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Décembre 1995 : Une lame de fond

par Christian Piquet

C’est une véritable lame de fond qui vient, plusieurs semaines durant, de soulever des millions de salariés, de jeunes et plus généralement, une partie de la société française. Un mouvement sans précédent depuis Mai 68, par son ampleur et sa profondeur, même si l’on ne saurait se livrer aux analogies. La déferlante de décembre 1995 n’est ni comparable au printemps 1968, lorsque la grève générale avait totalement paralysé le pays et posé le problème du maintien en fonction du général de Gaulle, ni même au mouvement de l’été 1953, quand la grève avait touché l’ensemble de la fonction publique.

Ce qui fait toutefois des derniers événements une crise exceptionnelle, c’est que non seulement le problème de la grève générale se sera trouvé posé, mais qu’ils auront fait réapparaître, à une échelle de masse, la nécessité d’une autre politique. Pour ne pas dire d’une autre société…

A l’occasion de ces semaines tumultueuses, il n’aura pas manqué de voix, à droite comme à gauche, pour en résumer l’enjeu à sa seule dimension de conflit social. Ainsi, Lionel Jospin, le premier secrétaire du Parti socialiste, ne cessa-t-il d’exhorter le gouvernement à la négociation, sur le thème : « Ce gouvernement doit traiter socialement un problème social. » Ce qui revenait à occulter délibérément la portée directement politique de cette crise.

Décembre 1995 marque, à cet égard, la fin des années libérales qui avaient vu le laminage de conquêtes sociales vieilles de plusieurs décennies, le démembrement des grandes concentrations industrielles, la désindexation des salaires et la baisse continue du revenu des salariés sous prétexte d’austérité, un début de démantèlement de la protection sociale. De dures batailles avaient alors été livrées pour tenter de mettre en échec les plans gouvernementaux ou patronaux. Mais les défaites les ayant sanctionnées avaient fini par provoquer un recul de la combativité (le nombre de jours de grèves tombant, par exemple, à son plus bas niveau depuis la Libération) et par répandre la résignation devant un système que les socialistes, lorsqu’ils étaient au pouvoir, décrétaient « horizon indépassable ».

Au-delà, pour des millions d’hommes et de femmes, grèves et mobilisations ont mis en cause la conception libérale et monétariste qui régit l’Europe de Maastricht. Les illusions du discours du candidat Chirac sur la « fracture sociale » ou la « pensée unique »1 se sont, en effet, dissipées dès lors que le nouveau président de la République décréta le retour à une stricte orthodoxie libérale, fondée sur l’impératif d’une réduction des déficits, dans le but revendiqué de satisfaire aux fameux critères de convergence requis pour accéder au club des pays à monnaie unique2). D’où le débat qui secoue, à présent, les élites gouvernantes et l’ensemble de la classe politique sur la possibilité d’imposer au pays lesdits critères de convergence, au moins dans les délais officiellement envisagés. Pourtant favorable au "oui" lors du référendum de 1992 sur le traité de Maastricht, le député RPR Pierre Lellouche se fait explicitement l’écho du doute qui tenaille une partie de la bourgeoisie : « Certes, je le sais, la monnaie unique ne figure pas officiellement à l’ordre du jour de la conférence inter-gouvernementale. Officiellement aussi (...), rien ne doit venir bloquer la réalisation de la troisième phase, laquelle est prévue dans Maastricht pour se dérouler selon un calendrier automatique à partir de critères bien précis. L’ennui, c’est que la vie des peuples n’a rien à voir avec la robotique et que la plus rigide des mécaniques juridiques ne peut pas résister bien longtemps aux contradictions sociales que nous voyons se produire dans l’Europe entière, et tout particulièrement en France »3.

L’erreur de Jacques Chirac et Alain Juppé aura été de ne pas saisir l’effet catalyseur, sur le mécontentement social, des attaques portées simultanément aux services publics, aux conditions de vie et, surtout, à la Sécurité sociale, un acquis symbole de l’Etat-providence, dont les fondements remontaient à la Libération. S’inspirant de la tactique de Margaret Thatcher face aux mineurs britanniques, ils escomptaient passer en force sur un mouvement ouvrier affaibli par des années d’échecs et d’impuissance, pour n’affronter qu’ un mouvement gréviste confiné au seul domaine des chemins de fer. C’était s’aveugler sur le fait que les désastres sociaux engendrés par les politiques mises en oeuvre depuis une vingtaine d’années avaient conduit le pays au seuil de l’explosion4. C’était également méconnaître l’encouragement que pouvait donner au mouvement social l’arrêt de travail des cheminots, en paralysant une bonne partie de l’activité.

La mémoire des précédents conflits fit le reste. A commencer par celle des grèves de 1986-1987, qui avaient vu la jeunesse scolarisée, les agents de conduite de la SNCF et les électriciens partir successivement à la bataille, sans trouver de convergence véritable. Cette fois, la coïncidence des attaques gouvernementales facilita la jonction des secteurs en lutte. Les étudiants se mobilisèrent massivement dès la rentrée, contre l’austérité altérant leurs conditions d’études. Presqu’en même temps, la fonction publique et le secteur public observaient deux journées de grève contre le blocage des salaires dont ils étaient victimes. L’annonce ultérieure du plan Juppé sur la protection sociale, la mise en cause des régimes spéciaux de retraites des salariés de l’Etat et l’annonce du contrat de plan à la SNCF, les menaces de plus en plus précises pesant sur le statut d’entreprises publiques comme EDF-GDF et France-Télécom favorisèrent la confluence des combats. D’autant que la conscience se répandait de sa nécessité pour imposer un rapport de forces adéquat au défi lancé par le pouvoir. La grève des cheminots entraîna celle des transports parisiens (RATP) puis, par effet de contagion, celle des électriciens, des employés des centres de tri et de France-Télécom, des agents des impôts, d’une fraction des enseignants. L’exigence du retrait du plan Juppé apparut très vite comme l’élément unificateur des secteurs en lutte et le mot d’ordre qui pouvait permettre l’extension au privé.

Les obstacles à la grève générale

A partir d’une telle situation, inédite depuis fort longtemps, la grève générale devenait objectivement possible. Si elle ne se réalisa pas, il faut en chercher l’explication dans trois ordres de facteurs.

Le premier a trait à la réalité de la grève elle-même. Si elle paralysa SNCF ou RATP, elle ne fut jamais totale dans l’ensemble de la fonction publique et du secteur public. Plus fondamentalement, le privé demeura, pour l’essentiel, à l’écart du mouvement, même si des débrayages furent organisés, notamment à l’occasion des grandes manifestations du 12 décembre. La sympathie, pour ne pas parler de complicité, des salariés du privé avec les fonctionnaires ne se démentit jamais, au point que les sondages exprimèrent jusqu’au bout une popularité majoritaire de la grève dans l’opinion. Il n’en demeure pas moins que le poids de la crise et des échecs antérieurs5, l’ampleur des restructurations industrielles, la précarisation du travail et la crainte omniprésente du chômage, l’affaiblissement concomitant de l’organisation syndicale dans le privé exercèrent une pression finalement déterminante.

Le deuxième facteur renvoie à l’absence de direction de la grève. A aucun moment, les organisations syndicales impliquées dans la bataille (Confédération générale du travail, Force ouvrière et Fédération syndicale unitaire des personnels de l’Education nationale), ne lancèrent le mot d’ordre de grève générale. Bien sûr, ce dernier n’eût pas nécessairement levé tous les obstacles. Il eût cependant offert aux travailleurs les plus combatifs la garantie indispensable pour se lancer dans l’action et enclencher une dynamique. Pire, il n’exista même pas d’intersyndicale nationale, les échéances de centralisation et les appels aux manifestations étant déterminés parallèlement par chaque syndicat. La mobilisation étant trop puissante, nul ne se hasarda cependant à chercher à la diviser ou à la dévoyer. Les états-majors surent, au contraire, la chevaucher et même se retrouver au coude à coude dans les temps forts et les démonstrations de rue qu’ils avaient convoqués séparément. De cette attitude ambivalente, découla l’absence de processus d’auto-organisation. Le mouvement gréviste fonctionna essentiellement par assemblées générales dans les entreprises concernées, mais il n’exista pas de comités de grève - à l’échelle du pays ou des branches -, voire de coordinations semblables à celles qui avaient mené la lutte des cheminots en 1986, ou celle des infirmières, en 1988.

L’inexistence d’une alternative politique peut être considérée comme la troisième hypothèque ayant pesé sur le développement de la mobilisation. Le Parti socialiste se refusa d’emblée à toute attitude qui eût pu aggraver la crise politique et bousculer un calendrier électoral dont il escompte être le bénéficiaire, à l’occasion des législatives de 1998. Sur le fond, Lionel Jospin et les autres dirigeants socialistes se bornèrent à critiquer la « méthode » utilisée par le gouvernement, épargnant l’essentiel du plan Juppé. Lequel s’inscrit, il est vrai, dans la continuité des mesures adoptées par les gouvernements désignés par François Mitterrand entre 1988 et 1993. Pour ce qui le concerne, bien qu’à peine sorti de sa ligne d’« opposition constructive »6 le Parti communiste s’est engagé dans le soutien à la protestation sociale. Pour autant, il se déroba aux initiatives dont aurait pu émerger un début de répondant politique à la grève, de crainte sans doute de se trouver dépassé par une dynamique de rassemblement qui aurait visé le retrait du plan Juppé autant que le départ de son initiateur. Refusant toute perspective « mettant en cause le gouvernement Juppé ou posant le problème d’une dissolution de l’Assemblée nationale », son secrétaire national, Robert Hue, se borna à constater que la gauche française n’était « pas prête » pour « une alternative progressiste »7. Quant à la gauche alternative et à l’extrême gauche, éparpillées et divisées durant l’élection présidentielle, elles ne purent, de concert, apporter de réponse à la mesure des enjeux.

Onde de choc

De grève générale, il n’y eut donc point et, à quelques jours de Noël, le travail reprit dans l’essentiel des secteurs paralysés. Reste que le mouvement gréviste aura fait entrer dans l’action des centaines de milliers d’hommes et de femmes, que la rue réunit des foules innombrables, souvent sans équivalent depuis la Libération. Les manifestations du 12 et du 16 décembre, les plus importantes, rassemblèrent plus de deux millions de personnes dans toute la France et, dans de nombreuses villes (Marseille, Rouen, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Rennes ... ), de véritables déferlantes vinrent même ponctuer des défilés qui se faisaient presque quotidiens. Non sans raison, le géographe Hervé Le Bras y discerne un soulèvement contre la tradition centralisatrice perpétuée par des élites de plus en plus coupées du corps social : « C’est le refus du schéma d’un Paris qui donne des ordres et attend de la province qu’elle obéisse. Alain Juppé représente, aux yeux des manifestants, cette autorité ‘arrogante’. C’est un peu l’image de la place de la Concorde avec l’obélisque entouré des statues des villes. »8 A elle seule, la remarque témoigne du séisme qui vient de secouer le paysage français et dont l’onde de choc sera encore perceptible longtemps.

Tout d’abord, même si le plan Juppé sur la Sécurité sociale demeure en vigueur, le recul du gouvernement sur les régimes spéciaux de retraite, le retrait du contrat de plan à la SNCF, le début d’enlisement des dossiers européens portant sur la déréglementation d’EDF ou de France-Télécom, ou encore le déblocage de crédits pour les universités ont été enregistrés comme de vrais succès. Contrairement à tant d’épreuves de force antérieures, la grève ne s’est pas conclue par une défaite.

Ensuite, les journées de décembre auront traduit le retour de la lutte des classes sur la scène politique nationale. Le mouvement aura, par exemple, permis de retisser des solidarités que la crise avait auparavant déchirées. Ainsi, les cheminots se seront-ils perçus comme l’avant-garde du mouvement social, ce dont témoignent les débats houleux qui présidèrent à la reprise du travail, le sentiment dominant qu’une manche venait d’être remportée mais qu’il restait, pour le monde du travail tout entier, à gagner la bataille. De même, la mobilisation aura renoué avec des traditions de lutte et une mémoire des combats ouvriers passés, les drapeaux rouges hérissant les cortèges ou la reprise de l’Internationale dans les manifestations en donnant l’exacte mesure. Si comités de grève et coordinations ne foisonnèrent pas, une multitude de liens interprofessionnels se reconstitua, l’exemple le plus avancé restant celui de Rouen-Sotteville où la coordination des délégués des assemblées générales de cheminots se vit rapidement élargie aux autres secteurs en lutte, pour devenir un véritable creuset de la grève. De multiples débats politiques se réactivèrent aussi, sur l’enjeu d’une grève générale, sur l’alternative à opposer à la droite, sur les choix de société révélés par la lutte, sur la dimension européenne de la bataille engagée ... Ou encore sur la place des femmes, qui s’engagèrent en nombre dans la mobilisation9.

Enfin, ce mouvement aura posé, fût-ce en pointillé, les questions politiques centrales du moment. L’exigence du départ du Premier ministre n’aura cessé de monter des manifestations. Et, si ce dernier demeure aujourd’hui en fonction, son isolement et son discrédit apparaissent tels que sa succession s’avère ouverte. C’est l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Balladur, Charles Pasqua, qui en aura d’ailleurs donné le signal, en appelant publiquement de ses voeux une « autre politique ». Cherchant à ressusciter le vieux mythe gaulliste et à incarner ainsi une issue, populiste autant qu’autoritaire, à la crise, il expliquait récemment : « De même que le général de Gaulle disait : "La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille", on ne peut pas se contenter de dire aux Français : notre objectif est la réduction des déficits sociaux et budgétaires. Derrière la sécheresse des mots, il y a des hommes et des femmes, avec leurs espoirs et leurs peurs aussi »10. On le voit, du débat sur la performance de l’équipe en place à celui portant sur le poids des marchés financiers ou l’ opportunité du passage à la monnaie unique au terme du calendrier fixé à Maastricht, il n’y a qu’un pas que d’aucuns, au sein de la majorité, n’hésitent plus à franchir ...

Par conséquent, à moyen terme, bien des cartes vont se redistribuer. La situation du monde syndical en fait tout particulièrement foi. La grève l’aura scindé entre les organisations engagées dans le mouvement (CGT, FO, FSU) et celles qui préférèrent appuyer le gouvernement, à l’instar de la direction de la CFDT. L’attitude de cette dernière, dictée par l’évidente volonté de devenir le partenaire privilégié du patronat et du gouvernement, aura cependant suscité l’apparition publique d’une seconde CFDT, intitulée « CFDT en lutte » dans les manifestations, autour de la fédération des cheminots, des secteurs présents dans les grèves et de l’opposition de gauche interne à la confédération. Cinq cents responsables du syndicat signèrent d’ailleurs un appel à la généralisation de la grève, désavouant du même coup la position de leur secrétaire générale, Nicole Notat. La bataille va probablement se poursuivre, dans la confédération, pour un congrès extraordinaire qui tranche entre les orientations en présence et puisse changer l’équipe dirigeante.

Dans le même ordre d’idées, on pourrait également évoquer le rôle particulièrement actif joué par de nouvelles forces syndicales, comme la FSU dans l’enseignement ou la fédération SUD-PTT à la Poste ou à France-Télécom. Ou encore le profond clivage que la grève aura provoqué chez les intellectuels se réclamant de la gauche. Si certains, emportés par les théories en vogue dans la dernière période, se rangèrent, au nom de la modernité, dans le camp du gouvernement, d’autres, fort nombreux, prirent fait et cause pour les travailleurs. Deux cents sociologues, économistes, militants associatifs ou hauts fonctionnaires signèrent même, derrière la figure emblématique de Pierre Bourdieu, un appel de soutien au mouvement gréviste, appelant « à s’associer à la réflexion radicale sur l’avenir de notre société qu’il engage ».

Ce n’est qu’un début…

Autant dire que l’arrêt de la grève ne met pas fin au mouvement social. Le gouvernement a tenté de jouer le pourrissement des mobilisations et leur dévoiement par l’entremise d’un « sommet social », d’une rencontre fourre-tout avec les confédérations, le 21 décembre, l’ordre du jour n’abordant délibérément pas la réforme de la Sécurité sociale. La montagne aura finalement accouché d’une souris. Pris en tenailles entre des prévisions économiques catastrophiques11 et l’ intransigeance d’un patronat refusant d’envisager l’augmentation des salaires ou des minimums sociaux autant qu’une négociation sur la réduction du temps de travail, il n’aura pu offrir de "grain à moudre" à ses interlocuteurs syndicaux. Cela ne contribuera pas à faire baisser la pression sociale. Il est d’ailleurs fort significatif que des conflits très durs se soient prolongés, malgré la « trêve des confiseurs », dans les transports marseillais ou au centre de tri de Caen.

Dès janvier, les échéances vont se précipiter. Juppé a prévu de recourir à la procédure exceptionnelle des ordonnances, qui lui évite d’avoir à présenter au Parlement des projets de loi sur chacun des aspects de sa réforme. La première de ces ordonnances instituera le prélèvement dit du « remboursement de la dette sociale » et la seconde initiera une réforme visant directement l’hôpital public. Et le contrôle du Parlement sur les fonds de la Sécurité sociale impliquera, à la fin du mois, une réforme de la Constitution. Autant d’occasions, pour le mouvement social, de rebondir, s’il sait trouver de nouvelles initiatives centralisatrices, propres à relancer la bataille et la grève pour le retrait du plan Juppé. L’idée commence donc à prendre corps d’une gigantesque manifestation nationale à Paris.

Durant toutes ces semaines, la LCR joua un rôle très actif. Elle souligna le lien entre l’exigence du retrait de la réforme de la Sécurité sociale, l’objectif nécessaire du départ de Juppé et le moyen d’y aboutir, la grève générale, conditions pour que commence à surgir une issue politique conforme à l’attente des travailleurs et de la jeunesse. En même temps, elle proposait au débat de toute la gauche et des travailleurs en lutte un plan de mesures d’urgence susceptible d’engager une rupture avec la logique capitaliste et libérale en vigueur. L’audience qu’elle en retire aujourd’hui, le rapprochement de nouveaux militants lui seront précieux pour aborder les prochaines étapes. Pour participer notamment aux grands débats nationaux qui s’annoncent sur la protection sociale et sur l’Europe à bâtir. Et pour travailler à construire, sur la base de l’expérience en cours, l’alternative radicale et mobilisatrice qui fait tant défaut.

Le 27 décembre 1995

  • 1

    C’est, en effet, en rompant des lances avec l’orthodoxie libérale des gouvernements précédents que Jacques Chirac put rassembler, au second tour de l’élection présidentielle, un nombre plus important qu’à l’ordinaire, pour un candidat de droite, de suffrages populaires et une majorité d’électeurs entre 18 et 34 ans.

  • 2

    Voir l’article de Maxime Durand dans le présent numéro.

  • 3

    La Tribune, 18 décembre 1995.

  • 4

    Ce qui amenait même Claude Bébéar, dirigeant du grand groupe financier Axa, à parler, au début de cette année, de "situation pré-révolutionnaire".

  • 5

    A commencer par celui qui avait vu, en 1993, le gouvernement Balladur imposer l’allongement du nombre d’années nécessaires à l’obtention d’une retraite complète pour les salariés du secteur privé.

  • 6

    Au lendemain de l’élection présidentielle, craignant de voir le PS retirer tous les bénéfices de l’usure rapide de l’équipe au pouvoir, le PCF avait tenté de se présenter en interlocuteur privilégié de celle-ci. Au nom d’une "opposition constructive", il interpella la droite chiraquienne sur le respect de ses engagements électoraux.

  • 7

    L’Humanité, 7 décembre 1995.

  • 8

    Le Monde, 27 décembre 1995.

  • 9

    Signe évident que s’est enclenché un nouveau cycle de luttes, peu avant le déclenchement des grèves, une manifestation nationale avait réuni 40 000 personnes, à Paris, en défense des droits des femmes menacés par l’activisme de l’extrême-droite et des chrétiens intégristes.

  • 10

    L’Express, 7 décembre 1995.

  • 11

    Dans une note de conjoncture, l’INSEE prévoit que les dispositions prises pour réduire les déficits sociaux ponctionneront fortement le pouvoir d’achat. Ce qui se traduira, selon un scénario désormais classique, par le ralentissement de la consommation, lequel pèsera négativement sur l’investissement productif, donc sur l’emploi. « Cela représenterait 150 000 chômeurs de plus », constate le quotidien financier la Tribune, le 19 décembre.

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