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À la Chambre des députés italienne : quatre contre tous !

par Salvatore Cannavò

Quatre députés ont voté contre le projet du gouvernement Prodi de maintenir les forces militaires italiennes en Afghanistan : Salvatore Cannavo, Albero Burgio, Francesco Caruso et Gianluigi Pegolo. Franco Russo et Paolo Caccciari ont quitté l'hémicycle pendant le vote. Marilde Provera a annoncé que «c'est la dernière fois que je vote pour ça». Tous les autres ont voté pour, après un vote plus large que jamais, incluant à la fois la majorité et l'opposition. Nous reproduisons ici le discours du député Salvatore Cannavo, de la tendance Sinistra critica (Gauche critique) du Parti de la refondation communiste :

Salvatore Cannavo : Monsieur le Président, je suis désolé de devoir faire une déclaration sur un vote où je suis en désaccord avec mon propre groupe et mon propre parti. Toutefois, la mesure sur laquelle nous votons aujourd'hui, bien qu'elle contienne l'annonce de notre retrait d'Irak, ce qui est très important, confirme la mission militaire en Afghanistan. Il s'agit d'une mission que la personne qui vous parle n'est pas la seule à considérer comme une guerre : c'est aussi le point de vue de l'OTAN, qui dirige les opérations ; une mission qui n'a en rien résolu les problèmes de la population afghane.

Une mission qui viole l'article 11 de la Constitution et qui, en outre, ne faisait pas partie du programme de l'Union. Elle n'a donc jamais été soumise au jugement des électeurs, ni à leur approbation, alors que 61 % d'entre eux réclament le retour de nos soldats.

Sur ces missions, les forces de la gauche radicale et pacifiste ont toujours exprimé leur désaccord, contrairement aux partis du centre-gauche qui n'ont pas hésité à voter en leur faveur, avec la droite et le gouvernement Berlusconi [le député Fabris fait quelques commentaires].

Aujourd'hui, cette unité bipartisane s'exprime à nouveau d'une manière qui ne me semble pas naturelle ; c'est pourquoi les pressions exercées sur nous au nom de la cohérence du vote sont inacceptables ; et certaines de ces pressions sont vraiment anachroniques.

Le «non» à la guerre est un élément fondamental de la politique. Il ne peut se satisfaire de l'hypothèse illusoire d’un recul de la guerre. Je voterai donc contre cette mesure, sans que cela prenne la signification d'un vote visant à priver la majorité de sa légitimité ou d'un vote de défiance à l'égard du gouvernement.

J'aurais préféré pouvoir voter séparément sur les différentes missions, comme l'annonçait le programme de l'Union. Ce programme, on ne peut plus clair, est aujourd'hui violé, parce qu'en engageant la responsabilité du gouvernement, on essaie d'empêcher la vraie discussion de fond sur la guerre.

Le 3 octobre 2005

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