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Aperçu du service de santé irlandais

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Dublin, 29 septembre 2010. Manifestation contre les coupures budgétaires et le soutien du gouvernement aux banquiers.© William Murphy

1. L'accès au service de santé est-il universel, complet, gratuit et financé par l'impôt progressif ?

Hôpitaux : Il y a actuellement 13 400 lits publics (1 000 ont été fermés l'année dernière ; en 1980 il y en avait 18 000), 107 000 emplois (4 000 emplois supprimés au cours des deux dernières années). 100 % de la population a droit au service hospitalier public, mais depuis les années 1990 les patients hospitalisés doivent payer un forfait hospitalier, dans la limite de 1 000 euros par an).

Nous avons donc un système de soins de base financé et gratuit et des soins supplémentaires qui doivent être payés par les patients, appelé " système de deux tiers ». Environ 50 % de la population souscrit de ce fait une assurance maladie privée supplémentaire (déductible des impôts sur le revenu), qui en général permet d'obtenir une chambre individuelle dans un hôpital public et d'être reçu plus rapidement par un médecin spécialiste. Les hôpitaux privés disposent de 2 000 lits et font le tri de leurs patients. La tentative de construire 1 000 lits privés supplémentaires dans les hôpitaux publics a échoué en raison de la récession.

Des centres médicaux privés, combinant la pharmacie, la médecine générale et des cliniques spécialisées, ont été construits au cours de la décennie passée.

Médecine générale : 33 % de la population dispose de cartes médicales assurant la gratuité des soins de médecine générale et des médicaments, 6 % ont des cartes qui n'accordent que la gratuité des soins de médecine générale. Si les dépenses engagées pour les soins dépassent 120 euros par mois et par personne, il est possible de réclamer le remboursement. Tous les frais médicaux (y compris une assurance complémentaire privée) sont déductibles des impôts.

Les dépenses de santé s'élèvent à 16 milliards d'euros par an au total et sont actuellement l'objet de sévères attaques du plan gouvernemental d'austérité imposé par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

2. Un système de santé démocratique et planifié ?

Les conseils de santé élus ont été supprimés en 2005 et un " Exécutif des services de santé » bureaucratique fut mis en place par un ministre néolibéral de la Santé. La responsabilité du service de la santé a également été fortement réduite. Ainsi, le contrôle démocratique a été affaibli alors que la planification et la prévention sont sous-financées et désorganisées. Le nouveau ministre de la Santé, un médecin généraliste néolibéral, a mis en cause ces modifications, mais c'est pour annoncer un plan visant à introduire " l'assurance maladie universelle » visant à copier les " réformes » de 2006 aux Pays-Bas et l'universalisation d'un marché d'assurance maladie privée.

Pour un malade du public subissant le " système de deux tiers », le terme " universel » peut paraître attrayant. La propagande vantant " l'efficacité » du secteur privé est très répandue alors que les défaillances des systèmes de santé marchands aux États-Unis et aux Pays-Bas ne sont pas signalées. Le gouvernement a promis " un livre blanc », mais il reste discret sur les détails de ses projets de " réforme ».

3. Les campagnes publiques pour défendre le service de santé

Les campagnes contre " la privatisation » et " la commercialisation » sont généralement considérées comme abstraites et la population craint une " politisation » de la santé. Toutefois, lorsqu'un programme dit " de rationalisation », connu sous le nom de Plan Hanly, prévoyait des suppressions de lits d'hôpitaux et des réductions de personnel, en particulier lors de menaces de fermeture des hôpitaux, les manifestations ont été importantes (en milliers) et parfois énormes (en centaines de milliers). Les campagnes visant à défendre les services, habituellement des hôpitaux, ont souvent été dissipées par les concessions gagnées ou par l'accent mis sur l'obtention d'un candidat élu à l'hôpital ou des pressions auprès des politiciens.

En dépit de quelques grandes marches contre les coupures budgétaires visant les services publics (100 000 manifestants) et contre l'austérité (70 000 manifestants alors qu'il gelait), les dirigeants syndicaux ont activement encouragé la collaboration, se prononçant en faveur d'un gel des dépenses budgétaires dans un processus de " partenariat ». Le gouvernement a mis fin à ce " partenariat » en 2009, mais dirigeants syndicaux continuent de supplier le gouvernement d'y revenir (le président du Congrès irlandais des syndicats est surnommé " le mendiant »). Subissant l'attaque générale de la presse de droite, les syndicalistes en tant que travailleurs du secteur public manquent souvent de la confiance nécessaire pour demander la solidarité du public et faire valoir que de bonnes conditions pour les travailleurs de la Santé sont une garantie de la qualité des services.

Les mesures d'austérité imposées par l'UE et le FMI et le " modèle néerlandais » des réformes de santé sont maintenant au centre des préoccupations. ■

* Peadar O'Grady, infirmier, est militant de la coalition People before profit et du Parti socialiste ouvrier d'Irlande (SWP, organisation irlandaise de la Tendance socialiste internationale).

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