RiMaflow a gagné !

par
é claudiozecchi (Flickr)
Comme l'ont toujours souhaité les travailleurs et les travailleuses qui ont mis sur pied le projet de RiMaflow, aujourd'hui à 9h30 à la préfecture de Milan un protocole d'accord a été signé entre UCL-Unicredit Leasing et la Coopérative RiMaflow. En se portant garants de cet accord, l'entrepreneur Marco Cabassi et Luciano Gualzetti, directeur de Caritas ambrosiana, ont joué un rôle important.

Sur la base de la procédure convenue entre les parties, qui prévoit des contrôles ponctuels au cours des prochains mois, l'huissier de justice a suspendu l'expulsion prévue aujourd'hui, en la différant après le 30 avril, soit au terme de la procédure prévue.

Synthèse

UCL reconnaît pour la première fois les travailleurs et les travailleuses de RiMaflow et leur coopérative en tant que " usine récupérée » et en tant que partie adverse.

Le conflit ne s'achève pas aujourd'hui mais pour RiMaflow et pour les garants, commence un nouveau parcours très exigeant, visant à relancer les activités économiques et productives, permettant de garantir le travail et donc leur revenu aux 120 ouvriers et artisans.

Nous aurons donc le temps nécessaire (6 mois) pour programmer la nouvelle RiMaflow, une RiMaflow 2.0, sans la pression - souvent disproportionnée - de nous conformer à des réglementations que nous avions du mal à respecter dans les délais sans disposer d'un titre d'occupation des lieux. Nous revendiquons le mérite d'avoir, au cours de ces années, transformé une grande partie du travail informel initial en travail régulier.

Parmi les différentes options possibles discutées avec les garants figure l'achat des immeubles pour toutes les activités de RiMaflow par un groupe de sujets financiers qui partagent la voie de l'autogestion entreprise : cela signifierait la sortie définitive d'UCL de la scène après le 30 avril.

Face à une proposition d'UCL de vente, à un prix dépassant celui du marché, des entrepôts situés Via Boccaccio 1 - à réhabiliter totalement (toits en amiante et sous-sol pollué) et avec de sérieux problèmes structurels, qui les ont rendus invendables ces dernières années - RiMaflow et les garants ont annoncé que l'éventuelle acquisition immobilière visera une structure plus adaptée et plus efficace présente sur notre territoire. À la demande de RiMaflow, UCL va contribuer au fond de Caritas pour le soutien à l'emploi.

Entretemps, la Coopérative a repris des contacts avec le ministère du développement économique qui, à travers la CFI, finance les projets coopératifs des entreprises nées de la crise.

Entre la continuité de RiMaflow sur le site actuel (Via Boccaccio 1), que UCL souhaitait " nous » vendre, et l'achat d'un site plus efficace, nous avons choisi la deuxième solution, en nous inspirant de ce qu'ont parfois fait les usines récupérées en Argentine dans le cas de sites obsolètes. Nous sommes d'ailleurs convaincus que UCL, qui jusqu'à aujourd'hui avait demandé avec tant de ténacité notre expulsion, se retrouvera pendant des années avec une propriété totalement sans valeur devant être réhabilitée.

Le protocole signé aujourd'hui est plus utile pour RiMaflow que celui " de compromis » proposé par la préfecture il y a 18 mois, que nous avions accepté et que UCL avait refusé de signer, car à long terme, il aurait entraîné des charges nettement prohibitives.

De plus, RiMaflow suivra avec les citoyens de Trezzano la remise en état obligatoire, que l'UCL devra effectuer sur le site de Via Boccaccio 1, afin d'éviter les dommages causés à l'environnement et à la santé par des entrepôts désaffectés (voir Demalena).

Nous sommes certains que UCL affirmera avoir accordé un délai à l'expulsion, qui aura lieu de toute façon après le 30 avril. Mais après le 30 avril, RiMaflow 2.0 n'aura plus besoin d'UCL et lui envoie son salut !

Nous remercions le préfet de Milan, Dr. Saccone, pour la sensibilité dont il a fait preuve, ainsi que Dr. Giusi Massa qui a suivi pendant des années le conflit RiMaflow, en cherchant une solution : la signature de ce protocole est un résultat très positif pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses.

Nous regrettons que la municipalité de Trezzano n'ait pas joué le jeu, incapable au cours de ces dernières années de saisir le potentiel du projet RiMaflow. Elle n'a à aucun moment eu un rôle positif pour favoriser un accord entre les parties, au nom d'une conception abstraite de la légalité. Quand la légalité ne coïncide pas avec la justice sociale, quelque chose ne marche pas, il faut le savoir !

Ce résultat n'a pu être obtenu que grâce à la mobilisation par en bas, concrétisée par la présence de centaines de personnes venues aujourd'hui de toute l'Italie pour empêcher l'expulsion, comme par la mobilisation des réalités sociales qui mettent en valeur les choix de solidarité et de soutien mutuel entre les travailleurs. C'est ce qui a obligé UCL à négocier à la préfecture de Milan.

Synthèse

Nous espérons que l'assignation à résidence du président de la Coopérative, Massimo Lettieri, sera levée au cours des jours prochains, mettant définitivement fin à un procès où il était accusé de manière infâme de traitement illicite de déchets. Massimo doit être de nouveau parmi nous pour la relance de RiMaflow 2.0.

Sur le site de via Boccaccio 1, du 12 au 14 avril 2019, a été convoquée depuis longtemps la 3e Rencontre européenne des entreprises récupérées. Nous la réaliserons en collaboration avec la Ferme libre de Cisliano et avec le patronage de la municipalité de Cisliano. Nous sommes sûrs aujourd'hui de pouvoir accueillir cet événement dans " notre usine ».

Trezzano sul Naviglio, le 28 novembre 2018

* Traduit de l'italien du cite RiMaflow : https://rimaflow.it/index.php/2018/11/28/lo-sgombero-e-stato-impedito-comunicato-stampa-sulla-giornata-di-oggi/