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La génération précaire descend dans les rues !

par

La précarité touche deux millions de personnes au Portugal. Les jeunes ont décidé de réagir en manifestant le 12 mars.

La génération fauchée

Plus de 47 000 personnes ont déjà répondu à l'appel à manifester samedi 12 mars à Lisbonne, Porto, Viseu, Leiria, Faro, Funchal, Castelo Brano, Braga, Guimares et Ponta Delgada. Les émigrés portugais reprennent le flambeau et des initiatives sont annoncées aussi devant les ambassades et consulats du Portugal à Londres, La Haye, Paris, Berlin, Barcelone, Stuttgart et Copenhague.

Annoncée comme une " protestation apartidaire, laïque et pacifique », la mobilisation met en avant les mots d'ordre suivants :

" Pour le droit à l'emploi ! Pour l'amélioration des conditions de travail et la fin de la précarité ! Pour le droit à l'éducation ! Pour la reconnaissance des qualifications, compétences et expériences, des salaires et des contrats juste ! » Les organisateurs expliquent qu'ils vont descendre dans les rues " parce que nous ne voulons pas être obligés à émigrer, poussant le pays vers une crise économique et sociale plus grande encore ! ». Paula Gil, une des organisatrices de la manifestation de la " génération fauchée » explique que l'adhésion massive à l'initiative s'explique par le fait que la précarité est " horizontale » et touche un très grand nombre. Nous reproduisons ci-dessous le Manifeste de la " Génération fauchée » (traduit du portugais par Bruno Fialho). ■

Manifeste

Nous sans emplois, "cinqcenteuristes" et autres mal rémunérés, esclaves cachés, nous à sous-contrats, employés en CDD, faux travailleurs indépendants, intermittents, stagiaires, boursiers, travailleurs-étudiants, étudiants, mères, pères et fils de Portugal.

Nous, qui jusqu'à maintenant compatissions avec cette situation, nous sommes là aujourd'hui pour apporter notre contribution à un changement qualitatif du pays. Nous sommes ici, maintenant, parce que nous ne pouvons pas continuer à accepter cette situation précaire dans laquelle on nous a mis. Nous sommes là, aujourd'hui, parce que nous nous efforçons au quotidien pour mériter un futur digne avec une stabilité et la sécurité dans tous les domaines de notre vie.

Nous protestons pour que tous les responsables de notre situation actuelle d'incertitude — politiques, employeurs et nous-mêmes — agissions en commun pour un changement rapide de cette réalité, qui est devenue insupportable.

Au lieu de cela :

► On triche avec le présent, pour ne pas avoir l'opportunité de concrétiser notre potentiel, bloquant l'amélioration des conditions économiques et sociales du pays. Les aspirations de toute une génération qui ne peux prospérer, se perdent.

► C'est une insulte au passé, parce que les générations antérieures ont travaillé pour notre accès à l'éducation, à notre sécurité, pour nos droits du travail et pour notre liberté. Se perdent des décennies d'efforts, investissements et d'attention.

► Le futur est hypothéqué, quand se disloque l'éducation de qualité pour tous et sans retraite juste pour ceux qui ont travaillé toute une vie. Se perdent les ressources et compétences qui pourraient mener la pays au succès économique.

Nous sommes la génération avec le meilleur niveau de formation de l'histoire du pays. C'est pourquoi nous ne nous laissons pas abattre par la fatigue, ni par la frustration, ni par le manque de perspectives. Nous croyons avoir les ressources et les outils pour donner un meilleur futur pour nous-même et pour Portugal.

Nous ne protestons pas contre les autres générations. Seulement, nous ne sommes pas, ni ne voulons être dans l'attente que les problèmes se résolvent. Nous protestons pour une solution et voulons en faire partie.

Synthèse sur le Portugal

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