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La junte du Myanmar exécute des civils, et notamment des militant·es pro-démocratie et des femmes qui défendent les droits humains

par Women’s Peace Network
Photo et fiche de Maung Kaung Htet et Chan Myae Thu, un couple marié en détention qui a été exécuté par l’armée birmane aujourd’hui à 4 heures du matin (heure du Myanmar).

Le Réseau des femmes pour la paix (Women’s Peace Network, WPN) condamne résolument les exécutions arbitraires de Maung Kaung Htet et Chan Myae Thupar l’armée birmane , aujourd’hui, le 23 septembre, à 4 heures du matin (heure du Myanmar). Les militaires les ont arbitrairement arrêtés et inculpés pour leur implication présumée dans l’attentat à la bombe perpétré le 19 octobre 2022 à la prison d’Insein à Yangon, sans respecter les procédures légales et leur droit à un procès équitable. Chan Myae Thu, qui était l’épouse de Maung Kaung Htet, est maintenant la première femme à avoir été exécutée par l’armée depuis sa tentative de coup d’État du 1er février 2021.

Il est particulièrement inquiétant de constater que ces exécutions arbitraires ont eu lieu trois semaines après la visite au Myanmar du président du Comité international de la Croix-Rouge, organisme reconnu pour le soutien qu ’il apporte aux détenu.e.s et à leurs familles. En juillet 2022, la junte a pendu quatre militants pro-démocratie - Ko Jimmy, Phyo Zeya Thaw, Aung Thura Saw et Hla Myo Aung - après les avoir traduits devant un tribunal militaire.

WPN appelle maintenant à une action urgente pour arrêter les prochaines exécutions arbitraires prévues par la junte de cinq activistes engagé.e.s en faveur de la démocratie - Kaung Pyae Sone Oo, Zeyar Phyo, Hsann Min Aung, Kyaw Win Soe, parmi lesquels se trouve une femme, Myat Phyo Myint - demain, le 24 septembre. Les militaires birmans les ont arrêté.e.s arbitrairement le 3 septembre 2021 à Yangon, pour leur participation présumée à une fusillade dans un train un mois plus tôt. Le 18 mai 2023, le juge de district du canton d’Ahlone les a condamné.e.s à de multiples peines, dont la peine de mort, au cours d’une audience à huis clos et sans respect des procédures légales. Depuis maintenant plus de trois ans, les militant.e.s arrêté.e.s sont détenu.e.s dans des conditions épouvantables et sont soumis.e. s à la torture, incluant les violences sexuelles, sans avoir accès à une assistance juridique fiable.

Plus la junte assassine de personnes, plus elle se sentira encouragée à exécuter les plus de 120 autres détenu.e.s, également condamné.e.s arbitrairement à la peine de mort. La plupart d’entre eux sont des activistes et des défenseurs des droits de l’homme, et on compte au moins 15 femmes engagées dan la défense des droits de l’homme (DDH). Au cours des deux dernières semaines, on a appris que les geôliers du régime avaient déjà relevé le poids et le tour de cou d’un grand nombre de ces détenus dans les prisons d’Insein, de Tharyarwaddy et de Pathein, sans doute en vue de leur pendaison à court terme.

Pour mettre fin aux exécutions arbitraires de civils commises par la junte - y compris d’activistes pro-démocratie et de défenseuses des droits humains - le WPN exhorte la communauté internationale à demander des comptes à l’armée birmane pour l’arrestation et la détention arbitraires de plus de 27 000 personnes, ainsi que pour la perpétration de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, un pas en avant décisif vers la fin de l’impunité au Myanmar.

23 septembre 2024

Traduction pour ESSF de Pierre Vandevoorde.

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