jeunesse conçues pour glorifier l’armée. Ces futurs janissaires sont appelés à grossir les rangs des Ukrainiens enrôlés de force, depuis 2014, dans l’armée russe.

Selon Kateryna Rashevska, avocate ukrainienne travaillant à l’échelle internationale pour défendre les droits des enfants ukrainiens touchés par la guerre, l’article 50 de la 4e Convention de Genève exige d’une puissance occupante qu’elle maintienne l’éducation des enfants en relation avec les autorités locales, qu’elle confie la scolarité, dans la mesure du possible, aux personnes de sa propre nationalité, de sa langue et de sa propre religion et interdit d’inscrire les enfants dans des organisations subordonnées à l’occupant.

Mais peu importe aux sbires de Poutine : comme l’explique crûment un nommé Igor Vorobyov, directeur de la branche de Volgograd du programme du centre « Guerrier », organisme chargé de former « les prochaines générations de soldats » : « Si vous voulez vaincre votre ennemi, élevez ses enfants. »

Ces pratiques monstrueuses ont valu à Vladimir Poutine et à sa complice Maria Lvova-Belova d’être recherchés pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale.

La mobilisation et la pression internationale doivent s’intensifier, afin qu’eux et leurs complices soient amenés à rendre compte devant les tribunaux.

Œuvrer à la paix ne peut se faire sans que justice soit rendue et que les enfants d’Ukraine puissent rentrer chez eux. 

Maria Lvova-Belova a eu bien du souci avec Philipp

Philipp est un Ukrainien de 15 ans qu’elle a enlevé à Marioupol, ville martyre ukrainienne, et adopté.

« Il a compliqué notre vie de famille », se plaignait-elle récemment dans une interview sur le talk-show russe Smotri i Dumai (« Regarder et Penser »). Et pour cause : « Il souffrait d’un sévère désordre post-traumatique après les bombardements ». Mais surtout, « il disait que Moscou et la Russie l’irritaient […] Il était hystérique ».

À la question du présentateur : « Il ne voulait pas vivre en Russie ? », la

« maman » éplorée répond : « Non, il ne voulait pas. […] Il a répondu qu’il ne voulait pas car il aimait l’Ukraine. » Qu’à cela ne tienne, « maman » est tenace : « Il a progressivement modifié sa conscience pour se tourner vers la réalité… ».

À la question de savoir combien d’enfants la Russie avait « pris », Maria

Lvova-Belova a répondu que le nombre était d’environ 20 000.  

Pourtant, elle reste incrédule devant son inculpation par la Cour pénale internationale.

Dans le bulletin officiel sur ses activités, publié après le mandat d’arrêt de la CPI, on peut lire :

« À ce jour, le commissaire aux droits de l’enfant auprès du Président de la Fédération de Russie ne sait pas exactement quelles sont les accusations de la Cour pénale internationale (CPI) et sur quoi elles sont fondées. […] L’expression “unlawful deportation of population (children)” (“déportation illégale de population (d’enfants)”) utilisée dans la communication officielle sur le site Internet de la CPI laisse perplexe. La Fédération de Russie ne reconnaît pas la juridiction de la CPI et ses représentants sont recherchés dans notre pays. La commissaire continue à travailler comme d’habitude. »

Maria Lvova-Belova ou la banalité du mal…

Publié le 10 novembre 2025 par le Resu

  • 1

    https://ysph.yale.edu/news-article/ukraines-stolen-children-inside-russias-network-of-re-education-and-militarization/

  • 2

    https://kyivindependent.com/investigation-russia-militarizes-ukrainian-children-from-occupied-territories-training-them-for-a-lifetime-of-war/

  • 3

    www.youtube.com/watch?v=ne0hQig8oKc

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