Communiqué de la Ligue de la Gauche Ouvrière sur l'assassinat du camarade martyr Chokri Belaïd
Que ce crime ait été planifié par les criminels salafistes ou par les milices dites " ligues de protection de la révolution », il représente un message clair pour terrifier le peuple et l'ensemble de l'opposition radicale, capable encore de proposer des alternatives. Mais aussi pour étouffer les voix libres qui lèvent le voile sur le processus de contournement de la révolution, de trahison du peuple et d'hypothèque du pays aux cercles du Golfe et des impérialistes ; un processus de conspiration contre le processus révolutionnaire arabe qui profite au mouvement criminel d'Ennahda et au gouvernement traître, les seuls à avoir intérêt à étouffer cette haute voix.
Synthèse actualisée Inprecor
Chokri Belaïd était connu pour son militantisme politique et juridique contre la dictature depuis les années quatre-vingt. Ce crime politique, qui touche l'un des symboles du mouvement de gauche en Tunisie — ainsi que le Front populaire —, représente un tournant dangereux dans le processus de contournement et de liquidation de la révolution. Il nous rappelle l'assassinat du leader Farhat Hached, mais, en même temps, il annonce la fin du règne d'Ennahda qui doit être jeté à la poubelle de l'histoire.
Après avoir enfoncé le pays dans une crise aiguë et une impasse politique, le gouvernement le tire le pays vers le chaos. Il n'a aucune légitimité politique maintenant qu'il s'est impliqué dans le terrorisme politique et qu'il a montré son incapacité à garantir la sécurité des citoyens. Pire encore, le gouvernement incite à liquider les militants et les abattre de sang-froid. Il a réprimé, torturé et utilisé la chevrotine contre des citoyens désarmés. Tous ses scandales ont marqué les esprits.
Que le sang du camarade Chokri Belaïd nous unisse pour renverser ce gouvernement dans les régions, dans les centres de souveraineté, dans toutes les institutions de l'État, en particulier l'institution de l'Intérieur et l'Assemblée constituante !
► Dégageons les gouverneurs et les délégués, et élisons des compétences locales militantes pour créer une situation de dualité de pouvoir !
► Appelons ensemble à la désobéissance civile et à la grève générale dans la seule perspective de faire chuter le régime ! ■
Ligue de la Gauche Ouvrière (LGO), Tunis, le 6 février 2013