Les 16 et 17 mars, la deuxième rencontre internationale de solidarité avec la Palestine s’est réunie à Barcelone. Un texte y a été adopté. Il vient d’être finalisé et publié.
Après six mois de génocide en cours et un niveau de violence sans précédent, même dans l’histoire brutale de l’État d’Israël, le peuple palestinien continue à résister.
Soixante-deux organisations de Palestine, de la Catalogne, du Pays basque, de l’Etat espagnol, de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Islande, du Liban, des Pays-Bas, de Norvège et de Suède se sont rencontrées à Barcelone les 16 et 17 mars et ont adopté la déclaration suivante.
Nous exigeons:
- Un cessez-le-feu immédiat et permanent, la fin du siège de Gaza après 16 ans et l’entrée immédiate de l’aide humanitaire. La lutte palestinienne est celle d’un mouvement de libération qui est décolonial dans son essence. Il faut en finir avec l’occupation de la Palestine depuis 76 ans et les opérations militaires quotidiennes dans les territoires occupés.
- La libération inconditionnelle et irrévocable de tous les prisonniers et détenus palestiniens.
- Un embargo immédiat et dans les deux sens sur le commerce des armes avec Israël. Cela veut dire qu’on n’achète, ni ne vend, ni ne transporte rien et qu’on ne sert pas de point de transit pour celles-ci.
- Le boycott et l’arrêt de tous les liens politiques, militaires, économiques, éducatifs et culturels avec Israël et l’imposition de sanctions au régime d’apartheid.
- Que nos gouvernements respectifs soutiennent la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant le Tribunal international de Justice accusant Israël de génocide et appliquer la sentence du TPI pour mettre fin et prévenir le génocide.
Nous dénonçons:
- L’instrumentalisation des accusations de terrorisme et le récit qui est fait pour diaboliser la résistance armée du peuple palestinien sous occupation, sa légitimité et sa justesse comme la législation internationale elle-même le reconnaît.
- La complicité de l’Union européenne, du Royaume-Uni, des États-Unis, des pays arabes qui normalisent les relations avec Israël et le silence du reste du monde vis-à-vis du génocide des palestiniens en cours et qui s’intensifie, mené à bien par Israël.
- Le maintien des accords préférentiels de l’UE avec Israël malgré le fait qu’ils violent leur propre réglementation, ainsi que la législation internationale.
- Le définancement de l’UNRWA par des états européens, ce qui constitue une attaque du droit au retour des Palestiniens.
- L’utilisation de fausses accusations d’antisémitisme pour criminaliser et réprimer les Palestiniens et les mouvements de solidarité pro-palestiniens.
- L’instrumentalisation de l’antisémitisme dans les intérêts de l’État d’Israël plutôt que pour la protection des personnes juives.
- La construction d’un port sur le littoral de Gaza pour permettre l’entrée de l’aide. Il s’agit d’une extension de l’impérialisme étatsunien; l’aide doit entrer à Gaza à travers ses frontières terrestres.
Nous nous engageons à:
- Coordonner nos activités pour mettre fin à la complicité au plan européen et par ce biais renforcer le combat pour la libération de la Palestine sous toutes ses formes.
- Développer la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre l’État d’Israël.
- Unir nos efforts pour commémorer la Nakba avec des mobilisations internationales.
- Sensibiliser sur la complicité de l’UE dans le génocide en cours lors de la campagne des élections européennes en juin 2024.
- Etendre les mécanismes de solidarité pour contrer l’État et la répression institutionnelle contre la répression des voix pro-palestiniennes en Europe.
- Organiser la prochaine Réunion de Solidarité Internationale avec la Palestine (date et lieu à déterminer).
Palestine est la première ligne de défense contre le colonialisme et l’impérialisme. Nous continuerons à nous battre pour mettre fin à l’occupation sioniste de la Palestine, pour le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens et pour le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Nous défendons une Palestine libre du fleuve à la mer.