
Ce code accorde aux hommes des privilèges considérables en matière de mariage, de divorce, d’héritage et de garde des enfants, tout en privant presque entièrement les femmes de ces droits. Il traite les femmes comme des mineures perpétuelles sous tutelle.
Le soi-disant « code du statut personnel de la charia », introduit le 27 août, n’est rien d’autre qu’une dangereuse tentative de réintroduire l’esclavage. Ce document, qui respire l’hostilité envers les femmes et les prive de leurs droits les plus fondamentaux, entache de manière irréversible le Parlement irakien qui l’a approuvé, ainsi que toutes les autorités qui ont collaboré à son adoption en violation flagrante des normes parlementaires et démocratiques.
Ce code a été adopté sans avoir été lu, sans débat et à l’insu des législateurs eux-mêmes et du public, ce qui témoigne d’un mépris irresponsable pour la vie et l’avenir des citoyens. Comment une loi qui touche directement les familles, les femmes et les enfants peut-elle être adoptée à la hâte et en secret, ne représentant pas la volonté du peuple, mais les intérêts étroits d’une poignée de privilégiés ?
Ce code ne reflète pas les intérêts des citoyens ni les valeurs de justice. Il s’agit d’une dangereuse régression pour les droits humains et d’une atteinte directe au statut des femmes irakiennes, qui luttent depuis longtemps pour l’égalité, la dignité et la liberté.
Le Code accorde aux hommes des privilèges considérables en matière de mariage, de divorce, d’héritage et de garde des enfants, tout en privant presque entièrement les femmes de ces droits. Il traite les femmes comme des mineures perpétuelles sous tutelle, ignorant la réalité que les femmes siègent aujourd’hui au Parlement et prennent des décisions qui façonnent l’avenir de la société dans son ensemble. Il réduit les femmes à de simples réceptacles reproductifs, effaçant leur identité en tant que mères, aidantes et êtres humains égaux. Quelle logique réduit l’humanité des femmes à de simples réceptacles biologiques ?
L’ironie est amère : ceux qui ont rédigé ce code bénéficient des acquis de l’intelligence humaine moderne, occupant des sièges dans un Parlement calqué sur les systèmes démocratiques occidentaux, mais ils cherchent à imposer des lois médiévales aux femmes irakiennes d’aujourd’hui.
Ce code n’est pas seulement un texte religieux, c’est une attaque politique, juridique et sociale calculée, qui vise spécifiquement les femmes et menace les valeurs de la société irakienne moderne dans son ensemble.
Nous, les femmes d’Irak, déclarons :
- Ce code est une violation des droits humains et est rejeté dans son intégralité.
- Personne — ni le père, ni le grand-père, ni le frère, ni aucune autre autorité — n’a la tutelle sur le droit d’une femme à se marier. Le mariage est sa décision personnelle.
- La polygamie est rejetée en toutes circonstances. Il s’agit d’un crime contre les femmes, quelle que soit la justification invoquée. Le mariage doit être monogame.
- Personne n’a le droit d’intervenir lorsqu’une femme décide de divorcer de son mari.
- Aucune relation intime ou acte sexuel ne peut avoir lieu sans le consentement de la femme. Toute activité sexuelle sans consentement est un viol, cela ne doit pas être mentionné dans un contrat de mariage.
- Les droits des femmes en matière d’héritage doivent être pleinement garantis. Toute discrimination est inacceptable, sous quelque prétexte que ce soit.
Ce code, qui institutionnalise la discrimination entre les hommes et les femmes, doit être aboli dans son intégralité. Toutes les organisations et institutions qui défendent les droits humains, les droits des femmes et les droits des enfants doivent s’y opposer et exiger son annulation immédiate.
Nous n’accepterons rien de moins qu’une loi qui garantisse explicitement l’égalité totale entre les hommes et les femmesdans toutes les questions relatives au statut personnel.