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Gouvernement Lega-M5S : de la poêle aux braises

par

* Nous présentons ici la traduction du tract central du 3 juillet 2018 de la direction nationale de Sinistra Anticapitalista (Traduit de l'italien par JM).

Si les gouvernements précédents ont fait pleurer les travailleurs avec le Jobs Act, la contre-réforme Fornero des retraites, les coupes budgétaires dans l'enseignement et la santé, et ont réjoui les patrons avec des milliards d'euros de réduction d'impôts et de cotisations, le gouvernement de Salvini et Di Maio, une fois finie la propagande électorale, montre son vrai visage : une aubaine pour les riches, une escroquerie pour les travailleurs, la violence et le racisme contre les précaires.

Synthèse

Si les gouvernements de Renzi et de Gentiloni représentaient les intérêts des grands capitalistes industriels et financiers, le gouvernement Lega-M5S représente les intérêts de tous les patrons, grands et tout petits, en opposition absolue aux besoins et aux nécessités des travailleurs, des chômeurs et des précaires.

Fin des mystifications

Les mensonges concernant l'abrogation de la loi Fornero se sont immédiatement effondrés : la proposition consiste en une retouche très modeste, qui divise et pénalise : pour obtenir la retraite il faudra dans tous les cas avoir dépassé les 64 ans et avoir cotisé durant 41 ans et demi, mais surtout - là est l'arnaque absolue - la retraite sera entièrement recalculée selon la méthode contributive ce qui produira une réduction mensuelle de 9 à 10 %.

Pour le moment ils ne disent rien sur le soi-disant revenu citoyen. L'hypothèse future pourrait être une légère augmentation du " revenu d'inclusion » de Renzi, c'est-à-dire une aumône, qui sera comme toujours financée non par les riches, mais par les travailleurs. Le choix de Tria comme ministre de l'Économie montre la volonté de poursuivre la politique de l'austérité.

L'aubaine des riches et des patrons

Pour les riches, les cadeaux continuent. Di Maio et Salvini veulent introduire la Flat tax (taxe forfaitaire), un mode de calcul de l'impôt selon lequel plus vous êtes riches et moins vous payez : pour les familles dont le revenu annuel va jusqu'à 30 000 euros, rien ne changera ou peut-être elles perdront ; pour celles qui ont un revenu de 40 000 l'avantage sera d'un peu plus de 250 euros par an ; les riches ayant un revenu annuel de 100 000 vont gagner 15 000 euros ; ceux qui ont 300 000 payeront 70 000 de moins ! En ce qui concerne l'impôt sur les sociétés (IRES), mis en place en 2003 avec un taux de 33 %, en 2007 il a été réduit à 27,5 %, et en 2017 à 24 %, aujourd'hui on parle de le réduire encore, à 20% voire même 15 % ! Mais ce n'est pas assez et Salvini a déjà rassuré tous les commerçants (grands et petits) et tous les entrepreneurs sur les nouvelles amnisties fiscales, qui ne peuvent qu'encourager les fraudeurs.

Sans cet argent (50, 60, voire plus, de milliards retirés à l'État) qui financera les services sociaux déjà en mauvais état ? Ce n'est pas un problème pour les riches, mais c'en est un pour tous les autres !

Nouveaux boucs émissaires : combattre le retour au pire passé

Pour détourner l'attention du véritable contenu antisocial et antipopulaire du gouvernement, Salvini puise dans ce qu'il y a de pire dans notre histoire ; il montre du doigt les faux boucs émissaires, ce qui est une incitation publique à la haine contre eux. Dans les années 1930 sous le fascisme, ce sont les Juifs et les Roms qui ont payé un prix monstrueux pour de telles politiques racistes. Aujourd'hui Salvini veut faire croire à de larges couches populaires que ce sont les plus précaires dans cette société, les migrants, les Roms et les pauvres qui sont responsables de la misère actuelle et de l'avenir incertain de tant de personnes, alors que la responsabilité de cette crise sociale est réellement celle du système d'exploitation capitaliste et de ses gouvernants. Personne ne doit se faire avoir !

L'opération de Salvini et de ses comparses est violente et fasciste. Elle vise à diviser entre eux les exploités (Italiens et migrants) pour promouvoir les intérêts de la classe patronale.

Face au calvaire monstrueux de ceux qui ont fait un voyage à travers le désert, en proie à toutes sortes de violences, face à l'immense tragédie des 34 361 morts, noyés en Méditerranée, Salvini démontre non seulement son inhumanité et son cynisme personnel, mais aussi celui d'une partie de la société actuelle, que nous devons combattre sans hésitation aucune.

Construire la lutte des exploités contre ce gouvernement et contre les patrons

Contre ce gouvernement, contre les patrons grands et petits, contre toute forme de racisme, de fascisme et de nationalisme, le mouvement ouvrier doit reconstruire sa mobilisation, son unité et la solidarité entre toutes et tous, autochtones et migrants. Il faut qu'il tisse des liens avec toutes les parts de la société qui veulent lutter contre l'inhumanité et la violence, défendre leurs conditions de vie, leurs salaires, leur droit à la retraite (abolition véritable et totale de la loi Fornero), leur vie civile pour un autre projet de société - pour la justice sociale et la démocratie authentique.

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